mercredi 11 août 2010

Pour un séparatisme programmé ?

Ainsi peut-on résumer le point de vue intéressant et lucide que développe, dans une "carte blanche" du Soir, M.Jules Gazon, professeur émérite HEC, Ecole de gestion de l'Université de Liège. Sous le titre "Le sépraratisme dès maintnant ou demain ?"il observe d'abord que "les partis flamands nous ont clairement fait savoir que leur objectif uiltime est le séparatisme ou, pour le moins et pour un temps, une  Belgique qui se vide de tout contenu social et économique, un Etat réduit au rôle d'un nabot mis sous tutelle des régions. Dans ce cas, précise-t-il, les Flamands y verront une étape décisive franchie vers l'indépendance de la Flandre, tandis que les francophones se glorifieront d'avoir sauvé quelques artifices linguistiques et, peut-être un zeste de lien  solidaire".
Pour Mr Gazon, la fin de la Belgique est inéluctable et "le scenario qui retarde l'issue fatale est la plus coûteuse des solutions". Il ne faut donc pas attendre l'indépendance de la Flandre sans préparer le devenir de la Wallonie et de Bruxelles. Et cela passe impérativement par le redressement économique des deux entités."('...). Dans tous les cas de figure, qu'il s'agisse d'une Wallonie autonome, d''un adossement  à la France ou de quelqu'autre solution, l'avenir de la Wallonie et de Bruxelles passe d'abord par un redressement économique, un taux d'emploi proche des normes  européennes(70%) et l'éradication du chômage".
" Il suffirait pourtant d'appliquer ce principe que refuse notre classe politique clientéliste : dès lors que le droit au travail est garanti par un contrat d'emploi, l'obligation de tavailler s'impose pour toute personne en âge de travailler et en bonne santé, tout en organisant la remise à niveau, sous contrat d'emploi, des inemployables que la dérive inégalitaire de notre système a transformés en handicapés sociaux"
.Pour être crédible; "des signes tangibles d'un renouveau politique s'imposent dans l'immédiat : réduire le coût exhorbitant unique au monde de la pléthore politique'. On s'acheminerait ainsi, "lorsque nous serons confrontés à la fin de la Belgique, vers la suppression de toute représentation parlementaire fédérale et des Administrations fédérales, moyennant les transferts nécessaires aux Régions,en évitant toute duplication inutile ". La suppression du Sénat, notamment, s'inscrirait dans cette politique de rigueur  et d''économie.(...) véritable révolution morale pour un monde  tellement tenté de maintenir ses statuts et privilèges liés à des fonctions dont l'utilité, au niveau fédéral, tendra vers zéro !.

L'analyse et les considérations du professeur Gazon, sont d'autant plus intéressantes qu'elles émanent d'un économiste chevronné, d'opinion socialiste...

Commentaires bienvenus

3 commentaires:

Philippe Rasquin a dit…

Dans "Le Soir" de ce mercredi, M. Marc Eyskens, ministre d'Etat et ancien premier ministre CVP, développe à nouveau son projet de confédéralisme très différent de celui de la N-VA.

C'est un confédéralisme en vue de "sauver" la Belgique en la réformant fondamentalement. Ce confédéralisme là, il va de soi que tous les rattachistes le rejettent et nous espérons que les nationalistes flamands feront de même.

En résumé, M. Eyskens propose : 1) fusion de la Chambre et du Sénat dans un Congrès confédéral, dont la composante serait majoritairement régionale;
2) suppression des élections fédérales, ce qui résoud le problème BHV; 3) législature s'étendant sur 5 ans et qui coïnciderait avec celle des parlements des entités fédérées; 4)le premier ministre serait élu par le Congrès confédéral pour 2 ans et demi, mandat éventuellement renouvelable; 5) le congrès confédéral pourrait, suivant certaines modalités (majorité dans chaque groupe linguistique), modifier la répartition des compétences entre le fédéral et les entités fédérées, sans devoir appliquer la procédure actuelle de révision de la Constitution(modification de l'article 195); 6) La frontière linguistique, les frontières des Régions et les facilités linguistiques actuelles ne pourraient être modifiées que moyennant une double majorité : les deux-tiers des membres et une majorité dans chaque groupe linguistique.

Le projet de l'ancien ministre CVP, qui représente la vieille garde du CD&V, est certes assez ingénieux, mais il est à rejeter puisqu'il maintient la Belgique et ne tient pas compte de l'aspiration profonde de la Flandre, en particulier des 40% de Flamands qui ont voté pour les partis séparatistes, à l'indépendance de leur Etat-nation !

Laurent Francis a dit…

"Liège-France" est un des blogs rattachistes les plus vivants : quasi un billet nouveau chaque jour, de nombreux commentaires !
Et surtout, une liberté d'expression totale. Bravo à toute l'équipe.

Pynnaert a dit…

mais c'est bien ce qui risque de se passer : le confédéralisme sauvera la belgique, à nos dépends