On l'a encore bien vu et entendu ce dimanche-ci à l'émission Mise au point de la RTBf. On y retrouvait notamment le sénateur Françis Delpérée (cdH) et Serges Kubla (MR),mais aussi Eric Van Rompuy (CD&V), frère du premier ministre, et Jean-Marie De Decker(LDD).
Les points de vue des Wallons et des Flamands présents sur le plateau sont inconciliables et les francophones continuent à ignorer les aspirations profondes de la population flamande, qu'a rappelées à bon escient M. Van Rompuy. L'élargissement de la région bruxelloise est onbespreekbaar, a martelé ce dernier, Jean-Marie De Decker lui faisant chorus. Tout aussi non-négociable est le fait de ne pas scinder l'arrondissement administratif, électoral et judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) et a fortiori la reconstitution d'un seul Brabant bilingue, comme l'a stupidement proposé un représentant d'Ecolo ! Mais vous n'avez rien compris a conclu, à juste titre, Eric Van Rompuy...
Car les francophones présents à l'émission, et en particulier M. Depérée, ne tenant aucun compte du point de vue flamand, ont dit qu'ils étaint favorables à une réforme de l'Etat, mais en mettant des balises telles (M.Delpérée), qu'ils la rendent pratiquement impossible : pas question de transformer l'Etat fédéral belge en un Etat confédéral, pas question de toucher à la solidarité interpersonnelle (entendez : intercommunautaire); pas question de toucher aux "facilités" linguistiques des six communes de la périphérie bruxelloise, alors que MM. Van Rompuy et De decker veulent leur suppression !
Manifestement, un dialogue de sourds. Mais qu'espèrent donc les partis "francophones" avec une telle attitude ? S'ils voulaient, par leur intransigeance, pousser les partis flamands à bout et les amener à vouloir mettre fin à la Belgique, on comprendrait. Mieux, on les applaudirait !Mais ce n'est pas du tout leur intention. Ce qu'ils veulent, c'est sauver la Belgique ou ce qu'il en reste. On est vraiment en pleine absurdie, car on retrouve ainsi, dans le camp "anti-flamand", les pires belgicains et certains dirigeants du RWF ...A quand un débat serein et constructif sur la stratégie à suivre par les rattachistes ? Quant à M. Delpérée, au lieu de mettre des balises, qu'il fasse plutôt ses valises !
Lisez les commentaires.
5 commentaires:
Une remarque... et un espoir.
Le président du FDF propose de supprimer, purement et simplement, plusieurs avantages octroyés à la minorité flamande. C'est une excellente nouvelle à plus d'un titre.
Tout d'abord, les Bruxellois semblent commencer à s'intéresser à leur région. Puissent-ils "oublier" le "reste du pays" et en particulier la Wallonie dans leurs revendications (particulièrement celles d'annexion... du Brabant wallon, pays roman depuis Rome !)
Ensuite, cette sortie va radicaliser la population flamande déjà largement acquise à l'indépendance. Seuls ses représentants politiques traditionnels se font tirer l'oreille, conscients qu'ils sont qu'ils n'ont pas encore "pompé" tout ce qu'ils pouvaient à la Wallonie.
Ceux qui me lisent savent que je suis rarement d'accord avec Monsieur Maingain, mais là...
Quant à nous, concentrons nos efforts sur la Wallonie !
Sortons de la logique communautariste dans laquelle les Flamands et les "francophones" nous ont piégés.
Bruxelles et la Wallonie sont des entités politiques différentes. Actons le une fois pour toute.
Ce qui n'empêche pas, bien entendu de passer des accords de coopération sur des sujets bien précis, comme avec d'autres régions ou pays du monde.
Tout-à-fait d'accord avec Claude Thayse. Espérons que le RWF finisse par adopter la même position que celle de son ancien président, autrement lucide que l'actuel !
C’est plus qu’un non-sens, c’est une véritable honte de prôner l’élargissement de la Régions de Bruxelles capitale dans le Brabant Flamand sous prétexte que dans les communes concernées il y a un gros pourcentage de « francophones ». Que ces commues soient à facilités ou non, elles n’en sont pas moins flamandes aussi bien culturellement que territorialement. Poursuivre cette volonté d’annexion porte un nom. Il s’agit d’une nouvelle colonisation. Je dirais même plus : d’un nouvel impérialisme belge francophone qui n’ose pas dire son nom car le but non-avoué poursuivi est celui de la reconquête de la Flandre par des bruxellois francophones en vue de la franciser. Il s’agit en fait de refaire une Belgique de papa partout francophone. Persévérer dans cette chimère mènera la population toute entière dans une impasse insurmontable, à une guerre civile généralisée au cœur de l’Europe, à une FIN DE BELGIQUE VIOLENTE ! Qui veut cela ?
@ Marc Hansen : Il s'agit effectivement d'une francisation. Historiquement, Bruxelles était une ville flamande, nul ne peut le nier. En 1910, non seulement les actuelles communes à facilités, mais la plupart des communes constituant l'agglomération bruxelloise, étaient à prédominance flamande: 6 communes seulement sur 19, avaient une population en majorité francophone !
En 1930, vingt ans après, les chiffres étaient inversés : 6 communes seulement sur 19 comptaient encore une majorité de néerlandophones !
Voici les chiffres (1), commune par commune ( d'abord ceux de 1910, ensuite ceux de 1930 )du nombe d'habitants NÉERLANDOPHONES :
Evere: 84,89% - 69,49%;
Ganshoren: 81,67% - 64,81; Jette-Saint-Pierre: 77,21% -57,42%: Berchem-Sainte-Agathe: 77,O3% - 53,25%; Auderghem: 75,91% - 43,54% Koekelberg: 69,26% - 57,83%; Woluwé-Saint-Pierre: 66,54% - 41,22%; Woluwé-Saint-Lambert: 54,78% - 40,67%; Anderlecht: 64,19%- 58,13%; Molenbeek: 62,13% - 55,78%; Uccle: 61,13% - 36,07%; Watermael; 57,12% - 34,34%; BRUXELLES-VILLE : 51,85% - 35,78%; Schaerbeek: 45,92% - 27,33%; Etterbeek: 43,28% - 23,34%; Forest: 39,68 - 29,37%; Saint-Josse-ten-Noode: 28,91% - 19,64%; Saint-Gilles: 26,65% - 18,73%; Ixelles: 21,42% - 11,34%.
Je ne connais pas les chiffres du dernier recensement linguistique, qui date de 1961.Mais de toute façon, il est évident que les chiffres ont encore évolué en près de 50 ans, puisque le pourcentage des francophones dans la région bruxelloise est évalué, actuellement, à au moins 85%, si pas 90%...
Il s'agit donc bien d'une francisation, sorte de "colonisation" en douceur d'une région qui, en 1910, était de langue flamande à une très large majorité frisant les 70%.
Ni les dirigeants du FDF, ni ceux du RWF ne peuvent ignorer ces chiffres. Comment, dès lors, peut-on affirmer que Bruxelles est une ville française, une région de France en devenir ? Comment peut-on
ériger en "droits de l'homme", particilièrement dans les 6 communes à facilités, ce qui résulte d'une sorte de colonisation ? Et comment, en toute objectivité, ne pas comprendre les revendications des partis flamands unanimes - y compris "Groen" - concernant BHV ?
L'attitude de M. Maingain qui, en échange de la scission du dernier arrondissement unitaire, prône l'élargissement de la région bruxelloise - y compris vers le Sud ! - est une évidente provocation, comme l'attitude des trois "bourgmestres non-nommés" de la périphérie en est une également.
Invoquer les droits de l'homme et la protection des "minorités" à une majorité née de l'impérialisme est, en effet, hypocrite et inacceptable pour un vrai démocrate !
(1) Source : J.M. Remouchamps, "La francisation des arrondissements de Bruxelles, Arlon et Verviers", Bruxelles, 2è éd., 1937, 64 p.avec 4 cartes et 29 diagrammes.
Je ne trouve pas que les exigences de Maingain constituent de la provocation. C'est essentiellement une tactique "de bonne guerre". Souvenons-nous que l'exigence d'élargissement est récente et qu'elle n'est apparue que lorsque qu'il est devenu évident que les Flamands allaient un jour scinder BHV. Le but initial était de faire pendant à la scission, de l'empêcher.
Mais depuis que l'élargissement est devenu une revendication, certains ont fini par croire que cela serait possible. Et là, je dis que s'il est compréhensible de revendiquer l'élargissement, il est stupide, voire irresponsable de croire ou de faire croire que cet élargissement pourrait avoir lieu un jour.
Les flamands pourraient être amenés à lâcher Bruxelles, mais pas une commune de la périphérie. Ces communes font intégralement partie de la Flandre. Elles dépendent de la Flandre pour toutes les compétences régionales et communautaires. Ce fait est d'ailleurs confirmé par les francophones militants à chaque élection régionale puisqu'ils ne les remettent pas en cause et acceptent même que l'arrondissement BHV soit "scindé" à cette occasion.
Ce qu'on demande aux flamands, ce n'est pas de "lâcher" une commune, mais de détacher une partie de leur territoire pour la donner à une autre entité territoriale. Or, leur territoire est DEJA balisé et fixé. Ils ne reviendront pas là-dessus tout comme la France ne reviendra plus sur la question alsacienne, quand bien même quelques communes d'Alsace seraient à majorité peuplées de germanophones.
Il ne faut pas non plus compter sur une quelconque soutien international. Il serait extrêmement dangereux, en Europe, de commencer à faire comme si la langue parlée dans telle ou telle portion de territoire pourrait être une raison de mettre en doute l'appartenance dudit territoire à un pays. Mobiliser l'attention pour le respect des droits linguistiques est une chose. Rouvrir la porte aux conflits de frontières et donc à la possibilité de guerres, en est une autre.
Enregistrer un commentaire