Le Vif-L'Express de cette semaine consacre sa couverture aux "Francs-tireurs de la droite"(1). Qui sont-ils ? Entre autres: Alain Destexhe ( cet ancien écologiste qui a mal tourné ), Rudy Aernoudt ( l'ineffable pitre qui s'est lui-même saboté ) et Mischaël Medrikamen ( cet aventurier du barreau ) qui, s'il était américain, aurait voté pour McCain, ce véritable héros de la guerre du Vietnam ! Tous sont aussi, bien entendu, des ultra-belgicains !
Comment les actionnaires (petits ou grands) de Fortis banque ont ils pu confier leurs intérêts à un avocat affairiste qui ne cache pas son admiration pour Silvio Berlusconi (ce saltimbanque qui fait voter des lois pour échapper à la justice), José Maria Aznar (ce nostalgique de Franco) ou Pim Fortuyn (ce "De Decker hollandais", populiste et démagogue, qui fut assassiné). Il ne manque que Marguerite Thatcher à ce sombre tableau.
D'origine juive par son père, mais paraît-il, de religion protestante, Me Modrikamen ne cache pas ses ambitions politiques. Il rêve d'un nouveau grand parti de la droite ultra, où les libéraux purs et durs et les chrétiens conservateurs pourraient se retrouver face à la gauche. Pour lui, le centre doit disparaître et les partisans de Mme Milquet n'ont qu'à rejondre la gauche socialiste, tandis que les membres plus conservateurs du CDH pourraient intégrer ce nouveau grand parti de la droite.
Cet avocat fait penser à certains Israéliens du Likhoud qui, dans le conflit avec les Palestiniens, se comportent- toutes proportions gardées - comme l'ont fait les nazis avec leurs parents dans les affreux camps de concentration allemands, risquant ainsi de perdre le capital de sympathie que leur avaient valu les exactions commises par ces monstres.
Pauvres (?) actionnaires de Fortis ! On les plaint d'être défendus (?)et surtout manipulés par cet avocat "à l'américaine",qui n'hésite pas à clamer sa haine de l'Etat et des pouvoirs publics en général, qu'il voudrait réduire à leur plus simple expression. C'est tout juste s'il ne dit pas que le principal responsable de la faillite de Fortis, c'est l'Etat! En tout cas, pour lui, la valeur essentielle c'est la "responsabilité individuelle". Sans doute pense-t-il, comme Rudy Aernoudt, qu'un pays doit être géré comme une entreprise privée et évoque-t-il comme lui la "S.A. Belgique"...(2)
L'Etat, voilà l'ennemi, clame Me Modrikamen, au moment où, précisément, seuls les Etats peuvent juguler la crise économique et financière et réduire les inégalités inacceptables envers les citoyens victimes du capitalisme sauvage...N'est-ce pas ce que tente de faire, aux Etats Unis, l'administration Obama ?
Oui, pauvres actionnaires de Fortis...Vivement la reprise par BNP-Paribas, heureusement négociée par l'Etat, pour garantir les vrais intérêts des employés de la banque, des épargnants et des contribuables (c'est-à-dire l'intérêt général), qui semblent être le cadet des soucis de l'avocat ultra-droitier et individualiste.
(1) Le Vif-L'Express du 20 au 26 mars 2009, p. 18-29
(2) En un certain sens, la formule est assez plaisante, car la Belgique n'est plus, effectivement, qu'une société anonyme...
9 commentaires:
J'ai lu le reportage du "Vif-L'Express" et l'article révèle que les parents de cet avocat étaient communistes et qu'il a été lui-même, pendant 20 ans, échevin PS de l'ancienne commune de Couillet. On apprend également que son oncle était permanent syndical à la FGTB.
Au point de vue éthique il dit avoir "été marqué par la rigueur et les principes" des protestants, qui "en terme d'amour de la vie, ont beaucoup à apprendre du judaïsme".Mais ce sont surtout "les valeurs du judaïsme qui (l)'influencent".
Curieux parcours et curieuse mentalité de cet homme, que toutes les "influences" subies ont finalement conduit au bord du fascisme...comme les "fondamentalistes" religieux en Israël.
Ce n'est pas le premier socialiste qui vire à l'extrême droite. Rappelez-vous Henri De Man, président(!) du P.O.B (appellation du parti socialiste à l'époque)qui, au lendemain de la défaite en 1940, est devenu un défenseur de l'"ordre nouveau" prôné par Hitler et les "nationaux-socialistes".
Me Modrikamen est tout sauf un fasciste... c'est un ultra-libéral belgicain.
Fascisme = totalitarisme = Etat tout puissant.
Ultra-libéral = exactement le contraire.
Quant au terme "extrême droite", c'est la plupart du temps l'insulte de ceux qui sont à court d'arguments face à leur interlocuteur. Cf. ces belgicains qui accusent le RWF d'être un parti raciste anti-belge... et donc d'extrême droite. En gros, tous ceux qui dérangent sont d'extrême droite. C'en devient risible.
Qu'on se dise une fois pour toutes que "l'extrême droite" est avant tout le reflet halluciné du pouvoir lorsqu'il se regarde dans la glace.
Qui exclut des chômeurs à tour de bras? Qui pratique un nationalisme belgicain et un royalisme exacerbé? Qui interdit toute opinion différente dans les médias?
Ce n'est pas l'extrême droite, par ailleurs inexistante en Wallonie... mais de parfaits démocrates, du moins des gens qui s'auto-proclament tels.
Celui qui a lu 1984 de George Orwell se souviendra du quart d'heure de haine ou comment dresser le peuple contre un ennemi imaginaire (et créé de toutes pièces par le pouvoir) pour mieux faire obéir ensuite.
Cordialement,
NRW
Je réponds au courageux anonyme.
La distinction est pertinente. Tous les ultra-libéraux de droite ne sont pas des fascistes, mais tous les régimes fascistes se sont appuyés sur les ultra-libéraux et n'ont pu se maintenir que grâce à eux.
Cela n'a-t-il pas été le cas en Allemagne ? Qu'auraient pu les nazis sans la collaboration active des milieux industriels et financiers, tels que les usines Krupp, par exemple ?
Les régimes totalitaires (hitlérisme et stalinisme) étaient des systèmes productivistes qui s'appuyaient sur leur industrie nationale, avec ou sans le consentement des intéressés.
A en croire Ian Kershaw, l'attitude du patronat allemand vis-à-vis du national-socialisme fut plus nuancée qu'on ne le dit, loin de l'adhésion unanime dont parlait la propagande communiste.
De toute façon, ce n'est pas le fascisme qui nous menace aujourd'hui. Où est l'Etat fort? Où est l'Etat tout court? Les notions d'identité nationale, de frontières sont en voie de liquidation car elles sont autant d'obstacles au capital.
De nos jours, la vraie résistance, c'est l'enracinement, le retour au pays natal. D'où la diabolisation médiatique de toute forme de nationalisme, y compris du nationalisme flamand, un nationalisme dont les Wallons feraient bien mieux de s'inspirer.
NRW
J'ai souvent, lu, sur ce blog, que les Wallons devraient prendre exemple sur les Flamands et que seule une entente entre séparatistes flamands et séparatistes wallons viendrait à bout de la Belgique. Cela fait hurler certains, même parmi les rattachistes, parceque le nationalisme flamand est entaché de populisme et même parfois d'un certain racisme, ce qui n'est pas du tout le cas en Wallonie. C'est là que réside la difficulté d'une telle entente.
D'autre part, contrairement à la Flandre, la Wallonie ne constitue pas une nation, c'est une partie de la nation française.Il est donc difficile de faire un parallèle, mais je duis d'accord que l'identité et les racines peuvent être un moyen de lutter contre le capitalisme apatride.
Le nationalisme Flamand est le seul à être cohérent avec lui-même, d'où sa force. Au contraire des Wallons, les Flamands ne se laissent pas dicter leur conduite par une police de la pensée ou par un humanisme dévoyé. Populisme vient de "peuple". Où est le mal à défendre son peuple?
Quant au terme racisme, il vise souvent à diaboliser ceux qui refusent de se soumettre à la logique économique de la "délocalisation" des peuples. Les vrais exploiteurs, les vrais racistes, ce sont ceux qui exploitent des populations étrangères à moindre coût que les nationaux, ceux qui jouent les peuples les uns contre les autres à des fins de concurrence et de dumping social.
En outre, raciste et antiraciste sont beaucoup plus proches qu'on ne le croit. Le raciste veut une société uniquement constituée de gens qui lui ressemblent. L'anti-raciste prétend que nous sommes "tous pareils" et qu'en conséquence, nous devons nous mélanger. (Premier paradoxe : on ne mélange que ce qui est différent). Or, en niant toute différence raciale, l'anti-raciste projette une société tout aussi homogène que celle du raciste. (Deuxième paradoxe)
Enfin, le pire nationalisme, c'est celui qui ne s'avoue pas en tant que tel, c'est-à-dire le "nationalisme" belgicain : celui qui nie l'identité wallonne... quand il ne la prend pas en otage dans une gué-guerre de périphérie (BHV) qui ne nous concerne aucunement. Si vous voulez vous installer en Flandre (pour des raisons fiscales?), alors parlez le néerlandais.
Encore ne s'agit-il pas d'un vrai nationalisme. Cet attachement simulé (simulé car le belgicain est cynique et manipulateur) à un pays imaginaire dissimule les intérêts de classe d'une clique de ploutocrates. Ils méprisent les Wallons, ils haïssent les Flamands... mais ils se disent belges.
NRW
C'est vrai que les certains soldats israéliens se sont comportés dans la bande de Gaza comme les nazis, n'hésitant pas à tirer sur des civils désarmés, même des femmes ! C'est l'Association israélienne "Médecins pour les Droits de l'homme" qui dénonce elle-même ces faits scandaleux, que rapporte "La Libre Belgique" de ce jour (24 mars).
Le "populisme" n'est pas la défense du peuple, mais au contraire l'exploitation de celui-ci, dont on flatte les instincts les moins honorables pour obtenir des voix aux élections. On appelait cela, autrefois, du "poujadisme". Léon Degrelle, de triste mémoire, a eu également recours à ce procédé; on a vu où ça l'a mené...
Enregistrer un commentaire