C'est ce qu' a déclaré au Soir le ministre-président de Wallonie, qui "voit dans les transferts de compétences une plus-value. Il précise : "une régionalisation faite de manière intelligente peut créer des parts de gâteau plus grandes pour tous, c'est de la valeur ajoutée( ...) En matière d'emploi, par exemple, quand on voit les populations cible sur lesquelles on doit agir : ce sont les jeunes en Wallonie et les vieux en Flandre."
On connaissait le "crédo régionaliste" de M. Demotte, pour qui "la Communauté française doit devenir une simple structure de coordination". Il avait déjà, en juin, exposé à Bart De Wever sa "vision d'un fédéralisme moderne", partageant avec le président de la N-VA la conviction que "le nouvel équilibre de la Belgique doit venir des Régions", point de vue que soutient également M. Karl Heinz Lambertz, ministre-président germanophone.
Sans doute, M. Demotte défend-t-il cette position sous l'influence du courant régionaliste qui souffle à nouveau sur le PS et chez certains éléments de la FGTB wallonne, mais aussi pour que Bruxelles soit reconnue par la Flandre comme une Région à part entière même s'il n'est pas question pour elle d'une autonomie fiscale.
Certes, une hirondelle ne fait pas le printemps et nous ne sommes pas dupes des réticences et des arrière-pensées de M. Demotte et de M. Di Rupo : ils veulent sauver une certaine Belgique. Mais c'est la première fois que le ministre-président wallon se dit prêt à assumer, avec son gouvernement, les nombreuses compétences nouvelles qui vont échoir à la Wallonie. N'a-t-il pas déclaré, à propos de la prochaine Fête de Wallonie qui se déroulera en septembre à Namur, que cette fois, ce sont les Wallons eux-mêmes qui seront à l'honneur et qu'il est temps que "les Wallons prennent leur destin en mains" ?
Enfin un autre langage que le sempiternel refrain belgicain. Sans être naïfs pour autant, ni prendre leurs désirs pour des réalités, les rattachistes wallons peuvent se réjouir de ces propos, à condition bien entendu de les considérer comme une simple étape dans la bonne direction et de ne pas prêter l'oreille à l'idée saugrenue qui se profile dans le chef de certains régionalistes wallons de constituer, si la Belgique implose, une Fédération Wallonie-Bruxelles, voire un Etat Wallobrux, aussi artificiel et encore plus difforme que l'Etat belge actuel, avec cette sorte de pédoncule ou d'île flottante à sa frontière nord (1).
(1) Voir la carte des régions de Belgique dans la colonne de droite du blog.
(1) Voir la carte des régions de Belgique dans la colonne de droite du blog.
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5 commentaires:
Bonjour Monsieur Schreurs,
Permettez-moi de relever qu' avec ses dix pour cent de Flamands, Bruxelles rappelle étrangement la question des Sudètes. De ce fait, comment la Wallonie pourrait-elle réaliser une association avec la "Région de Bruxelles" sans provoquer des réactions virulentes des Flamands de Bruxelles et de la Flandre ? Sans parler d'autres acteurs germaniques et/ou anglo-saxons ? Une Région de Bruxelles autonome ou indépendante enclavée en Flandre ressemble singulièrement à une otage. Paul Coche, Uccle
Je ne suis pas croyant mais si c'était le cas, je prierais pour un échec retentissant ce week-end. Que le sieur Di Rupo aille trouver le roi en disant qu'il n'est pas parvenu à un consensus. Ce serait toujours cela de pris! Quant au Wallobrux ou la Fédération Wallonie-Bruxelles, c'est une utopie totale. Ne fusse qu'au point de vue reconnaissance juridique internationale, c'est infaisable. Le Kosovo n'est pas membre de l'Union européenne et lors de la "séparation de velours", l'ex-Tchécoslovaquie n'en faisait pas partie non plus. Et ceci, sans prendre en considération ni l'OTAN ni l'ONU ni d'autres instances.
Si un jour, les Wallons et les Allemands des cantons de l'est obtenaient la création de quatre régions, les Flamands ne sentiraient plus en "minorité". D'autant plus qu'ils pourraient accepter ce genre d'accord en s'inspirant du Traité de Londres (1839), article VII (sauf erreur), pour imposer à la Région bruxelloise la neutralité comme cela fut imposé à la Belgique.Par la suite, on leur accordera un siècle pour qu'ils puissent phagociter cette agglomération "bâtarde" pendant que la France "s'installera" dans ses départements retrouvés, n'est-ce pas honnête comme proposition? Paul COCHE, Uccle
Sur le blog "Wallonie-France", on peut lire à nouveaux des propos excessifs et aberrants. D'après ce néophyte ,les discussions en cours ne sont "qu'une vulgaire discussion vendant la liberté des Bruxellois mais aussi des Wallons (sic) contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Les 30 deniers de Judas"(...)" Elio di Rupo est allé au devant de Bart De Wever la corde au cou, comme un esclave devant son maître'", alors que les Flamands "refusent toujours l'élargissement de Bruxelles et la ratification de la loi européenne sur les minorités".
Comme d'habitude, ce blogueur mélange tout : Bruxellois, Wallons, francophones, minorités, etc.
Quel mic-mac ! Il n'a pas encore compris que l'élargissement de Bruxelles et les privilèges des francophones de Flandre ne concernent pas les Wallons, qui ont d'autres priorités. Quant à la fameuse convention sur la protection des "minorité", combien de fois faudra-t-il répéter que la République française n'a pas non plus ratifié cette loi et ne reconnaît aucune minorité sur son territoire métropolitain ! Il n'y a pas plus de "minorités" en Flandre qu'il n'y en a en France. Tout cela n'existe qua dans les fantasmes de certains Bruxellois !
Le RWF agirait sagement en ne cautionnant plus ce blogueur, dont les outrances ridiculisent le parti rattachiste.
Le blogueur néophyte a gagné la première place sur le podium. Dommage qu'il n'y ait pas de possibilités de débats comme sur "Liège-France". Je pense que l'on s'amuserait bien. Pas plus tard qu'aujourd'hui, il m'écrivait que la Nouvelle-Calédonie s'appelle la Kanakie alors que les Kanaks représentent à peine 44% de la population. Comme quoi!
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