jeudi 28 mai 2009

Le retour de la N-VA

Dans son numéro des 23 et 24 mai, le grand quotidien flamand De Standaard publie une interview d'Yves Leterme.
Que dit l'ancien premier ministre, celui qui confondait la Brabançonne avec la Marseillaise ?Qu'une grande réforme de l'Etat est plus nécessaire que jamais et qu'il regrette énormément la fin du cartel avec la N-VA. Il espère donc que ce cartel pourra se reformer le plus tôt possible; un rapprochement existe déjà sur le terrain, comme le confirme la nombreuse correspondance qu'il reçoit à ce sujet.Il relève que les deux partis - le CD&V et la N-VA -veulent plus de compétences pour la Flandre et ont la même vision de l'homme et de la société.(1)
Est-ce cette interview qui a inspiré les déclarations que M.Geert Bourgeois à faites hier à Metro (version néerlandaise) ? L'ancien ministre N-VA du gouvernement flamand a rappelé que son parti veut plus de Flandre et moins de Belgique. A cause du blocage au niveau fédéral, la Flandre quitte peu à peu le groupe des régions les plus prospères de l'Union européenne, a-t-il souligné.
Tout bloque effectivement au gouvernement fédéral, miné par une multitude de contradictions internes qui sont le reflet même de la Belgique. Si la Flandre veut encore jouer un rôle dans l'Union européenne, elle doit lâcher la Belgique, a conclu M. Bourgeois.
Franchement, les déclarations de M. Bourgeois, comme celles de M. Leterme, ne sont pas pour nous déplaire. Nous sommes d'accord avec eux, car ce qui vaut pour le nord du "pays", comme disent pudiquement les belgicains, vaut aussi pour le sud. Plus de Flandre = nécessairement plus de Wallonie. Moins de "Belgique", ou plus de Belgique du tout, permettra à la Wallonie, enfin libérée du carcan et de l'étouffoir belges, de prendre son destin en main et exercer pleinement son autonomie, mais au sein de la République française.
Hormis le problème de Bruxelles, qu'il faut négocier, les objectifs de la N-VA et les nôtres sont concordants et il serait intéressant d'organiser un colloque sur ce thème, comme le firent les fédéralistes flamands et wallons de 1952. Il s'agit cette fois de s'entendre non pour fédéraliser l'Etat belge, mais pour le supprimer. Les séparatistes flamands ont bien compris que si le but ultime, pour eux, est la création d'un Etat flamand en Europe, pour nous c'est la réunion de la Wallonie à la France, car la Flandre est une nation et la Wallonie une région. En entonnant au micro de la RTBf la Marseillaise au lieu de la Brabançonne, qu'il ne connaît pas, Yves Leterme, qui chante par contre souvent le Vlaamse Leuw, a été prémonitoire: au delà des paroles de ces deux chants nationaux, il a évoqué l'avenir de deux peuples ...
(1) Contrairement au Vlaams Belang, la N-VA est un parti démocratique avec lequel on peut discuter. Aux yeux de Mme Milquet, pourtant avare de compliments, M. Bart De Wever est quelqu'un d'humain, agréable dans les discussions et bon père de famille. M. Jan Peumans, le parlementaire le plus en vue de la N-VA, échevin de Riemst, est un sympathique limbourgeois, né à Maastricht. Cet homme se déclare de centre gauche et affirme que s'il était Wallon, il voterait pour...Ecolo !M. Peumans est licencié en sciences politiques et sociales http://www.janpeumans.be
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8 commentaires:

Jacques Lenain a dit…

Bonjour, M.Schreurs,

1.Que les Bruxellois "francophones" soient aujourd'hui belgicains, rien de plus normal, les Wallons le sont aussi, en grande majorité ! Mais dès que l'Etat belge sera en voie de dislocation, quel Belge pourra le rester ? Les Bruxellois auront alors, comme les Wallons, eux aussi, trois options (cf. les EGW). L'Etat wallo-bruxellois étant non viable, politiquement et financièrement, restera pour les Bruxellois à choisir entre un Etat indépendant ou l'Etat français. C'est une différence avec les Wallons : un Etat bruxellois est financièrement viable, contrairement à un Etat wallon. Et nombre de Bruxellois voudront croire à un statut européen le district, et plus justement, un Etat bruxellois ayant fonction de district...), ce qui ne serait pas vu seulement ocmme une cerise sur le gâteau, mais considéré aussi comme un facteur de crédibilité et, c'est essentiel, comme un moyen de protection contre l'encerclement territorial de l'Etat flamand.

2) L'Etat flamand ne pourra rien faire pour s'opposer à la prise de souveraineté de Bruxelles (19 communes), pendant de la leur. Mais leur pesanteur territoriale sera extrême. Et l'option "Etat bruxellois indépendant/district européen ne protègera pas Bruxelles du garrot flamand.Les instances européenes n'auront "rien à faire" de l'"indépendance" de Bruxelles. Si les Bruxellois comprennent cela, alors ils choisiront la France, seule force apte à donner à Bruxelles cette protection, d'autant plus nécessaire/indispensable que l'élargissement de Bruxelles au ring et avec un corridor vers la Wallonie ne serait pas obtenue...Sachant que, dans ce cas, si plus de "1000.000 francophones péri-bruxellois ne peuvent rejondre Bruxelles, alors l'Etat flamand sera contraint, sous pression européenne et française, à leur accorder un statut de minorité "en Flandre"...Alternative douloureuse pour les nationalistes flamands.

3)Il n'y a pas, pour les Wallons, à choisir entre la France avec Bruxelles, et rien...Les Wallons feront, le moment venu, leur choix (pour la France), sans avoir à tenir compte de l'opinion des Bruxellois puis,ensuite, les Bruxellois feront le leur...C'est seulement si ceux-ci font le même qu'ils doivent avoir droit à la solidarité absolue de la Wallonie, et de la France...(avec l'autre choix,l'Etat bruxellois, cette solidarité, bien que réelle, sera relative...). Je suis surpris que tout cela concernant Bruxelles, qui ne nuit en rien à la cause wallonne, soit aussi mal compris par les Wallons.
J'ai écrit sur la question bruxelloise. Quand ce sera un peu amélioré, je le diffuserai.
A bientôt. J.L.

A. Schreurs a dit…

@ J. Lenain :
Bonsoir, M. Lenain. Je pense qu'il faut distinger le moment ou les Wallons feront effectivement le choix de la France et la stratégie actuelle. Pour que tout ce que vous écrivez se réalise, il faut D'ABORD que la Wallonie et la Flandre soient séparées et que l'Etat belge ait pris fin. O, je ne vois pas comment y arriver, à moins d'un improbable coup de force, sans un accord à l'amiable avec les Flamands. Une propagande ACTUELLE en faveur de l'élargissemet de Bruxelles et la défense des "francophones de Flandre" ne peut que les irriter et donc compromettre cet indispensable accord, pour lequel ni la France nil'Union européenne ne pourront intervenir aussi longtemps que l'Etat belge subsiste. La stratégie des dirigeants actuels du RWF n'est donc pas la bonne et nuit paradoxalement à la cause wallonne, en retardant et en hypothéquant l'indispensable accord à négocier avecles Flamands pour ontenir la séparation. Le RWF "officiel" est dans l'erreur à ce sujet, comme il l'est en se focalisant sur l'"Union-assimilation", plutôt que sur l'"Union-intégration" et en refusant de présenter les trois options, et même d'en débattre en son sein. A "Liège-France", nous combattons cette double erreur de doctrine et de stratégie et nous sommes suivis par uncertain nombre de militants du RWF, notamment à Liège. Bien cordialement. A.S.

wallonie 2009 a dit…

Monsieur Scheurs,

Vous saveze le respect et l'amitié que je vous porte, mais cessez de vous présenter come le porte-parole des "certains militants" du RWF de Liège. S'ils vous appréciait tellement, isl auraient opté pour Liège-France d'où j'ai démissinoné à cause de votre position en faveur des nationaliste flamands. Je ne puis supporter ces relents de nationalisme venu d'u nautre âge, dramatique d'ailleurs pour des patriotes qui ont cru pouvoir pactiser avec le diable et qui se sont trouvés abandonnés avec tous les drames que l'on connait.

Les droit de l'homme existe même pour les francophones de Flandre comme ils existent pour le Québec ou l'Algérie.

Il faudra divorcer avec les Flamands bien sûr, mais ce sera avec les représentants légaux de leur peuple et non avec les nationalistes que vous jugez respectables. Ou alors pourquoi exclure le _vlaams Belang quireprésente certainement le nationalisme le plus dur et le plus complet.

Mais cetaines obsessions prennent le dessus au delà de la raison et cela je le regette profondément.

Appelez donc à ne pas voter pour moi comme vous appelez à voter pour d'autres, quelle importance. Ce n'est pas votre chapelle idéologique qui fera la différence dans les résultats.

René G. Thirion
sympathique rattachiste mais récent donc ayant peu de valeur à vos yeux .

Anne Grigorovitch a dit…

M. Schreurs ne se présente nullement comme le porte-parole de certains miltants du RWF,il s'exprime à titre personnel, étant, comme il le souligne, "une voix indépendante et libre" pour la réunion à la France. Il constate simplement qu'au RWF, il y a des responsables et des militants qui ne suivent pas M. Gendebien dans sa conception de l'union-assimilation et condidèrent que la thèse de l'Union-intégration, telle qu'elle a été présentée par M Lenain aux Etats généraux de Wallonie, est plus intelligente et susceptible de séduire un plus grand nombre d'électeurs.
Quant au point de vue de M.Schreurs sur un accord possible avec les nationalistes flamands, ce n'est pas du tout une attitude passionnelle et encore moins "obsessionnelle". C'est au contraire une attitude réfléchie, objective et pragmatique, dictée par la raison et le bon sens. Comme l'a écrit un commentateur, c'est quasi un syllogisme, on pourrait même dire une équation mathématique !
C'est M. Thirion qui a des attitudes et des réactions passionnelles, en particulier son obsession anti-flamande. N'annonce-t-il pas sur son blog qu'il nous fait part, entre autre, des "ses humeurs" ? C'est cette haine contre les Flamnds qui est dépassée, qui est "d'un autre âge".
Quant aux droits de l'homme, M. Thiriard ne peut ignorer que la France ne reconnaît aucune minorité linguistique sur son territoire. Pourquoi dès lors la Flandre devrait-elle le faire ?
Qui est logique et qui ne l'est pas ? La seule façon de réaliser la partition de la Belgique est de s'entendre avec les nationalistes flamands. Et avant que les représentants légaux du peuple flamand actent le divorce, il faut d'abord préparer celui-ci. Comment le faire si ce n'est pas des contacts et discussions entre rattachistes et nationalistes flamands ?
Des personnalités comme M. Gheude, président des Etats généraux de Wallonie, et M. Claude Thayse, ancien président du RWF, sont du même avis que M. Schreurs.

Georges Lambert a dit…

On dirait que pour certains, être nationaliste est une tare ! Pourquoi donc ? En quoi le fait de mettre l'intérêt de la nation à laquelle on appartient au dessus des intérêts de groupes ou de classes sociales est-il moins jusifié et honorable que de mettre par dessus tout les intérêts d'une classe sociale, comme le font les socialistes ? N'est-il pas normal de mettre l'intérêt général au dessus des intérets particuliers ?On peut être à la fois un nationaliste et un parfait démocrate. De grâce, ne confondons pas le nationalisme avec le fascisme ou le racisme. Ce n'est pas parce qu'on préfère et défend son pays, sa région, qu'on ne respecte pas les autres ! Relisez la phrase de Jaurès !

Pierre PILAT a dit…

Être nationaliste n'est aucunement une tare! Être nationaliste est le fait de vouloir, avec la population d'une région géographique donnée, s'ériger en un État au sens propre du terme. C'est ce qu'est la Flandre, un État dans l'État!

Être nationaliste n'est pas être extrémiste, sinon les rattachistes dont je fais partie seraient extrémistes. Ne sommes-nous pas nous-même nationalistes en étant rattachistes, puisque nous voulons faire partie de la nation française, de l'État Français?

M. Schreurs n'a pas tort, les rattachistes et la N-VA ont des objectifs communs dont la fin du pseudo-État Belge! La Nation Française pour les Wallons et la Nation Flamande pour les néerlandophones de l'actuelle Belgique...

A. Schreurs a dit…

@ Monsieur Thirion:

Pourquoi exclure le Vlaams Belang des négociations ? Mais parce qu'il s'agit d'un parti d'extrême-droite, à relents racistes et xénophobes.

La N-VA, par contre, est un parti démocratique. On le rappelle encore dans "La Libre Belgique" d'aujourd'hui. Ils sont simplement nationalistes flamands.

Unknown a dit…

Monsieur Thirion = reductio ad Hitlerum.

Si vous voyez la Wallonie évoluer dans cadre national Wallonie alors vous devez avoir une conscience nationale.

De grâce, arrêtez les amalgames hasardeux! S'il y a bien une haine, c'est celle que vous portez dans votre cœur pour les Flamands.