dimanche 20 juillet 2008

Ultimatum flamand et tentation rattachiste(1)...

C'est ce qu'on peut lire dans Le Soir de ce week-end, dont la "Une" titre : Ca sent déjà le roussi !
En effet, la présidente du CD&V a affirmé que le gouvernement Leterme-demi portion nest pas un gouvernement de plein exercice, mais un gouvernement "d'affaires urgentes", presque synonyme d'"affaires courantes". Bien entendu, les partis "francophones" ne sont pas de cet avis; pour eux, c'est un gouvernement de plein exercice. Une fois de plus, le "nord" et le "sud" du "pays" ne sont pas d'accord et interprètent les choses différemment.
Le président de la N-VA, M. Bart De Wever a, quant à lui, été on ne peut plus clair : il a lancé aux partis francophones un ultimatum pour le 31 juillet. Un ultimatum qui s'adresse aussi a l'allié CD&V. S'il n'y a pas d'accord à cette date sur une profonde réforme de l'état, c'en sera fini du cartel CD&V-N-VA. Chacun reprendra ses billes et vogue la galère ! C'est évidemment la grande crainte du CD&V, qui risque de perdre une partie non négligeable de ses électeurs lors du prochain scrutin régional. Quant à Joëlle Milquet, l'éditorialiste du Soir la compare à un juke-box: Les francophones sont très unis, avec une ligne très cohérente et montrent des espace d'ouverture(...) On va poursuivre la discussion qu'on a eue de manière très sereine (sic)...Juke-box ? Vieux 32 tours rayé ? Langue de bois en tout cas !
Heureusement qu'il y a M. Bart De Wever- ce nationaliste flamand que certains rattachistes n'aiment pas- pour parler haut et fort, car la voix des "fancophones" se réduit généralement à un murmure ou à un gémissement ! Tartuffes, va !
Un autre élément intéressant relevé par Le Soir est l'émergence de l'idée rattachiste dans la population. Bien entendu, les plus ignorants restent belgicains, mais ceux dont l'esprit est plus éveillé commencent à dire : "Si les Flamands la veulent, qu'ils le disent et qu'ils la prennent, l'indépendance. Ils la regretteront. Regardez la Slovaquie, elle est presqu'au niveau de la Tchéquie" (Michel); "Même si la séparation n'est pas souhaitable, elle me paraît inévitable. Soyons aussi intelligents que les Tchèques et les Slovaques" (Frédérique).. Et il y a ceux qui poussent un peu plus loin la réflexion : "Il faut un référendum pour clafrifier les choses. De Gaulle l'a bien fait en France. La question serait simple : voulons nous poursuivre la route ensemble, flamands et prancophones ? Et si c'est non, pourquoi ne pas être rattachés à la France ?" (Alain); "Je suis attaché à mon pays et à ma sécurité d'existence, mais s'il éclate, c'est mon option (le rattachement de la Wallonie à la France). J'aime l'esprit français et je me sens républicain. Il faut bouger(sic) cette royauté de 2.000 ans(sic) qui ne représente pas le peuple" (Maurice); évoquant Nicolas Sarkozy comme modèle, Thierry, sa femme et leurs amis estiment que la France est un horizon possible ; "je ne veux pas d'une Wallonie indépendante, on est trop petit.Mais si on part pour la France, ils ne seront plus rien du tout les Flamands". Et tandis qu'à Beauraing, quelques vieilles bigottes prient "pour l'avenir de la Belgique", de jeunes Wallonnes sympa déclarent "ne rien comprendre à l'imbroglio politique, mais spontanément, elles regardent vers la France, qui pointe au bout de la rue idoine. Et c'est dans cette direction qu'elles iraient, si la Flandre devait un jour prendre le large (Morgane, Caroline, Julie et Amélie).
Voilà qui est encourageant, et indique que le "citoyen lambda", en Wallonie, s'intéresse à autre chose que les prix comparés du panier de la ménagère en France et en Belgique, ou qu'aux questions fiscales...Les militants rattachistes en prendront-ils de la graine ?
(1) On remarquera au passage que le terme "réunioniste", que certains s'obsinent à vouloir maintenir, n'est plus utilisé par personne...Il serait temps pour eux de faire un agiornamento !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai le plaisir de vous annoncer mon blogue personnel à l'adresse : http://wallonie-france.overblog.com.

J'ai éprouvé ce besoin pour expri
mer mes réflexions et critiques en toute liberté. C'est la seule manière de manifester mon attachement à la cause, sans devoir choisir entre des tendances que j'estime d'égale manière et dont je regrette parfois les critiques des uns par rapport aux autres.

Je pense que ce sont les mouvements nationalistes durs qui ont aidé à l'accession du Vlaams Belang dans la constellation parlementaire et qui a entraîné tous les partis flamands dans une volonté affichée d'une indépendance pour leur région. Mais je pense aussi que si ces mouvements nationalistes, y compris le Vlaams Belang, étaient reconnus comme frères des partis, cela leur donnerait des problèmes avec l'électorat flamand.

Donc, si l'on considère que la Flandre nous a montré le mode d'emploi, nous devons essayer de l'utiliser au mieux ; des mouvements nationalistes pour créer les remous et turbulences nécessaires à la prise de conscience des Wallons et des partis électoraux pour permettre des avancées en matière de reconnaissance démocratique.

C'est pourquoi je ne puis et ne veux rejeter aucune tendance parlant de la France et du retour de notre région en son giron.

Avec mes amitiés.

Anonyme a dit…

Cher André,

Indépendament du rôle important que vous pouvez jouer au sein de la commission d'études "Réunion à la France", j'ai proposé à Didier Melin, Thierry Ollevier et Claude Thayse de vous confier la fonction de "président d'honneur".

J'ai apprécié non seulement le soutien efficace que vous nous avez d'emblée apporté, mais également la qualité de votre réflexion (et de votyre plume) et votre indépendance d'esprit.

Bien amicalement.

Anonyme a dit…

@ René G. Thirion :

Bravo ! Je vous ai mis en lien sur mon blogue !

Anonyme a dit…

tien donc on parle de beauraing ici!