dimanche 5 décembre 2010

Dernière nouvelle, grande tristesse

Amis, Connaissances, Lecteurs,

C'est avec une immense tristesse que nous vous transmettons la nouvelle du décès de notre ami  André Schreurs qui s'est éteint ce vendredi 3 décembre.      

samedi 16 octobre 2010

Le statut et l'avenir de Bruxelles : comment concilier les points de vue ?

Le ministre-président du gouvernement flamand, M. Kris Peeters, vient de déclarer, dans une interview au Soir, que la Flandre ne lâcherait jamais Bruxelles, qui est sa capitale et constitue pour elle une valeur ajoutée importante. Il ajoute que le CD&V ne veut pas la scission de la Belgique, mais une profonde réforme de l'Etat accordant beaucoup plus d'autonomie aux Régions et Communautés. Ce qui permet à M. Peeters d'affirmer que Bruxelles est "la capitale de la Flandre", est le fait qu'elle est la capitale de la Communauté flamande, comme elle est aussi celle de la Communauté française.
Mais la situation des francophones et des néerlandophones n'est pas la même, du fait que la Communauté  et la Région flamandes ont fusionné  en une seule institution, ayant un seul gouvernement et un seul parlement, établis tous deux à Bruxelles. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle les partis flamands, dans les années '70, ont réclamé prioritairement la création de Communautés, alors que les Wallons revendiquaient surtout l'institution de Régions. Grâce à cette notion de "Communautés" sans territoire précis, compétentes pour les questions relatives aux personnes (enseignement, sports, etc), les Flamands pouvaient conserver une influence à Bruxelles, bien qu'ils n'y constituent qu'environ 10 à 15% de la population.. En outre, après une "mise au frigo" pendant dix ans de la création de la Région de Bruxelles-Capitale, les partis flamands obtinrent une sur-représentation politique, tant au parlement bruxellois que dans les collèges des 19 communes.
Pour les Wallons, la situation est tout autre. Non seulement la Région wallonne et la Communauté française n'ont pas fusionné, mais cette dernière seule a établi sa "capitale", son gouvernement et son parlement à Bruxelles, les Wallons préférant choisir Namur comme capitale de la Wallonie. C'est un peu comme si la Région flamande avait établi sa capitale non à Bruxelles, mais à Gand ou à Anvers.
Il semble toutefois que bien qu'en marquant nettement leur différence avec Bruxelles, les dirigeants wallons ne  veulent pas non plus "lâcher" celle-ci et postulent la création d'une Fédération Wallonie-Bruxelles, prélude à un éventuel Etat du même nom en cas d'indépendance de la Flandre. C'est, semble-t-il dans cet esprit, que M. Rudy Demotte s'est coiffé d'une double casquette, celle de ministre- président wallon et celle de ministre-président de la Communauté française, créant ainsi entre les deux institutions non une fusion comme en Flandre, mais des synergies dans certains domaines. Dans le cadre du fameux "plan B", certains comme M. Di Rupo voudraient même que ce nouvel Etat sans la Flandre conserve le nom et les attributs de la Belgique.
Dès lors, la question qui se pose est la suivante.En dehors d'une cogestion de Bruxelles par la Flandre et la Wallonie - à laquelle pourrait être associée la communauté des Bruxellois francophones -, quelle autre solution pourrait être trouvée concernant Bruxelles, qui aurait à la fois l'agrément des Flamands, des Wallons et des Bruxellois ?
Après les déclarations formelles du ministre-président flamand, on ne peut éluder cette question qui rend plus difficile encore un divorce à l'amiable qui nous paraît pourtant indispensable. A cet égard, on ne peut comparer la Belgique et la Tchécoslovaquie, car ce dernier pays ne comportait pas une capitale centrale disputée entre les Tchèques et les Slovaques.
Ouvrons donc le débat, en espérant que les internautes seront nombreux à nous adresser des commentaires.





lundi 11 octobre 2010

Les Wallons "géographiques": Di Rupo, Hoyos, Kubla...


Dans le Mouvement wallon, on qualifiait autrefois de "Wallons géographiques" les hommes politiques de Wallonie qui n'avaient aucune conscience wallonne ni, à fortiori, de conscience française. Ils habitaient en Wallonie, mais se sentaient fondamentalement "belges", ce qui, pour les militants wallons, ne signifiait - et ne signifie toujours - absolument rien !
30 ans après la création de la Région wallonne, cette "race" n'a hélas pas disparu et on reste confondu devant certains propos de l'actuelle présidente du Parlement wallon,  Mme Hoyos, dont le parti Ecolo est de plus en plus belgicain. Quelle fadeur ! Quelle platitude !
Quant à l'ex-ministre MR Serges Kubla, s'il aime rouler des mécaniques, ce n'est certainement pas parce qu'il se sent Wallon., mais uniquement pour pourfendre le PS et promouvoir sa politique "libérale". Interviewé par La Libre, il n'a pas hésité à se moquer de "l'identité wallonne" en des termes indignes d'un parlementaire "wallon" : "Les fêtes de Wallonie ? On boit du pèquet...Et alors ? " Est-ce pour justifier son "inconscience" wallonne qu'il a cru  devoir rappeler qu'il est de père tchèque et de mère flamande ? Piètre explication, car il pourrait, précisément, s'inspirer des exemples de la Tchéquie et de la Flandre, la première ayant obtenu son indépendance et la seconde étant en quête de l'obtenir !
Mais la palme de l'incongruité revient sans doute à M. Elio Di Rupo qui vient de proclamer, péremptoire : "En cas de scission du pays [sic], nous garderons la Belgique, composée de Bruxelles, de la Wallonie et des six communes de la périphérie"( Le Soir) . C 'est cela, le fameux "plan B" du PS...! Garder la Belgique, une Belgique résiduelle, avec la monarchie, le roi [Philippe Ier ?]et Bruxelles comme capitale de ce nouveau "beau petit royaume francophone". Non seulement un tel Etat serait ridicule et non-viable [ voyez les cahiers du GEWIF ], mais la grande majorité des Bruxellois (63%) n'en veulent pas ! 
Décidément, les dirigeants socialistes semblent "intellectuellement incapables" , malgré les exhortations du ministre- président wallon Rudy Demotte,  appelant les Wallons à prendre leur destin en mains, d'imaginer un avenir digne et grand pour la Wallonie, comme celui que lui procurerait la réunion ou l'adossement à la France, grande nation européenne et berceau de la francophonie.
Après avoir défendu avec acharnement un assistanat par la Flandre réalisé grâce aux transferts financiers Nord-Sud, voilà qu'ils s'accrochent à Bruxelles... La conclusion est évidente : il n'y a plus d'hommes d'Etat en Wallonie, d'hommes d'Etat wallons. Il n'y a plus, dans la classe politique, que des "pense-petit"... Triste !

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samedi 9 octobre 2010

Nouveau bond de la N-VA dans les sondages !

Selon Le Soir, un tout dernier sondage réalisé en Flandre par De Standaard et la VRT révèle un nouveau progrès des nationalistes  dans l'opinion publique  flamande. La N-VA recueille  4,8% d'intentions de vote en plus, ce qui porte son score potentiel actuel à  33%. Cela signifie que si l'on revotait demain, un citoyen flamand sur trois - où, si l'on préfère, un tiers des Flamands- voterai(en)t pour le parti de M. Bart De Wever, dont, au surplus, la popularité atteint des sommets en Flandre, au point de frôler les 50%.

Ceux qui, comme l'ineffable Joëlle Milquet , qui se prend pour une réincarnation belgicaine de Jeanne d'Arc ou l'écolo-scout-catho Javaux, scotché comme elle au PS ,feraient bien de réfléchir avant de prétendre que "la N-VA n'a pas de stratégie". Pour un parti qui n'a pas de stratégie, augmenter de 5% les intentions de vote en sa faveur n'est vraiment pas mal, surtout par rapport à ceux qui ne cessent d'en perdre, comme le cdH ou Ecolo

On affirme néanmoins que la majorité des électeurs flamands ne sont pas séparatistes..Peut- être sont-ils atteints de schizophrénie, car lorsqu'ils sont dans l'isoloir, ils votent pour la N-VA., quand ce n'est pas pour le Vlaams Belang ou ce qu'il subsiste de la liste Dedecker... Alors ? N'en déplaise aux partis francophones qui, eux, n'ont effectivement  pas de vraie stratégie et font état de "Plans B" aussitôt démentis puis à nouveau présentés comme une solution ou une  menace si la Flandre se montre trop exigeante dans des domaines comme la loi de financement ou la régionalisation de l'IPP...

Comment les rattachistes wallons ne se réjouiraient-ils pas de la montée en puissance des séparatistes flamands,dont l'objectif est l'évaporation de la Belgique par étapes ? Le sentiment wallon se renforçe à l'aune du sentiment flamand et prépare les conditions d'une prise en mains par les Wallons eux-mêmes  de leur avenir, un avenir  qui de toute évidence, ne peut qu être français s'il veut être digne du passé de la Wallonie.


Commentaires bienvenus















vendredi 24 septembre 2010

Les volte-faces du "Soir".

Le quotidien bruxellois souffle décidément le chaud et le froid dans ses éditoriaux.
Après avoir brandi la menace du "plan B" du PS en l'agitant comme un étendard au nez des Flamands, voici que Béatrice Delvaux - qui, rappelons-le, habite en Brabant flamand - prône le  bilinguisme français-flamand généralisé dans tout le pays[sic]: "Dans ce pays toujours entier,il devrait être logique de parler les deux langues et de s'immerger ainsi dans la culture et le vécu de l'autre". Et elle conclut, en citant l'exemple du belgicain Magnette à la VRT :" C'est une évidence, être bilingue est une force dont les francophones ne peuvent plus se passer"[sic].
A cette "évidence", que le Mouvement wallon a toujours combattue, on peut en opposer une autre : si la Wallonie était réunie à la France, le problème du bilinguisme ne se poserait  pas et le temps perdu à apprendre le néerlandais pourrait être mis à profit pour aquérir des connaissances bien plus utiles ! Tant qu'à apprendre une autre langue, l'anglais est de toute façon bien plus intéressant car, contrairement au néerlandais, il ouvre des portes sur le monde entier.
Dans le même temps, un autre éditortialiste, M. Pascal Martin, s'en prend à ce qu'il appelle avec mépris le "wallonationalisme", à la suite des récentes déclarations des bourgmestres de Charleroi et de Namur. Il va jusqu'à comparer ce "wallonationalisme" avec le national-socialisme de funeste mémoire, ou tout simplement - et très grossièrement - à une "doctrine-latrines"[sic], le tout précédé d'un "Oufti" révélateur...
L'éditorialiste, qui ne comprend manifestement rien aux notions de nation et de nationalisme, dont il ne présente que des caricatures, ne connaît pas la conception française et humaniste de la nation, telle que l'a définie Ernest Renan avec sa célèbre formule : "la nation est  un plébiscite de tous les jours". Nous recommandons à cet égard l'excellent billet que notre ami Claude Thayse a publié sur son blogue-notes.
A l'appui de ses dires, l'éditorialiste n'hésite pas, après avoir été grossier, à accuser de "créationnistes" ceux qui veulent "convaincre les Wallons qu'ils forment une nation", et de citer des paroles falsifiées du Chant des Wallons qui n'existent que dans son imagination délirante...
Bien sûr, la Wallonie n'est pas une nation comme la France, dont elle fait d'ailleurs moralement partie. C'est, pourrait-on dire, une petite nation régionale, mais qui, dispose, autant que la Flandre, d'un territoire bien défini,  d'une langue et d'une culture propres( par rapport au Nord). Le fameux congrès de 1945, comme tous ceux qui suivirent, s'appelait Congrès National Wallon, sans qu'il y ait  jamai eu la  moindre remarque à ce sujet. C'est que la Wallonie est une terre d'accueil, où les immigrés sont bien reçus et respectés. Rien à voir, donc, avec ce "wallonationaisme " dont se moque M.Martin, qui ferait bien de revoir sa copie, ainsi que la rédactrice en chef qui, elle, fait, sans s'en rendre compte, l'apologie d'un "belgonationalisme" bilingue totalement dépassé, fondé sur une nation qui n'a jamais existé...

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jeudi 23 septembre 2010

Wallonie-Bruxelles, un amalgame pernicieux ?

Lors de la belle manifestation organisée samedi à Namur par le RWF à l'occasion de la Fête de la Wallonie, qui rassemblait près de 300 militants et sympathisants rattachistes, on a pu voir de nombreux drapeaux wallons et français flottant fièrement et joyeusement dans le vent. On entendit clairement les manifestants chanter la Marseillaise et, détail amusant, c'était eux et leurs drapeaux qui consituaient le fond de scène devant lequel s'exprimèrent diverses personnalités du régime belge, dont Mme Joëlle Milquet...
Une fois de plus, les militants wallons avaient déployé devant eux le calicot habituel du RWF portant l'inscription : " Wallonie-Bruxelles, Régions de France". Ce slogan est-il bien indiqué ? Comme nous l'avons déjà dit, il s'agit là d'un amalgame entre Bruxelles et la Wallonie, certes distinctes l'une de l'autre, mais associées dans un même projet, un même destin : la réunion à la République française.
Loin de nous l'idée de regretter que Bruxelles suive la Wallonie dans sa marche vers la France, car les rattachistes wallons ne peuvent que s'en réjouir, dès lors qu'elle ne constitue pas un frein à leur propre émancipation par ses nombreuses différences avec la Wallonie dans le domaine socio-culturel. Prétendre que Bruxelles est "la troisième ville francophone du monde" relève d'une vision simpliste et superficielle. Non seulement, il y subsiste un substrat flamand perceptible dans les toponymes de la plupart des 19 communes, mais 36% des Bruxellois sont d'origine étrangère et ne font que baragouiner le français. Plus encore qu'à l'époque de Jules Destrée, Bruxelles apparait vraiment comme "la Cité des métis". Ce n'est certes pas une raison pour qu'elle ne rejoigne pas la France [culturellement, l'Alsace n'est pas non plus très "française"], mais le message que véhicule le RWF à ce sujet nous paraît dangereux et pernicieux.

Pourquoi ? Parce qu'il renforce, dans l'opinion publique, l'idée que, de toute façon,
le sort de la Wallonie et celui de Bruxelles sont liés, un peu comme l'étaient celui de la Lorraine romane et de l'Alsace germanique. Et cette idée est à la base du fameux "plan B " du PS, qui postule la solution considérée à juste titre par le RWF comme étant la plus mauvaise pour "l'après-Belgique": un Etat Wallonie-Bruxelles, dont personne ne trouve un nom ni une capitale à lui donner et que serait en fait une mini-Belgique sans la Flandre, conservant sans doute la monarchie et ses attributs, ansi que tous les symboles belges, monumentaux et autres, qui fourmillent à Bruxelles !

Comment le RWF, mais aussi M. Jacques Lenain ne se rendent-ils pas compte qu'en associant continuellement Bruxelles et la Wallonie, ils se tirent une balle dans le pied et préparent, involontairement, non la réunion des deux entités à la France, mais l'avènement de la Fédération Wallonie-Bruxelles prônée par le PS ?

Nous aimerions avoir l'avis de nos lecteurs à ce sujet.

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mercredi 22 septembre 2010

L'éclatement de la Belgique est inéluctable, ont dit les socialistes wallons à leurs amis français...

On sait qu'une délégatioin du PS français est venue récemment s'entretenir avec des dirigeants du PS wallon et bruxellois. La délégation française comprenait notamment M Jean-Christophe Cambadelis, député de Paris et M. François Loncle, député de l'Eure. Leurs interlocuteurs "belges" étaient Laurette Onkelinx, Rudy Demotte et Philippe Moureaux.

Bien que le PS wallon se défende - mollement - d'avoir abordé avec la délégation française la problématique d'un "rapprochement" de la Wallonie avec la France, le député socialiste de l'Eure, M. Loncle, a déclaré, selon La Libre : "Nous sommes proches de nos amis socialistes belges et nous sommes très attentifs à ce qui se passe chez vous. Ne nous en cachons pas : notre visite est aussi à placer dans la perspective de l'élection présidentielle de 2012. Si nous remportons les élections, il faut que nous soyons prêts".

Propos sybillins ? Xylogossie ? En tout cas, on ne voit pas bien comment les socialistes wallons peuvent estimer qu "l'éclatement de la Belgique est inéluctable", sans évoquer avec leurs amis français la question "d'un rapprochement [sic] entre la Wallonie, Bruxelles et la France"..
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M. Paul-Henry Gendebien, qui a des contacts à Paris avec le PS et l'UMP, confirme que "la crise belge et ses conséquences pourraient devenir un des thèmes majeurs de l'élection présidentielle de 2012 et s'avérer très profitable à Nicolas Sarkozy, en cas d'inertie de la gauche française". Il précise que" le député PS français Cambadelis a envisagé cette hypothèse ce lundi 20 septembre, devant les instances de son parti, réunies pour entendre la synthèse des contacts qu'il a eus avec les socialistes francophones et flamands" (La Libre du 22 septembre 2010).

Quoi qu'il en soit, retenons cette nouvelle affirmation des dirigeants socialistes wallons : "l'éclatement (du pays) apparaît inéluctable"(...) C'est une hypothèse beaucoup plus réaliste, même si cet éclatement s'étalera sur plusieurs législatures et n'interviendra pas brutalement".

A méditer, en attendant la suite...

mardi 21 septembre 2010

Les cent jours...Une procession d'Echternach !

Il y a aujourd'hui cent jours que les Wallons, les Bruxellois et les Flamands étaient appelés aux urnes. On connaît le résultat : deux grands partis vainqueurs, le PS en Wallonie et la N-VA (nationaliste et séparatiste) en Flandre. Selon les derniers sondages, les deux partis gagnants ont encore renforcé leur position, le PS atteignant actuellement en Wallonie 41 % des intentions de vote, tandis que les séparatistes flamands, tous partis confondus, ne sont pas loin d'atteindre la majorité absolue.
Chez les esprits érudits, auxquels l'enseignement médiocre de la Communauté "française" n'a pas enlevé tout intérêt pour l'Histoire, les "cent jours" évoquent un épisode glorieux, l'épopée de Napoléon Bonaparte, lorsqu'en 1815, l'Aigle impérial parvint à reconquérir la France depuis le golfe Juan, en "volant de clocher en clocher jusqu'à Notre-Dame de Paris". Même si cet épisode de l'histoire de France se termina par la douloureuse défaite de Waterloo, qui scella notre sort pour 200 ans en nous condamnant à subir le régime hollandais puis le régime belge, si  contraires à nos traditions et à nos sentiments liégeois, il demeure pour nous une référence héroïque -et nostalgique - ne serait-ce qu'en raison du nombre élévé de Wallons qui combattirent dans la Grande Armée, notamment à Waterloo où ils étaient bien plus nombreux que les "Belges" enrôlés dans l'armée hollandaise.
Aucune comparaison, bien sûr, avec les "cent jours" qui se sont écoulés depuis le 13 juin, sans que rien de concret ne sorte des palabres sans fin entre Elio Di Rupo et Bart De Wever. Car enfin, où en est-on après ces "cent jours", entrecoupés de ruptures et de réconciliations spectaculaires, mais vaines ? Il n'y a aucun accord en vue pour la formation d'un gouvernement fédéral. On en est, comme à l'époque de "l'Orange bleue", au renvoi de l'examen par un Comité d'expert des questions qui posent problème : modalité de refinancement des entités fédérées, responsabilisation des Régions et communautés, problème de Bruxelles et de BHV...
Le seul progrès notable n'est pas dans la découverte et la formulation de solutions, mais dans la prise de conscience d'une partie importante de la population wallonnne pour laquelle la scission de la Belgique n'est plus un tabou ou un épouvantail, mais une issue somme toute assez logique à l'imbroglio actuel. Des prises de position indépendantistes wallonnes comme celles que viennent de prendre les bourgmestres de Namur et de Charleroi, même si elles sont plus ou moins désavouées par le cdH, n'en sont pas moins significatives. Ils n'auraient pas fait de telles déclarations si celles-ci risquaient de déplaire à leurs électeurs...
Quant au PS, on ne sait plus quoi penser de ses positions successives et contradictoires. Après avoir donné de la voix pour inciter les Wallons à prendre leur destin en mains en faisant appel à leur fierté et à leur dignité - langage que nous tenons depuis des années - les ténors socialistes semblent à présent faire marche arrière, même si, dans leur fors intérieur, ils demeurent convaincus que la fin de la Belgique est inéluctable. Et que penser de leur déclaration à l'issue de la visite d'une délégation du PS français, affirmant, comme pour rassurer les gens(?), qu'il "n'a été question, à aucun moment, d'un rapprochement entre la Wallonie, Bruxelles et la France" ? Pour en revenir  aux considérations historiques, l'attitude des socialistes wallons, loin d'être une marche héroïque comme celle de Bonaparte en 1815, fait plutôt penser à la procession d'Echternach...

mardi 7 septembre 2010

L'évolution et les contradictions du PS

Depuis l'échec des négociations entre partis francophones et flamands, des personnalités dirigeantes du PS clament haut et fort qu'il faut se préparer à la fin de la Belgique [Laurette Onkelinx], qu'il ne faut pas avoir peur de la scission [Jean-Claude Marcourt], que les Wallons sont capables de vivre dans un Etat francophone sans la Flandre, qu'ils doivent prendre leur destin en mains [Rudy Demotte], ou que la Wallonie pourrait s'appuyer sur la France [Philippe Moureaux].

S'agit-il d'une nouvelle stratégie concertée , comme le suggère David Coppi dans Le Soir d'aujourd'hui,, ou d'une réaction à chaud, comme le pensent certains politologues, un ras le bol devant l'attitude de la N-VA et du CD&V et  l'entêtement de Bart De Wever concernant certains points comme le refinancement de  Bruxelles ? A  moins qu'il ne s'agisse que d'un coup de bluff ?

Un autre facteur semble avoit joué dans ce retournement du PS : l'évolution  de l'opinion  publique en Wallonie et donc des électeurs. La Lecture des commentaires postés sur les forum des grands journaux et des télé-radios est en effet significative. De plus en plus de lecteurs ou d'auditeurs wallons, qui ont aussi "ras le bol" des exigences flamandes, estiment qu'il vaut mieux se séparer de la Flandre et en finir avec la Belgique.

On sait que chaque matin, l'émission  "C'est vous qui le dites"  de Viva-Cité,  à la RTBf,  consacre quelques  heures  à un sujet donné  sur lequel les auditeurs peuvent donner leur avis. Hier matin, la question était : "Etes-vous prêt à fin de la Belgique". Au grand étonnement du présentateur, presque toutes les réponses étaient OUI, accompagnées d'un commentaire parfois virulent, inspiré par des sentiments de fierté et de dignité enfin retrouvés.

Mais pour en revenir à l'évolution du PS, quels qu'en soient les motifs - évolution dont nous nous réjouissons, bien entendu !-  une contradiction apparaît entre cette nouvelle position et les arguments précédemment développés pour s'opposer à certaines revendications flamandes, concernant la sécurité sociale, la responsabilisation financière des entités fédérées, la révision de la loi de financement, etc.

 Comment justifier encore l' oppopsition à ces revendications, après avoir affirmé, comme l'a encore répété ce jour le ministre PS Marcourt, que" la Wallonie peut s'en sortir et s'assumer sans la Flandre, seule ou avec Bruxelles" ? S'il en est ainsi, cela signifie en effet que le maintien d'une sécurité sociale fédérale et de la solidarité interrégionale, que le PS entendait maintenir à tout prix, ne sont plus des arguments valables ! Comment dès lors les remettre sur le tapis si les négociations reprennent ?

Espérons - sans trop y croire - que le point de non-retour a été atteint !

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Flash - flash - flash - flash

Après la déclaration de M. Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président du Mouvement "Debout la République", appelant la France à accueillir les Wallons si
ceux-ci le demandent, RTL réalise en ce moment un sondage auprès des internautes qui visionnent son site [ rtl-info.be ] pour savoir s'ils sont favorables ou non au rattachement.

Voici les résultats jusqu'à présent [mardi à 12h45] :

1.-Je suis Wallon et je dis OUI : 32%

2.-Je suis Wallon et je dis NON : 44%

3.-Je suis Bruxellois et je dis OUI : 7%

4.-Je suis Bruxellois et je dis NON : 15%

5.-Sans avis : 3%

RTL fait observer que ce sondage "n'a aucun caractère scientifique et ne reflète que l'opinion des internautes qui ont choisi d'y répondre".

Nous appelons néanmoins tous nos amis internautes à répondre en cochant, sur le site, la case 1 ou 3.