mardi 9 septembre 2008

Le boulier de Rudy Aernoudt

M. Rudy Aernoudt est cet ancien secrétaire général de l'administration flamande qui fut limogé par son gouvernement. Vengeance ou belgicanisme(1), il vient de livrer au Soir, qui en fait une grande manchette, les résultats d'une étude selon laquelle, en cas de scission de la Belgique, les trois Régions seraient financièrement perdantes, les Wallons étant les plus touchés.
Pour la Wallonie, dit-il, l'appauvrissement résulterait essentiellement du démantèlement des transferts de la Flandre vers le Sud du pays. Le budget annuel d'une Wallonie indépendante serait ainsi amputé de 4,89 milliards d'euros ,chaque Wallon perdant 1.400 euros par an, contre 200 pour un Flamand. Cette situation, selon M. Aernoudt, obligerait les décideurs wallons a limiter l'octroi des allocations de chômage dans le temps et 100.000 des chômeurs wallons devraient, à terme, accepter d'occuper les 150.000 emplois vacants en Flandre. L'auteur expose encore que, selon les chiffres publiés par l'administration flamande du Budget et des Finances (Abafim), la Flandre transfère chaque année aux deux autres régions : 4 milliards d'euros vers la Wallonie et 1,4 milliard vers Bruxelles.Toutefois, il fait observer que selon le droit international, les revenus des travailleurs sont calculés en fonction du lieu de travail et non de leur domicile, de telle sorte que les transferts flamands fondraient de 5,4 à 1,6 millards, Bruxelles devenant la vache à lait en transférant 3 millards vers la Wallonie qui, au total, obtiendrait 4,6 milliards.
Ce n'est évidemment pas le lieu, sur ce blog, pour discuter ces chiffres et leur mode de répartition. C'est affaire de spécialistes et il serait intéressant de demander l'avis de chercheurs et d'économistes des universités de Liège ou de Louvain-la-Neuve. Mais tout ceci confirme que la Wallonie et les Wallons ont bien, depuis des décennies, un statut d'assistés, comme nous ne cessons de le dire en faisant appel, de leur part, à un sursaut de fierté et de dignité pour rejeter ce statut et prendre résolument leur avenir en mains. Il y aura momentanément une baisse du niveau de vie chez nous ? Peut-être, ce fut le cas de la Slovaquie lors de la scission de la Tchécoslovaquie mais aujourd'hui les Slovaques, grâce à leur courage, leur travail et leur détermination, ont rattrapé et même dépassé les Tchèques pour leur PNB. Pourquoi n'en serait-il pas de même pour les Wallons ?
D'autant que nous ne sommes pas seuls, comme le seront les Flamands. Nous ne voulons pas d'une Wallonie indépendante, mais bien la réunion de celle-ci à la France et dans ce cadre là, la Wallonie occupe déjà, actuellement, une place de choix - 6è pour le PIB sur 23 régions - qui ne manquera pas de se développer grâce à une réelle solidarité interrégionale qui, outre-Quiévrain, n'a jamais posé de problèmes. En France, ce ne sera pas comme en Belgique : on sera entre soi !
La situation belge ne peut que pourrir de plus en plus : vivement le rattachement !
(1) En réaction au manifeste pour l'indépendance de la Flandre des patrons flamands groupés dans In De Warande, M. Aernoudt a créé le groupe de réflexion "België Anders/ La Belgique Autrement", qui prône un renforcement de l'Etat fédéral.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

On peut lire sur le blogue-notes de Claude Thayse la réaction de notre ami aux propos de Rudy Aernoudt :

http://www.claude-thayse.net/article-22646191.html

Titre de l'article : Le coût de la scission de la Belgique...et de son maintien.