jeudi 12 novembre 2009

Le débat sur l'identité nationale : la chance d'être français, le malheur d'être belge !

Depuis que le ministre Eric Besson a lancé en France le débat sur l'identité nationale - C'est quoi être Français ? - il est interviewé sur toutes les chaines de télévision françaises et les media, en général, ne cessent d'alimenter la discussion.
A notre époque, où la moindre affirmation identitaire est suspectée de dérive nationaliste, dans le sens péjoratif du terme, le sujet est délicat, d'autant que M. Besson est en charge de l'immigration. De la à se faire taxer sinon de xénophobie, du moins de certaines arrière-pensées peu recommandables, il n' y a qu'un pas, que certains franchissent allègrement en tentant d'associer "identité nationale" et "Front national"...
Quoiqu'en pensent certains, et même si le ploblème ne se pose pas vraiment dans l'esprrit des Français, il n'est pas sans intérêt d'y réfléchir en ces temps de mondialisation, de globalisation et d' individualisme forcené.
Nous avons nous Wallons, "Français de l'extérieur", un élément d'appréciation que n'ont pas les citoyens de l'Hexagone : la comparaison entre la grandeur de la France et la médiocrité de la petite Belgique. Les cérémonies du 11 novembre à Paris et à Bruxelles l'ont encore montré : au glorieux Arc de Triomphe, le président de la République et la Chancelière allemande rallumant ensemble, dans un geste historique, la flamme du soldat inconnu; à la sombre colonne du Congrès, le roi Albert II, dans son uniforme d'opérette, et la rangée habituelle des "anciens combattants", avec leur petit calot belge, se prenant pour des héros et faisant la leçon aux jeunes parce qu'ils se sont battus pendant 18 jours en mai '40(1).
Nous ne disserterons pas ici sur l'identité belge, puisqu' elle n'existe pas - nul ne saura jamais quelle langue parlait le soldat inconnu "belge"!- ni sur la dynastie des Saxe-Cobourg-Gotha, qui n'a rien d'exaltant. Par contre, l'excellente émission "Des racines et des ailes" de France 3, nous a montré hier combien loin remonte l'histoire de France et l'identité qui en est issue.
Car, si la Révolution et le régime républicain ont créé la nation française, la France n'est pas née en 1789. Le "cher et vieux pays" qu' évoquait Charles de Gaulle dans ses Mémoires de guerre, est bien plus ancien. Comme l'a très bien exposé cette émission de France 3 sur la dynastie française, les débuts de la France remontent à l'époque carolingienne, quand la Francia occidentalis échut au fils de Charlemagne, Louis le pieux, le premier roi de France qui fut sacré à Reims, dans cette merveilleuse cathédrale défiant les siècles, constamment restaurée par des architectes, des compagnons-maçons et de talentueux sculpteurs et maîtres verriers. En mille ans, trente deux rois se sont succédé sur le trône de France, tous sacrés à Reims, à l'exception de deux, dont Henry IV, le hugnenot converti, qui le fut à Chartres.
L'attachement aux valeurs de la République, qui est un facteur puissant de l'identité nationale française, ne doit pas oblitérer l'oeuvre des rois de France qui, au départ d'un domaine royal assez réduit, ont, au cours des siècles, constitué, par accroissements successifs, le grand et beau pays que les révolutionnaires, à la fin du 18ème siècle, donnèrent au peuple français.
Bernard Kouchner disait récemment : nous avons une chance folle d'être français. Comme l'a déclaré Jules Gheude dans une interview(2) - et comme le pense aussi François Perin - nous avons, nous Wallons, le malheur d'être belges !
(1) Nous avons, bien entendu,le plus grand respect pour les soldats wallons courageux qui, plutôt que de tenter de se faire passer pour des Flamands en vue de rentrer dans leur foyer, passèrent quatre années dans les stalags et les oflags allemands.Ce fut le cas de Jean Rey et de Joseph Merlot, futur président du Congrès national wallon de 1945.
(2) L'Avenir, Le Jour et Le courrier du 16 janvier 2009 : Jules Gheude ou le malheur d'être belge.
Exprimer votre avis, postez des commentaires.

4 commentaires:

Un administrateur a dit…

M. François Lambert nous a adressé un commentaire insultant que, bien entendu, nous ne publierons pas. Ce vieux belgicain n'a pas lu convenablement notre message et n'a surtout pas de leçon à faire aux résistants qui ont fait leur devoir pendant le dernier conflit mondial et qui, comme M. Schreurs, sont porteurs de la Croix de guerre et de celle de Prisonnier politique.

Jules Rulot a dit…

L'identité française, au fond, elle est si évidente, si éclatante, qu'elle n'a pas besoin d'être définie.
Mais vous faites bien de ne pas limiter la France à la République, elle est bien plus que cela. C'est un vrai républicain qui vous le dit !

Stephane Dolhet a dit…

Oyi, françès et walon sont deus lingaedjes frés, onk ni pout nén mancî l'ôte. Cu k'est trisse, ci n'est nén k'on caze francès asteure, c'est ene ritchesse, et on emon lingaedje po tos les Walons, mins li pu trisse, c'est ki l'walon a sti tapé a l'ouxh. On peut bén cazer françès ET walon, come les Lussimbordjwès cazent lussimbordjwès ET almand.
Grand plejhi di vey on raloyisse scrire e walon, i gn'a nén des masses po fé çoula.
Pol a ronde, tapez ALT+646 por on a et ALT+655 por on A. :-)

L'an'ministrateûr a dit…

C'ès't ine rèsponse a on "comentaire" d'André Skreûs k'aveut lu-minme respondou è walon a on messèdje di Stéfane Dolhet.
Nos n'vèyant nin pokwè on raloyisse n'inmereût nin sisse pitite patrèye, li Walonrèye, ot'tant ki l'bèle èt grante France. N'èst-ce nin Mistinguett ki d'hév' "Dja deus amoûrs, mi payis èt Paris" ?
On vrèye Walon sèrèt todis walon, minme si i d'vint francès.
Min d'ine ôte kosté, nosse binamé Tchantchès, di Lîdge, èt li bèle Mariane si voyènt voltî, savez, is sont èsonnes dins les "grossès tchèsses di Dju-d'la-Moûse"; minme ki si feume, Nanesse, èst kék'fèye on pô djalote !
Et merci co cint fèyes po lès rac'sègnemints so l'manîre dè scrire lè "a' les "A" avou li ptit °, so l' Teûle :-)