Monsieur Jacques Lenain nous écrit.
M. Lenain est ce haut fonctionnaire français qui était présent aux Etat généraux de Wallonie et y a fait une intervention remarquée préconisant une forme de rattachement à la France, qu'il appelle l'Union-intégration, par opposition à celle de l'Union-association, défendue par le député MR Daniel Ducarme, et à celle de l'Union-assimilation, qui est la thèse officielle du RWF (1).
M. Lenain est ce haut fonctionnaire français qui était présent aux Etat généraux de Wallonie et y a fait une intervention remarquée préconisant une forme de rattachement à la France, qu'il appelle l'Union-intégration, par opposition à celle de l'Union-association, défendue par le député MR Daniel Ducarme, et à celle de l'Union-assimilation, qui est la thèse officielle du RWF (1).
"Je vois très bien que le 'combat wallon' et la 'défense des belges bruxellois francophones' sont deux mouvements distincts, le premier se construisant autant contre Bruxelles que contre la Flandre. Pour autant, ces mouvements se mêlent en partie, et si leur opposition est forte tant qu'on reste à l'intérieur du cadre du royaume belge, qui excite leurs différences, quand on s'extrait de ce cadre, ce qui était la logique des EGW, il en va autrement".
"Du point de vue français, en cas d'effondrement avéré de l'Etat belge, et si la France doit faire une offre d'union, il n'y a pas de raison propre qui la pousserait à ne pas faire la même offre aux Bruxellois et aux Wallons ( la pression étrangère, européenne, sans doute, pourrait ensuite conduire à en rabattre pour Bruxelles, mais la France peut y résister...)".
" Je ne défends pas une option 'francophone', mais une option 'française', offerte identiquement aux deux entités belgo-francophones, wallonne et bruxelloise ( d'ailleurs, je ne propose pas, comme M. Ducarme, une entité autonome de 'Belgique française', mais bien deux Régions autonomes (donc deux unions-intégration...), qui continueraient cependant à partager un corpus juridique commun (l'ex-droit fédéral, assumé par l'Etat français). Il n'y a donc pas à opposer, dans un processus d'union, une fois celui-ci enclenché, les deux entités : chacune peut négocier, en parallèle, avec la France, un statut propre (...)"
"Quel rapport tout cela a-t-il avec l'antagonisme wallo-bruxellois actuel, qui n'a de sens que dans le cadre de l'Etat belge? Au demeurant, Paris a autant stérilisé "la Province" que Bruxelles la Wallonie...Et Copenhague le Danemark...C'est le propre des capitales européennes, et ce n'est pas la faute de Bruxelles si elle n'est pas située en Wallonie...si fait que la Wallonie ne reçoit pas assez en retour".
"En outre, je ne crois pas à un mouvement wallon dominant capable de décider avec la Flandre la fin de l'Etat belge (sur le dos de Bruxelles), mais si c'était le cas ,très bien. Et alors les Bruxellois 'francophones' prenant leur autonomie de décision, auraient à décider de leur sort, soit faire comme les Wallons, ou autrement, voilà tout. Autrement dit, je n'ignore pas l'antagonisme des sentiments et des intérêts wallons et bruxellois, mais je ne vois pas l'intérêt de le cultiver dans les présentes circonstances, sauf à croire malgré tout à la pérennité de l'Etat belge, au sein duquel chacune des quatre parties (germanophones compris) défend légitimement sa place"
Le point de vue de M. Lernain est très intéréssant, dans la mesure ou il est inspiré par des milieux français autorisés, ce que le haut fonctionnaire parisien n'a jamais confirmé, mais jamais démenti non plus...
Nous sommes d'accord avec la plus grande partie de son analyse, sans en comprendre toutefois la conclusion. Une entente entre rattachistes wallons et séparatistes flamands ne postule nullement la croyance en la "pérennité de l'Etat belge"; c'est exactement le contraire. Par contre, l'autre stratégie, le "front wallo-francophone" s'inscrit effectivement dans la perspective du maintien de l'Etat belge. Le francophonissime FDF n'est-il pas pour l'union de la Belgique, son président, M. Olivier Maingain ayant maintes fois déclaré : je ne suis pas séparatiste ? Et les trois candidats bourgmestres périphériques, que le RWF s'obstine à défendre, ne disent ils pas la même chose ? Ce sont des ultrabelgicains...qui se moquent pas mal de la Wallonie et de ses aspirations !
(1) On peut lire le rapport complet de M. Lenain en cliquant sur le site des Etats généraux de Wallonie. Voir ci-contre.
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8 commentaires:
Très intéréssant, en effet.
On ne comprendrait pas qu'un haut fonctionnaire de l'Administration française, comme M. Lenain, puisse développer, à l'"étranger", une position française sans l'accord de son ministre et, partant, du gouvernement français.
Si cette formule de "l'Union-intégration" est bien celle de la France, pourquoi le RWF continue-t-il a revendiquer une intégration qui semble ne recueillir les faveurs ni des électeurs wallons, ni des autorités françaises ???
Les militants devraient poser la question à M. Gendebien.
Je constate que M. Lenain, en tant que Français, ne rejette pas la stratégie proposée par les amis de "Liège-France" : un rapprochement des séparatistes flamands et wallons pour hâter la fin de l'Etat belge. Nos amis du RWF devraient y réfléchir.D'ailleurs, certains d'entre eux sont d'accord.
On ne peut pas comparer Paris à Bruxelles vis-à-vis de "la province". Paris est une capitale authentiquement et merveilleusement française. Bruxelles est une ancienne ville flamande francisée, à caractère bilingue.
Avec ses 0,3% de voix ( 3 bruxellois sur mille !) le RBF fait du tort au RWF et à la cause rattachiste.Il faudrait séparer ces deux groupements politiques et laisser le FDF de Maingain faire la nique aux Flamands. Occupons-nous des Wallons, ce n'est déjà pas mal !Comment M. Gendebien peut-il se fourrer le doigt dans l'oeil à ce point ?
Il y a une erreur dans le texte : ce n'est pas l'"union-intégration" qui est la thèse officielle du RWF, mais l'"union-assimilation".
la proposition d'"Union-intégration" préconisée par Mr Lenain me semble très intéressante et devra certainement être examinée dans un proche avenir !
Le RWF répète souvent que le fédéralisme est un échec, pour justifier qu'il faut aller plus loin, au "réunionisme" comme il dit. C'est en partie vrai, mais ce n'est pas à cause des Flamands, mais bien des politiciens wallons qui ont divisé leurs nouvelles compétences entre la Région et la Communauté à cause de Bruxelles et aussi par suite de leur (très) mauvaise gouvernance que les Ecolos leur reprochent assez ! S!ils avaient mieux utilisé leurs compétences, la Wallonie n'en serait pas dans l'état où elle est. Ils auraient pu se servir du fédéralisme comme d'un levier comme l'ont fait les politiciens flamands aux avantages de la Flandre. En fait, ils sont trahi leurs devanciers de 1945, 1950, 1960, le Congrès wallon et André Renard !
@ à René Defossé :
Merci, René, j'ai corrigé.
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