mercredi 25 novembre 2009

25 novembre : une date historique !

C'est en effet le 25 novembre 1992, il y a 19 ans, que les Tchèques et les Slovaques se séparaient à l'amiable, mettant ainsi fin à la Tchécoslovaquie, ce pays aussi artificiel que la Belgique. Comme ici, il y avait un parlement tchèque et un parlement slovaque, mais...pas de parlement bruxellois. ..C'est la seule - mais grande - différence.
Sinon, les Slovaques, moins prospères que leurs "compatriotes", comme nous Wallons par rapport aux Flamands, ont vu, comme ils le craignaient, leur niveau de vie baisser, mais pas pour longtemps, car, prenant leur destin en mains dans la "post-Tchécoslovaquie", ils ont "retroussé leurs manches" et ont redoublé d'énergie et de travail, au point que leur niveau de vie, après quelques années, a dépassé celui des Tchèques.
Dans la "post-Belgique", les Wallons pourraient faire de même que les Slovaques, comme l'indique le livre de Jean-Yves Huwart(1), à fortiori s'ils se retrouvent dans un pays comme la France, cinquième puissance économique du monde, où la solidarité interrégionale n'est pas un vain mot.
Comme la Belgique, la Tchécoslovaquie était un Etat fédéral, quasi confédéral même comme le souhaiterait un parti flamand tel le CD&V, à ne pas confondre avec les partis indépendantistes N-VA, V.B et peut-être aussi la LDD, qui représentent quand même 37% du corps électoral, comme nous le rappelons fréqemment.
Que dit l'article premier de la Loi constitutionnelle du 25 novembre ? Qu'au 31 décembre 1992, la République fédérative tchèque et slovaque disparaît et que les Etats successeurs sont la république tchèque et la République slovaque.
L'article 3 précise que disparaissent en même temps les forces armées et les corps de sécurité de la République fédérative, les organisations inscrites au budget, celles subventionnées par le budget d'Etat et les organisations d'Etat rattachées à l'activité de la République fédérative, qui ont été définies par la loi.
Il ne semble pas y avoir eu, dans l'ex-Tchécoslovaquie, des problèmes de délimitation de frontières ou de minorités quelconques à protéger? C'est plutôt entre la Slovaquie et la Hongrie qu'il peut y en avoir, car au delà de leur frontière commune, existe dans le sud de la Hongrie une minorité slovaque qui pose problème.
Bien entendu, "comparaison n'est pas raison". Il n'y avait pas au centre de la Tchécoslovaquie, une capitale commune comme c'est le cas en Belgique avec Bruxelles, ni des "communautés" mais seulement deux Régions et encore moins de prétendues "minorités nationales" dans l'une des deux. Mais il faut déjà tellement d'ingéniosité pour scinder un arrondissement - BHV - qu'il n'en faudrait sans doute pas plus pour scinder la Belgique entière? C'est d'alleurs la grande peur des belgicains.
Mais tant qu'il y est, si Yves Leterme, ex et futur Premier ministre fédéral, pouvait y parvenir, par nouvelles gaffes ou par coups de génie, les rattachistes wallons lui voueraient une éternelle reconnaissance... Heureusement qu'Herman Van Rompuy a été propulsé - ou expulsé - vers l'Europe : là où il est à présent, il ne peut plus sauver la Belgique. Croyez-nous, l'Elysée était très bien informée.
(1) Voir le flash ci-dessous.
Vos commentaires sont les bienvenus.

3 commentaires:

Michel Harcourt a dit…

Donc, Monsieur Schreurs, si je vous comprend bien, vous prétendez ouvertement que la France et l'Allemagne ont souhaité que Monsieur Van Rompuy atteigne la Présidence du Conseil Européen dans le but caché de forcer la scission complète du Royaume de Belgique? A part le rattachement de la Wallonie pour la France, quel serait l'intérêt de l'Allemagne?

Anonyme a dit…

rectificatif : c'est dans la bande sud
ouest de la Slovaquie qu'existe une
minorité de 500.000 Hongrois qui sont empêchés de jouir de leur droits linguistiques.On pourrait ajouter, à titre d'informations complèmentaires, que la chaîne de montagne, occupant le centre de la Slovaquie, est constellée de villages
Rom's ou que l'Ukraine Subcarpathique
( région d'Uzgorod )fut sous domination tchèque jusqu'au 1 er arbitrage de Vienne en 1938, puis sous la souveraineté Hongroise jusqu'en 1944.
Bref, des entrelas sans fin, comme
chacun sait.

Renaud Lachamp ( Paris )

A. Schreurs a dit…

Vous avez raison, Monsieur Lachamp, c'est évidemment au sud de la frontière slovaque et non au nord qu'il existe une minorité hongroise, mais celle-ci n'est pas reconnue comme telle. Par contre, il faut rappeler que la Hongrie n'a pas été en reste puisque le gouvernement hongrois occupa la capitale slovaque actuelle, Bratislava, de 1540 à 1848 ! Mais il est intéressant de relever que la Tchécoslovaquie, comme la Belgique, a évolué d'un Etat unitaire centralisé à un Etat fédéral pour aboutir à sa partition...