René Thirion, Joëlle Milquet, même combat ? La

déviance d'un amoureux de la France...

Comme on aimerait que tous les rattachistes aient, sinon la même stratégie, du moins la même vision des choses..! Hélas, il faut bien constater que certains d'entre eux, en particulier les néophytes, militants francophiles de la onzième heure, continuent à  raisonner en belgicains.

Un exemple de cette déviance nous est fournie par M. René G. Thirion  sur son blogue "Wallonie-France" (1). Le fait est d'autant plus regrettable que ce blogue est cautionné par les dirigeants du RWF, que le site officiel du parti fait figurer parmi ses liens, sous la mention "Site de campagne de René G. Thirion - RWF Liège".

Or que lit-on sur ce blogue ? Que" la Belgique est devenue [sic] un Etat inégalitaire", alors que "l'article 10 de la Constitution [belge] dit que les Belges sont égaux devant la loi". Et voici d'autres perles, toutes conçues dans un esprit essentiellement belge :" Qu'ont obtenu, [en échange de l' éventuelle scission des soins de santé exigée par la N-VA ] les bradeurs francophones de l'égalité belge ?" A propos de la scission des allocations familiales, on peut voir sur le blogue la photo d'un enfant wallon tenant une pancarte avec le texte : "Pourquoi n'ai-je pas les mêmes droits qu'un enfant flamand".C'est exactement le même "raisonnement" (?) que celui de Joëlle Milquet s'écriant, pâle d'indignation : "Un enfant est un enfant" !

La réponse est pourtant simple : parce que la Belgique n'est pas un vrai pays, comme la France ou les Pays-bas, mais un conglomérat artificiel de deux peuples et de deux pays que tout oppose. Vendrait-il à l'idée du blogueur de s'indigner en constatant qu'un enfant français et un enfant néerlandais ne bénéficient pas du même régime d'allocations familiales ? Non, parce qu'il raisonne, comme Mme Milquet, en belge, alors que pour un vrai rattachiste, la Wallonie est déjà un morceau de France et la Flandre un morceau des Pays-Bas.

Et quand il se place au point de vue wallon, notre homme n'est pas plus lucide. Pour lui, les négociations politiques en cours sont celles "de la honte" [sic] : "Les politiciens francophones vont- ils oser vendre [sic] leurs électeurs ou auront-ils un sursaut de fierté" - "Les exigences de Bart De Wever vont les placer devant une capitulation sans conditions et l'acceptation d'une Belgique a deux vitesses ?. M. Thirion, bien qu'il prône la réunion à la France, ne parvient pas à raisonner en dehors du cadre belge; pour lui ,Elio Di Rupo " est prêt à plier devant toutes les exigences flamandes ", "contre quelques miettes que le maître flamand acceptera généreusement de lui donner en contrepartie de sa collaboration".

Le blogueur liégeois énumère une partie de ces exigences, qu''il considère comme des "perles" (?), exigences, qu'il réprouve apparamment, puisque leur acceptation par les négociateurs wallons serait pour lui une "capitulation" : le transfert aux Régions de la tutelle des services de police, de pompiers et de la protection civile,de l'organisation des élections, de la délivrance des documents d'identité (passeports et cartes d'identité), la partition du fonds des amendes, celle de la SNCB pour pouvoir se lancer dans des investissements régionaux différents, etc. Il ne revient pas sur les autres ( régionalisation des frais de santé et des allocations familiales, de la politique de l'emploi et des formations, de l'immigration, d'une partie de la fiscalité, etc ).

Et alors ? M. Thirion est effrayé parce que cette mega-régionalisation appauvrirait la Wallonie. Il doute tellement des Wallons qu'il ne lui vient pas à l'idée que cette cette grande réforme accordera à la Région wallonne autant de nouvelles compétences et de nouveaux pouvoirs qu'à la Région flamande !!! Il parle de "capitulation" et de "manque de fierté" de la part de M. Di Rupo et des autres politiciens wallo-francophones.  Mais il n'aperçoit pas que le plus grand manque de fierté et de dignité consiste à vouloir que le niveau de vie des Wallons continue à dépendre des transferts financiers Nord-Sud, c'est-à-dire de l'argent des Flamands sur lesquels il ne cesse de dauber !!!

Singulière contradiction et curieux manque de lucidité. Mais quand on raisonne en belge...! Il n'imagine même pas que les Wallons soient capables d'ingéniosité et, en attendant de pouvoir se réunir à la France, de retrousser leurs manches comme l'ont fait les Slovaques après la partition de la Tchécoslovaquie. Comme l'a écrit Claude Thayse, dans un récent commentaire, le confédéralisme serait dans l'mmédiat la meilleure chose qui puisse arriver à la Wallonie !

(1) Ce blogue n'a aucun rapport avec la revue "Wallonie-France".

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