Le confédéralisme : fédéralisme des cons ? Une analyse surprenante...

Dans un commentaire tout récent, un de nos amis avait judicieusement comparé les analyses différentes du RWF et de Liège-France concernant les déclarations de MM Moureaux et Renders relatives au "confédéralisme".

Nous invitons nos lecteurs à relire ce commentaire de Jean Petit qui définit bien notre point de vue : toute avancée vers le confédéralisme va dans le bon sens parce qu'elle "évapore" de plusen plus la Belgique : il est plus facile de s'émanciper d'un "Etat coquille vide" que d'unEtatfédéral structuré et plus elle aura de pouvoirs et de compétences, plus la Région wallonnepourra se rapprocher de la France et conclure avec la République toutes sortes d'accords de coopération et d'association pouvant aller jusqu'à l'intégration avec un statut spécial négocié.

En quoi, comme l'écrit sur son site Paul-Henry Gendebien, le confédéralisme est-il le chaos et l'anarchie ? Reprenant à son compte l'expression pas très "vieille France" de M. Delpérée, il qualifie le confédéralisme de "fédéralisme des cons" car il aboutirait, selon lui, à des conséquences désastreuses : affaiblissement mortel des Francophones; étouffement de Bruxelles et dissociation suicidaire entre Wallons et Bruxellois; absence de fixation de frontières définitives, sûres et reconnues. Et de pourfendre le MR et le PS en général et MM. Moureaux et Reynders en particulier, qu'il accuse d'être disposés à toutes les acrobaties, à tous les marchandages, à tous les reniements. M. Moureaux aurait commis une double faute : la première consisterait à donner sa bénédiction à un statut de peuple soumis (sic) pour les Wallons et les Bruxellois. La deuxième serait d'annoncer dès aujourd'hui à la Flandre que les Francophones seraient disposés à lâcher beaucoup de lest.

Nous ne partageons pas cette analyse. Nous nous réjouissons, au contraire, de l'évolution de M. Moureaux, qui engage aussi le PS puisqu'il en est le vice-président. Plus de confédéralisme = moins de Belgique = plus de Flandre, mais = aussi plus de Wallonie. Notre niveau de vie baissera ? Ce sera une raison de plus pour la Wallonie de rejoindre la France, afin de bénéficier d'une solidarité interrégionale réelle et incontestée, comme c'est le cas entre les 22 régions métropolitaines actuelles. Et même plus pauvre momentanément, la Wallonie apportera quand même à la République de sérieux atouts dans la corbeille de mariage : le savoir-faire de ses savants et techniciens, quatre universités (qui ne sont pas à dédaigner puisque de nombreux jeunes Français viennent y étudier, notamment à la Faculté de médecine vétérinaire de Liège), des industries de pointe (par exemple dans le domaine spatial et aéronautique), une main d'oeuvre qualifiée, un patrimoine architectural et culturel appréciable, de belles régions touristiques...

Nous n'avons besoin pour nous en sortir ni des Flamands, ni des Bruxellois francophones. Il est inacceptable pour nous que la défense et l'émancipation de la Wallonie et à fortiori sa réunion à la France soient tributaires de la problématique bruxelloise. A cet égard, nous n'avons pas changé d'avis, à "Liège-France", par rapport aux thèses du "parti France". Nous refusons de raisonner dans le cadre de la Belgique, comme semble le faire M. Gendebien, dont les propos à cet égard ne paraissent pas éloignés de ceux de Mme Milquet, qui s'oppose farouchement à toute avancée confédéraliste.

Bien entendu, cette divergence d'analyses et de points de vue n'altère en rien notre volonté de collaboration loyale avec le RWF qui , rappelons le, est le seul parti politique représentatif des rattachistes avec lequel, dans l'arrondissement de Liège, notre groupe "Liège-France" entretient les meilleures relations.