lundi 18 mai 2009

Des congressistes nombreux et enthousiates et un discours contestable

Les congressistes nombreux et enthousiates, ce sont ceux du Rassemblement Wallonie-France, qui se sont réunis hier à la Maison de la Culture de Namur. Selon La Libre Belgique de ce 18 mai, que l'on ne peut soupçonner de complaisance à l'égard du RWF, ils étaient au nombre de 450, soit le double des congrès précédents. C'est incontestablement un grand succès, dont tous les rattachistes doivent se réjouir.
Le moment fort de la journée, écrit La Libre, a été le discours prononcé par Jacques Myard, député UMP, maire de Maisons-Laffite. Tout en rappelant que la France, pour l'instant, se gardait de toute ingérence, il déclara qu'en cas de fin de la Belgique, et si les Wallons se tournaient vers la France, des négociations seraient lancées entre les deux entités. Cette déclaration, qui fut applaudie par l'assistance debout, est d'autant plus intéréssante que M. Myard est un parlementaire important et significatif de l'UMP, le parti de Nicolas Sarkozy.
Le discours contestable n'est certes pas celui du député français, ovationné comme il se doit, mais celui du président du RWF. Certes, M. Gendebien a dit d'excellentes choses, mais a aussi tenu des propos que l'on peut regretter.
Etait-il nécessaire d'insister lourdement sur ce qu'il appelle - erronément - l'erreur historique du "vieux" mouvement wallon au siècle précédent, dont les combats "méritoires et nécessaires"[merci] se sont toujours soldés par des demi-victoires ou même par des échecs?Son explication serait que le vieux [sic] mouvement wallon n'était pas un mouvement national mais un simple courant régionaliste dans le cadre belge. Si M. Gendebien, qui est entré en politique en militant au vieux PSC belgicain, (qu'il a été retrouver plus tard en créant l'Alliance démocratique wallonne), évoque le Rassemblement wallon, il a raison. Mais c'était un parti et non un mouvement, qui avait déjà tendance à mépriser le vrai Mouvement wallon.
Par ailleurs, en persistant à entretenir la confusion entre Wallons et francophones et en voulant à tout prix concurrencer le FDF sur son terrain, concernant notamment les fameux trois candidats-bourgmestes non nommés par le gouvernement flamand- notoirement belgicains et opposés, comme la pluapart des Bruxellois, à une réunion à la France- le président du RWF ne semble ne pas encore avoir compris que rien ne se fera en Belgique sans l'accord des Flamands.
Si le fédéralisme a finalement pu être réalisé, ce fut sous la poussée conjointe des Mouvements wallon et flamand. Il en sera de même pour la séparation entre la Flandre et la Wallonie qui, hormis le cas bien improbable d'une révolution, ne pourra se faire que par un accord à l'amiable entre les deux "Régions".
Au lieu de vouer les "flamingants" aux gémonies et de brandir le respect des droits de l'homme et des "minorités" en Flandre, le RWF ferait oeuvre plus utile en s'efforçant de trouver l'indispensable compromis qui permettrait aux nationalistes flamands et aux rattachistes wallons de définir les termes d'un tel accord, qui signerait enfin la disparition de la Belgique et la possibilité, pour la Wallonie, de rejoindre la France. Avant de négocier avec la France, il faudra bien le faire d'abord avec la Flandre...

8 commentaires:

Jean Petit a dit…

C'est peut-être dans un but électoral que le RWF défend ainsi les francophones de Bruxelles et de la périphérie. Mais est-ce un bon calcul ? Par contre, quand il défend le régime républicain, il va carrément à contre courant des sentiments de la majorité des Wallons qui, malheureusement, sont monarchistes...D'un côté on flatterait l'électeur, mais de l'autre on le crisperait. Allez comprendre !!!

Josette Shipers a dit…

Je crois que Monsieur Gendebien défend ses idées à lui, il n'est pas Liégeois comme nous.

Paul Evrard a dit…

Madame Shipers a raison et au fond, Monsieur Gendebien est un politicien, sûrement plus honnête, mais avec les défauts de tous les politiciens. François Perin l'a dit : un PARTI rattachiste, c'est une erreur. Ce qu'il faudrait, c'est recréer un grand MOUVEMENT wallon pour la réunion à la France. J'avais espéré que ce nouveau mouvement serait sorti des Etats généraux de Wallonie, où il y avait beaucoup de rattachistes qui ne sont pas membres du RWF et qui n'étaient sûrement pas au congrès de Namur.

Jacques Dujardin a dit…

Est-ce une bonne idée de tellement parler de république et de "laïcité à la française" ? A part une élite intellectuelle, cela intéresse-t-il vraiment les gens ? A Liège, c'est putôt le sentiment français qui l'emporte, tout simplement. Le 14 juillet, malgré ce que disent les organisateurs, ce n'est pas la République et l'égalité-liberté-fraternité" qu'on fête à Liège, c'est la France tout court, l'amitié franco-liégeoise.Au lieu de parler des différences de régimes entre la France et la Belgique, ne ferait-on pas mieux d'insister sur tout ce qui unit les Wallons et les Français : langue, culture, histoire, fraternité d'armes, etc. Un Chinois qui débarque à l'aéroport de Charleroi doit se croire en France, non ?

Jean-Paul Smeets a dit…

L'un n'empêche pas l'autre, mais ça s'adresse à des publics différents.Il faut adapter son discours.Les gens ont d'autres préoccupations, vous savez. Je parle avec les gens et je le sais bien.

Charles Ledent a dit…

M. Gendebien est un très bon orateur, mais pas un bon président. En tout cas pas un président rassembleur. La preuve : trois des vice-présidents du RWF ont quitté le parti et se retrouvent sur les listes du parti "Wallons" : M. André Libert (Hainaut), M. Claude Henrard (Verviers) et M. Claude Thayse (Brabant wallon). Avec un peu plus de diplomatie de la part du président, et surtout plus de démocratie, ces divisions auraient pu être évitées.

Philippe Rasquin a dit…

Monsieur Thayse n'était pas vice-président, mais président du RWF pendant le retrait provisoire de monsieur Gendebien. C'est regrettable qu'il ait rejoint le partis "Wallons" de Monsieur Libert, au lieu d'essayer de faire changer les choses dans son propre parti. Toutes ces divisions sont mauvaises pour notre cause.

Claude Thayse a dit…

Il y a bien longtemps que je ne suis plus venu sur ce blog. J'apprècie le point de vue réttachiste-régionaliste d'André Schreurs. Dois-je dire que je le partage ?
@ Philippe Rasquin, je n'ai ps quitté ls RWF, pas plus que Claude Henrad, André Libert ou bien d'autres, nous en avons été écartés. Simplement.
Dan un parti qui n'a pas besoin d programme d'après les mots de son président, mais d'une doctrine, on devient vite hérétique.
Penser par soi-même est inadmissible.
ET il est bien connu que qund quelque chose ne marche pas, il faut faire autre chose. C'était déjà François Perin qui disait : "qund mon parti commence à faire de bêtises, je le quitte et j'en crée un autre...". L'important n'est-il pas de défendre ses idées ?
Pour un même objectif, il peut y avoir plusieurs moyens.