mardi 20 mai 2008

"La Flandre nous inquiète" ?

La Flandre nous inquiète, a déclaré M. Richard Miller, président (MR) de la commission Culture du groupe Wallonie-Bruxelles créé à l'initiative de Mme Arena pour tenter de redéfinir le cadre institutionnel des francophones de Wallonie et de Bruxelles. C'était avant que MM. Rudy Demotte et Charles Piqué ne proposent la constitution d'une Fédération Wallonie-Bruxelles basée sur les deux Régions et que le ministre-président wallon ne devienne aussi président de la Communauté française. C'est dire que le "groupe Arena", présidé par le tandem Busquin-Spaak, est devenu quelque peu obsolète...
Qu'est-ce donc qui inquiète les amis de M. Miller ? Le "repli flamand", "certaines déclarations sans gêne depersonnalités politiques, comme M. Van Peel ou Mme Grouwels, les observations du Conseil de l'Europe et de la Commission européenne à propos du Wooncode, des trois bourgmestres, etc.
Question : en quoi diable celà nous concerne-t-il ? M. Miller nous livre la réponse : il ne réagit ni raisonne en tant que Wallon, mais en tant que francophone. Nous y voilà ! M. Miller ne cache d'ailleurs pas que pour lui, la "Communauté française" ne doit pas être seulement une passerelle entre la Wallonie et Bruxelles, mais un socle. Selon lui, il y aurait "une culture francophone et historique à sauvegarder, celle de la société multiculturelle, de la tolérance, du respect de la diversité des peuples et des langues, celle de l'universel". Fort bien ! Mais M. Miller ne confond-t-il pas le rôle de la Communauté française avec celui de l'Alliance française ou des Amitiés françaises ? Le ministre-président Demotte lui a fort bien répondu en disant que le fédéralisme territorial est plus aisé à construire que le fédéralisme personnel. Ce sont donc les Régions et non la Communauté qui doivent constituer le socle d'une solidarité francophone et celle-ci n'a pas à s'exercer en dehors des territoires des deux régions. M. Demotte a tout-à-fait raison. La République française, qui est par excellence la dépositaire des valeurs que défend M. Miller- qui sont aussi les nôtres- n'a-t-elle pas un territoire bien défini et des frontières ?
Quant à ce qui se passe en Flandre, le fait que "des centaines de milliers de Flamands votent pour l'extrême droite et ne veulent plus de la Belgique", en quoi cela nous concerne-t-il ? Pour nous, la Flandre est déjà un pays étranger, comme les Pays-Bas ou l'Autriche. Ce qui nous intéresse, c'est ce qui se passe en France, où l'extrême-droite n'existe pratiquement plus depuis la cuisante défaite du Front national de Le Pen.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

"C'était avant que MM. Rudy Demotte et Charles Piqué ne proposent la constitution d'une Fédération Wallonie-Bruxelles basée sur les deux Régions"

"Une Fédération Wallonie-Bruxelles basée sur les deux Régions" En êtes-vous certain ? Je suggère une relecture de ce texte assez chèvre-choutiste. Même si je reconnais qu'on peut l'interpréter dans un sens favorable à la reconnaissance du fait régional.