dimanche 2 août 2009

Un président belgicain au parlement de la Communauté "française"

On sait qu'à Liège-France, nous prônons, comme les régionalistes wallons mais pour d'autres raisons(1), le transfert à la Région wallonne de la plupart des compétences de la Communauté française de Belgique.
Bien que les députés wallons y soient très largement majoritaires, ce parlement - francophone et non "français"- ne joue aucun rôle dans un rapprochement, même sur le plan strictement culturel, entre la Wallonie et la France. Pis, la Communauté fait tout pour s'en distancier, en mettant en exergue tous les acteurs "belges" de la vie culturelle en Wallonie et à Bruxelles. Tout est "belge" dans les institutions de la Communauté "française", à commencer par les deux plus importantes à nos yeux : l'enseignement (la Wallonie kekcèksa ?) et surtout la RTB(f) .
Alors qu'en installant à Bruxelles leur parlement et leur gouvernement, les Flamands ont voulu s'affirmer comme tels dans la capitale belge en y plantant leurs institutions, les Wallons, en choisissant Bruxelles plutôt que Namur comme capitale de la Communauté "française", ont quasi renoncé à leur "nationalité" au profit - si l'on peut dire ! - de la belgitude ambiante et délétère qui y règne.
Cette tendance regrettable vient encore de s'affirmer avec la désignation à la présidence du Parlement de la Communauté, d'un néo-Belgicain pur jus, le député PS Charles Luperto, que le fait d'être maire de Sambreville n'a pas conduit, semble-t-il, à se reconnaître comme un citoyen de l'ancien département de Sambre-et-Meuse...ni à entonner le chant martial du même nom. Le Soir de ce week-end, qui consacre au "petit nouveau" une page de présentation, nous le décrit tout fier d'avoir représenté une institution le 21 juillet, propulsé sous la drache nationale à quelques chaises d'Herman Van Rompuy et d'Albert II.
Ce fut une grande erreur, lors de la mise en place de la nouvelle structure fédérale, de dissocier les matières culturelles(2) des matières économiques et sociales pour la Wallonie. Cela résulte d'une volonté flamande, qui privilégiait les communautés pour pouvoir y maintenir et y développer la présence et l'influence de la Flandre à Bruxelles. C'est grâce à ces communautés sans frontières que les Flamands ont pu y installer leur capitale, leur parlement et leur gouvernement. Mais tous les projets de fédéralisme élaborés par le Mouvement wallon (3) incluaient les matières culturelles (enseignement, radio puis télévision, etc) dans les compétences de la Région wallonne.
Que n'aurait pu faire la Wallonie depuis 30 ans, avec des compétences "à la flamande", pour développer son identité française, enseigner à nos enfants le vrai passé du pays wallon et se rapprocher le plus possible de la France, préparant ainsi, par étapes et en douceur, un rapprochement définitif sous la forme d'une union-intégration à la République...
Mais ce n'est pas en ayant son bureau à Bruxelles, au 6 rue de la Loi, avec une vue panoramique sur le parc Royal, qui le change de la maison communale de Sambreville (Le Soir), que le nouveau président du parlement communautaire francophone va s'imprégner de la francité...
(1)Desraisons centripètes et non centrifuges par rapport à Paris...
(2)Dans l'hypocrite langue de bois belge, les matières culturelles sont dites personnalisables, de même que la solidarité interrégionale en matière de sécurité sociale est dite interpersonnelle !
(3))Voir Paul Delforge, Un siècle de projets fédéralistes pour la Wallonie, 1905-2005, éd. Institut Jules Destrée, 176 pages.

3 commentaires:

Stéphane Dohet a dit…

Comme on peut se demander pourquoi ce parlement ne siège pas à Namur (*), on peut également se demander pourquoi le président du Parlement wallon n'est pas également président du parlement communautaire. Rudy Demotte a bien la double casquette comme trois de ses collègues wallons (preuve que l'exercice par les Wallons de compétences communautaires n'est pas ridicule, n'en déplaise à Mme Milquet).

* = pour rappel une majorité de députés wallons avaient voté pour Namur comme siège de la CF, contre l'unanimité des Bruxellois et... des sociaux-chrétiens qui fit basculer le vote à Bruxelles. Comme quoi ce n'est pas parce que les Wallons sont majoritaires à la CF qu'ils peuvent la gérer comme ils l'entendent.

Anonyme a dit…

A la bonne attention de Messieurs Schreurs et D'Heur,
Sans vouloir vous dicter vos lectures, permettez-moi de vous signaler un article intéressant paru sur le site de "Francophone de Bruxelles". L'article date du 2 août 2009 et traite d'un groupe de travail politique "Baarle Werkgroep". Bien dévoué. Paul COCHE

Georges Lambert a dit…

Luperto rime avec Di Rupo...Tous ces gens d'origine italienne ne sont que des Wallons "géographiques". Ils n'ont pas de "conscience wallonne" et encore moins française. Ce sont des "Italo-belges". Adamo, c'est pareil !