mercredi 11 mars 2009

Une "farce" rondement menée par de mauvais comédiens...

C'est ainsi que Michel Konen, dans La Libre Belgique de ce 11 mars, qualifie les "travaux" de la Commission parlementaire chargée de vérifier si le principe de la séparation des pouvoirs a été observé par le gouvernement dans l'affaire Fortis: ils (les parlementaires) voulaient de la transparence, ils ont créé l'opacité. Juste de quoi persuader les citoyens qu'ils ont vu à l'oeuvre des politiciens "politicailler" plutôt que des hommes d'Etat cherchant à préserver les institutions.
Bien vu ! Mais qui ce comportement peut-il encore surprendre en Belgique ? Des hommes d'Etat "belges", il y a longtemps qu'll n en existe plus. La Belgique n'a jamais été un Etat-nation, comme la France ou l'Allemagne; c'est une construction artificielle, créée de toutes pièces après 1830 par les grandes puissances pour en faire un rempart contre la France.
Depuis la dernière guerre mondiale, ce caractère artificiel n'a fait que se renforcer et le processus de fédéralisation a simplement officialisé la profonde divergence de cultures, de mentalités et d'intérêts des deux peuples qui composent la Belgique. Au nord, le peuple flamand a formé une nation qui s'est peu à peu érigée en Etat: pour les Flamands, la Flandre est aujourd'hui un "Etat-nation fédéré" et non une simple région et/ou communauté comme la Wallonie le demeure aux yeux des Wallons et de leurs hommes politiques.
A défaut d'hommes d'Etat belges, il y a dans ce pays des hommes d'Etat flamands, tel Kries Peeters qui est allé récemment négocier officiellement aux Etats Unis et à Berlin le sauvetage d'Opel Anvers. Nous avons eu aussi, en Wallonie, quelques hommes d'Etat, comme Guy Spitaels qui, lors de l'affaire des licences d'exportation d'armes, n'a pas hésité à aller au delà des prérogatives de la Région wallonne et à lancer aux Flamands un mémorable Farewell. Mais depuis lors...N'a-t-on pas vu un ministre-président wallon, Elio Dio Rupo, faire figurer sur son papier à lettres la mention Royaume de Belgique avant celle de Région wallonne ? Une telle attitude est inimaginable en Flandre.
Les contatations et les commentaires de Michel Koonen sont donc justes mais un peu naïfs. Il n'y a plus d'hommes d'Etat au niveau belge comme au niveau wallon. Il faut espérer que les Etats généraux de Wallonie, en rassemblant nos forces vives, créeront le sursaut nécessaire à l'émergeance d'hommes d'Etat wallons.

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