mercredi 7 octobre 2009

Le "maudit Kramen" est de retour...

En attendant de créer son "Parti populaire" de la droite pure et dure - au fait, hésiterait-il ? - l'avocat baroudeur Me Mischaël Modikramen fait reparler de lui. Ce "nouveau belge" très belgicain et très antifrançais - ça va de pair - n'en démord pas : il veut faire annuler l'assemblée générale des "'petits" actionnaires de Fortis, au cours de la quelle le "oui" l'a emporté pour ratifier la vente de la banque belge à BNP-Paribas.
Il prétend que les gros actionnaires - dont il donne la liste -n'auraient pas, pour la plupart, fourni en temps voulu certaines attestations. Et alors ! Broutilles et manoeuvres procédurières que tout cela. L'essentiel était de sauver Fortis. Oui, mais pas à n'importe quel prix, s'étranglent les petits actionnaires habilement manipulés par l'avocat bruxellois.
Et quand on examine la liste des gros actionnaires de Fortis, que constate-t-on ? Que, comme l'écrit Paul Gérard dans Le Soir d'aujourd'hui, c'est toute la Belgique financière qui a vendu Fortis Banque à la France.
Et bien, tant mieux ! Plus l'encrage économique français sera important en Belgique, plus cela préparera l'encrage politique que nous appelons de nos voeux. Nous, les rattachistes, mais pas les belgicains, bien sûr, que Me Modrikamen espère bien attirer dans son futur parti populiste.
Tout cela est cousu de fil blanc, si l'on peut dire, car si Me Modikramen n'est certainement pas un avocat marron, sa couleur préférée, si l'on en juge par ses idées politiques, est quand même assez brune...Il abhore la France et les Français, au point de s'en prendre à un ex-conseiller du Premier ministre de Villepin, proche de BNP-Paribas...Il paraît qu'il serait un des responsables des hedge funds basés aux Iles Caïman. D'accord, ce système des hedge funds est à proscrire, mais n'y en a-t-il pas ailleurs que dans les iles Caïman ? Ce ne serait pas aussi le cas au Luxembourg, à Monaco, au Lichtenchtein , où des Belges jouent un drôle de jeu ?
Le jeu de Me Modrikamen, en tout cas, est clair: susciter la rancoeur des "petits belges" contre la France pour en faire des électeurs de son nouveau parti. Mais autant l'avertir tout de suite : ça ne marchera pas en Wallonie et surtout pas à Liège; il n'y aura pas plus de succès que Rudy Aernoudt !
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5 commentaires:

François Lambert a dit…

Vous savez très bien que la forme est importante pour tout acte officiel. Et la vente d'une société est un acte on ne peut plus officiel.
Imaginons maintenant que ce point de détail ait empêché la vente de Fortis à BNP, tiendriez-vous exactement le même discours ?

Philippe Rasquin a dit…

Nous ne sommes pas formalistes. Un vice de forme n'est pas un vice au sens moral du terme. Vous admettez vous-même que c'est "un point de détail"...

Paul Marchot a dit…

Le point de vue du politologue ou de l'homme politique n'est pas nécessairement le même que celui du juriste et la raison d'Etat ou la noblesse d'un Idéal peut l'emporter sur l'état de droit. Affaire de conscience et de convictions! De toute façon, tout est discutable pour un esprit libre.

Georges Lambert a dit…

On peut penser et dire ce qu'on veut, mais M. André Schreurs a un humour féroce et décapant. En général, ce qu'il écrit est "bien tapé". Et c'est rafraîchissant face au monolithisme et à la pensée unique qui corrodent le RWF "officiel"...Avez-vous déjà surpris M. Gendebien faire de l'humour, sauf au détriment de la Wallonie et des Wallons ?

Gaétan Bodart a dit…

Je partage le point de vue de M. Schreurs concernant l'atttitude de Maître Modrikamen et l'intérêt de l'encrage économique français en Wallonie, mais fallait-il pour autant "brader" Fortis ? N'est-ce pas ce qu'ont fait MM. Leterme et Reynders ? Ne pouvait-on réaliser un accord "win-win", comme on dit en...français ? Ceci me fait douter de la capacité de M. Reynders de négocier une réunion ou une union de la Wallonie à la France. J'ai lu le nouveau livre de M. Jules Gheude : il est quand même assez réservé concernant M. Reyders. C'est Jean Gol qui, selon lui, aurait été le mieux placé pour une telle négociation.Mais malheureusement, Jean Gol n'est plus.