mercredi 23 septembre 2009

Un accord entre Flamands et Wallons pour la partition de la Belgique

La Libre nous l'apprend : contrairement à ce qu'avaient semblé indiquer les déclarations de M. Kris Peeters lors de la formation du gouvernement flamand, le CD&V -ou du moins sa présidente, Mme Thijsen - ne serait pas favorable à la "doctrine Maddens", consistant à laisser pourrir lentement l'Etat fédéral belge et à assoiffer les francophones jusqu' à ce qu'ils demandent eux-même une négociation sur la grande réforme institutionnelle. Mme Tyijsen souhaite que l'on renoue le dialogue pour trouver, dès que possible, une solution négociée au problème de BHV...
Dans ces conditions, il nous paraît indispensable d'encourager les nationalistes flamands séparatistes et de tenter de conclure avec eux un accord stratégique afin de hâter la partition de la Belgique en deux Etats indépendants, la Wallonie pouvant ainsi décider souverainement de sa réunion à la France.
Nous n'ignorons pas que cette idée hérisse certains rattachistes, comme elle heurtait déjà, au lendemain de la première guerre mondiale, une partie du Mouvement wallon, "incapable de dépasser cet antiflamingantisme primaire", que l'on trouve par exemple chez M. René Thirion et certains francophones de Bruxelles, et que dénonçait dès 1911 le député libéral liégeois Emile Jennissen.
L'idée d'une accord entre Wallons et Flamands, que nous relançons aujourd'hui, n'est en effet pas nouvelle; elle est au contraire une constante chez les dirigeants du Mouvement wallon. C'est ainsi qu'en 1920, un autre grand libéral, qui devint député, ministre et bourgmestre de Liège, M. Auguste Buisseret, déposa un projet de rencontre avec les Flamands sur le bureau de l' Assemblée walllonne. En 1923, Raymond collèye, qui avait créé le parti fédéraliste wallon, prit des contacts avec des militants flamands, et en 1926, le Congrès de la Ligue d'action wallonne adopta la même position. En 1930, un autre grand Wallon, le socialiste liégeois Georges Truffaut, qui ne cachait pas ses sentiments rattachistes, entra en contact avec le groupe Internacia d'Anvers,"avec lequel fut signé un accord de reconnaissance du principe d'intégrité française de la Wallonie et d'intégrité flamande de la Flandre". Des contacts furent même pris par la suite avec des représentants du Vlaams National Verbond (VNV), dont une partie collabora avec les Allemands pendant la IIè guerre mondiale...
Lors du Congrès national wallon de 1945, un autre grand libéral, Jean Rey , qui devint plus tard ministre et président de l'Union européenne, fit adopter une motion chargeant le bureau du Congrès "d'entrer en contact avec les personnalités dirigeantes des régions flamande et bruxelloise, afin de déterminer ensemble les conditions du fédéralisme". L'amorce d'un dialogue se réalisa au sein du "Centre Harmel". C'est dans ce contexte que fut signé, le 3 décembre 1952, le Manifeste des Intellectuels wallons et flamands, plus connu sous le nom d' Accord Schreurs-Couvreur, du nom de ses deux initiateurs : Fernand Schreurs, secrétaire général du Congrès national wallon et Walter Couvreur, président du Vlaams Comite voor federalism. Cet Accord eut un grand retentissement, puisqu'il fit l'objet de plus de 1.250 articles de presse ! Il fut aussi à l'origine de la création de la Volksunie.
Car il n'était question, depuis 1911, que de fédéralisme, un fédéralisme qui accordait toutefois aux deux Etats fédérés, la Flandre et la Wallonie, une grande autonomie aussi bien dans le domaine économique que culturel et social.
Le fédéralisme, mis en place trop tardivement et par étapes, peut être considéré comme un échec, pour des raisons que nous n'analyserons pas ici. Toujours est-il que la plupart des nationalistes flamands ainsi que des indépendantistes et rattachistes wallons, de même que certains courants régionalistes, en sont convaincus et sont bien décidés à passer à la vitesse supérieure . C'est la raison pour laquelle nous prônons d'adopter la même stratégie en vue non d'améliorer le fédéralisme existant, qui a montré ses faiblesses et ses limites, mais de réaliser ensemble, dans les meilleures conditions possibles, la partition de la Belgique.Des contacts existent déjà, mais la délégation wallonne devrait comprendre des représentants des EGW, du RWF, de l'Union pour la Wallonie et de Liège-France.
Sources : Encyclopédie du Mouvement wallon, tome I et Wkipedia, Accord Schreurs-Couvreur" .
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4 commentaires:

Jean Petit a dit…

Parmi les signataires de "l'Accord Schreurs-Couvreur", figuraient d'importantes personnalités wallonnes : plusieurs professeurs d'Université comme MM. Zénon Bacq, Fernand Dacos, Maurice Delbouille; Jean Firket, Marcel Florkin, Olympe Gilbart, A. Gillet, Mme Rita Lejeune, Albert Schlag; des avocats, des médecins comme M. Jean Bacquelaine (l'oncle du futur député MR Daniel Bacquelaine), des enseignants comme Maurice Bologne, futur sénateur du Rassemblement wallon, des écrivains-poètes, comme Marcel Thiry, secrétaire perpétuel de l'Académie de Langue et de Littérature françaises et futur sénateur du Rassemblement wallon ; des fonctionnaires, comme M. Roger Maingain (père d'Olivier Maingain(!), futur député et président du FDF...).
Cet Accord fut approuvé non seulement par le Comité permanent du Congrès national wallon et le directoire du mouvement Wallonie Libre, mais aussi par plusieurs fédérations socialistes et libérales de Wallonie, ainsi que par le Cercle des Etudiants wallond de l'ULB.
Par contre, certains milieux libéraux bruxellois, entraînés par M. Charles Moureaux (père de Philippe et Serges Moureaux), se livrèrent, dans la revue "Le Flambeau", à de basses attaques injurieuses contre les initiateurs de l'Accord, en particulier contre M. Schreurs père, auxquelles celles de M. Tirmarche contre M. Schreurs fils n'ont rien à envier.
Nihil nove sub sole !

Philippe Rasquin a dit…

Il est évident que c'est un Accord de ce genre, mais cette fois pour la partition de la Belgique, qu'il faut tenter de conclure avec les séparatistes flamands. " Liège-France" voit clair et a raison.
Malheureusement, le RWF "officiel" tombe aisément, lui aussi,comme M. Thirion, dans
"l'antiflamingantisme primaire", que dénonçait M. Jennissen. Quel est l'intérêt, pour notre Cause, d'épingler le fait que les inscriptions en français aient été retirées des panneaux du Zwin ? Ou qu'une institutrice d'Anvers tienne des propos nazis ? Tout cela se passe en Flandre, donc "à l'étranger". Pour nous, c'est comme si c'était aux Pays-Bas, à Rotterdam et non à Anvers. Avec de telles réactions, le RWF REAGIT EN "BELGE"'! Et il le fait en pure perte, car ce n'est pas parce qu'ils condamnent ces faits commis en Flandre que des Wallons vont voter "rattachiste". Quel manque de lucidité et de vision ! C'est comme le débat sur la question du port d'insignes religieux et en particulier du voile islamique dans nos écoles : quel rapport avec notre Cause ? Qu'espère la direction du RWF dans cette affaire ? Grapiller quelques voix dans les milieux laïques militants ? Là encore, je suis très sceptique.Quand le RWF comprendra t-il qu'il doit RASSEMBLER, comme son nom l'indique, et ne pas prendre position dans des débats comme ceux-là? D'autant plus que c'est la Communauté flamande qui, pour d'autres raisons (voir le dernier n° du "Vif-L'Express")est partie en flêche dans cette affaire ...

Georgette Davister a dit…

On peut très bien défendre l'autorisation du port du voile dans les écoles au nom de la démocratie et de la liberté d'expression, mais l'interdire dans les administrations et les services publics, ou la plus stricte neutralité doit être la règle. Ce n'est pas du tout la même chose.
Dans les écoles, le port du voile peut être assimilé à la "liberté du père (ou de la mère!) de famille" de choisir une école et un type d'enseignement pour ses enfants.

Paul Marchot a dit…

M. Gendebien, s'il fait partie de la délégation wallonne, ne risque t-il pas de faire échouer les négociations, s'il pose trop d'exigences à propos de Bruxelles ? Il est très "bruxellois".Dans son dernier discours au Congrès électoral du RWF le 27 mai dernier, il a encore insisté sur "Bruxelles, chère à nos coeurs"..!