La Flandre, paraît-il, souffrirait d'un déficit d'image à l'étranger, voire d'une mauvaise image. Jean De Troyer, dans sa rubrique Vu de Flandre de La Libre Belgique, a tenté de nous l' expliquer.
Et quelle serait, d'après la presse flamande, la raison de cette situation ? Le lobbying des francophones qui dénigrent la Flandre et influenceraient les correspondants à Bruxelles des journaux étrangers, comme par exemple l'International Herald Tribune qui voit dans l'actuelle politique flamande les indices d'une dangereuse dérive vers "un fascisme non violent". C'est ce que relève un lecteur de La Libre dans son courrier de ce jour. Et d'évoquer à cet égard l"'importance du Vlaams Belang et de la Liste De Decker, le wooncode, le statut de BHV et la non nomination de "bourgmestres démocratiquement élus".
Un autre lecteur, connu pour ses positions "rattachistes", semble partager ce point de vue (l'évolution de la Flandre vers une sorte de fascisme larvé), en estimant toutefois que la mauvaise image de la Flandre à l'étranger résulte non d'un quelconque lobbying francophone, mais du comportement des Flamands eux-mêmes, dont les discours sentent mauvais les années 1930...
La question que nous nous posons - pour la xème fois - est la suivante : en quoi la poltique intérieure flamande et l'image extérieure de la Flandre concernent-elles les Wallons, confondus une fois de plus avec les "francophones" ? Il s'agit pour nous d'un pays étranger, au sens culturel et ethnique, aussi étranger que l'Irlande, par exemple. Nous préoccupons-nous de la politique menée par Dublin et de la question de savoir s'il y a, là-bas, une législation réservant l'obtention d'un logement social à l'apprentissage de la langue nationale ?
On nous dira que la Flandre fait encore partie de la Belgique et que même si elle est à de nombreux points de vue un pays "étranger", il subsiste néanmoins des liens juridiques et constitutionnels entre les Flamands et nous. Bien sûr, mais comment comprendre qu'un partisan affirmé de la réunion de la Wallonie à la France, comme ce lecteur de La Libre Belgique, s'indigne de la revendication flamande concernant BHV ou de la position tout-à-fait légale du ministre libéral flamand de l'Intérieur, M. Mario Keulen, à l'égard des trois "bourgmestres" de la périphérie bruxelloise, non pas élus comme tels, mais seulement candidats à cette fonction ? BHV est le dernier vestige de la Belgique unitaire, dont les rattachistes wallons doivent souhaiter la disparition autant que les Flamands !Il semble bien difficile pour certains de nos amis de s'extraire définitivement du contexte belge...
4 commentaires:
Votre analyse est tout-à-fait logique, comme d'habitude, mais ce lecteur wallon est-il vraiment rattachiste ?
Ce doit être un "rattachiste honteux"!
C'est toute la confusion - et l'ambigüité - entre le combat pour la Wallonie et celui pour les "francophones de Belgique". A la limite, il y a même contradiction et opposition d'intérêts. L'intérêt des francophones de Bruxelles et de la "périphérie" est de défendre l'usage du français partout où ils habitent; ce sont donc des adversaires des nationalistes flamands. Au contraire, l'intérêt des Wallons - qu'ils soient rattachistes, indépendantistes ou seulement régionalistes - est de s'entendre avec les Flamands pour accroître les compétences et les pouvoirs de la Wallonie, y compris celui de se rattacher à la France. Mais malheureusement, beaucoup ne comprennent pas cela et ne parviennent pas à s'élever au dessus de réactions purement émotionnelles.
C'est bien pour cela qu'il faut distinguer les deux choses et qu'une attitude ou politique commune des Wallons et des Bruxellois est impossible.
Il serait temps que les responsables et militants wallons s'en rendent compte et en tirent la leçon.
Du point de vue rattachiste, c'est également une aberration. Présenter dans la région bruxelloise des listes rattachistes pour les élections régionales est aberrant. Les Bruxellois ne voudront jamais devenir Français; ils sont "belges" et c'est tout-à-fait normal dans leur situation. Que voulez-vous qu'ils soient d'autre ?
Un peu de bon sens, SVP.
Enregistrer un commentaire