Les organisateurs des Etats généraux de Wallonie viennent d'adresser à tous les députés et députées wallons une Lettre leur exposant les conclusions des assises tenues le 9 mai à l'université de Liège. Dans cette lettre, signée par Jules Gheude, André Schreurs, Didier Melin, Thierry Ollevier et Claude Thayse, ils demandent aux parlementaires wallons récemment élus ou réélus de prendre part aux futurs travaux des EGW qui complèteront ceux qui ont déjà été réalisés.
Le président Jules Gheude a reçu, entre autres, une aimable réponse de M. Pierre-Yves Jeholet, représentant de l'arrondissement de Verviers et porte-parole du MR. La Belgique est un pays au système institutionnel complexe et différents indicateurs démontrent qu'une forme de rééquilibrage des compétences respectives est à mettre en place. C'est la raison pour laquelle le MR a été le premier parti francophone à se montrer favorable à une grande réforme de l'Etat qui bénéficiera à tous nos concitoyens et qui répartira les compétences dans le plus grand respect du principe de subsidiarité (...), écrit M. Jeholet.
Le député wallon estime toutefois que les options énumérées par les EGW ne sont actuellement ni envisagées ni envisageables par aucun des quatre partis démocratiques de la Communauté française, ces options ne pouvant être examinées que dans l'hypothèse absurde et anachronique(sic) d'une scission de notre Etat.
On ne peut être plus clair, même en pratiquant la langue de bois !Ne comptons pas sur les parlementaires wallons pour faire en sorte que leurs "concitoyens" prennent en mains le destin de la Wallonie et libèrent celle-ci de notre Etat belge, dont ils refusent de voir l'état de décomposition.
Devant cette démission - attendue - des politiciens wallons, un membre du comité d'organisation des EGW nous a confié ses réflexions. Voici ce qu'écrit M. Jean Lerusse :
Nous ne sommes pas arrivés à faire évoluer les Wallons et leurs représentants politiques, du moins pas dans les faits. Dans les mentalités, je pense qu'il y a eu une évolution, mais pas suffisante pour provoquer des changements d'attitude des hommes politiques (qui seront les derniers à bouger). Du côté des populations, nous avons eu une nette augmentation des votes "wallons" en pourcentage, bien que la valeur absolue reste hélas faible.
Je continue à penser que rien ne sera possible en Wallonie si les Flamands ne prennent pas leur indépendance d'abord. Il faudra que les Wallons et leurs politiques soient "le nez dessus" pour réagir. Il n'y a rien de pire, mais nous sommes ainsi faits.
Poussons donc les Flamands à cette évolution. Ensuite, le combat pour la réunion de la Wallonie à la France commencera(...).
M. Lerusse rejoint ainsi - et nous nous en réjouissons - le point de vue que nous ne cessons de défendre, à savoir que les nationalistes flamands (37%) "travaillent pour nous", qu'il faut les encourager et maintenir des contacts avec eux. Disons leur, en reprenant à leur intention ce que disait aux Wallons, il y a déjà une dizaine d'années, le président de l'Ijserbedevaartcomite, M. Lionel Vandenberghe; "Beste Vlaamse vrienden, scheiden, gaan naar de notaris en scheiden"...(Chers amis flamands, divorçons, allons chez le notaire et divorçons )
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9 commentaires:
Sur le site du RWF, son président, M. Gendebien, se livre à une excellente analyse politique. Il expose très bien la paralysie du gouvernement fédéral, la nouvelle stratégie de la Flandre et l'attitude probable des partis wallons/francophones devant cette situation.
Trois remarques toutefois :
1) Pourquoi le RWF ne relève t-il jamais que tout accroissement des compétences régionales et communautaires de la Flandre, par une nouvelle réforme de l'Etat, entraîne automatiquement le même accroissement de compétences pour la Wallonie et la Communauté française ?
2) Que propose le RWF aux Wallons pour faire échouer le "chantage" flamand au refinancement ? Quelle stratégie ?
3) Comment faire en sorte que les électeurs wallons ne votent plus "belge" ?
Je crois que Monsieur Lerusse a raison. A moins d'un événement exceptionnel, genre affaire royale de 1950, affaire de Louvain de 1968, etc, les Wallons ne bougeront pas et continueront à s'accrocher à la Belgique. Ils n'ont pas de conscience nationale comme les Flamands et la réunion à la France n'est pas un souhait, mais un recours si les Flamands font sauter la Belgique. Croisons les doigts pour que les Flamands le fassent. Il y a deux stratégies possibles : les pousser à bout en refusant tout ce qu'ils demandent, ou les encourager à fond par une sorte d' accord entre séparatistes du nord et du sud.
Les Wallons sont comme des gens qui habiteraient au pied d'un volcan, comme en Italie. Quand le volcan crache du feu, ils prennent la fuite et se réfugient...en France. Quand il se calme, ils rentrent chez eux et reprennent leurs petites habitudes...belges. Notre seul espoir, à nous rattachistes, est que le volcan (l'Etat belge) crache du feu à nouveau.
Qu'attendre des nouveaux députés wallons ? Rien du tout !
Si vous comptez sur les Flamands pour "faire sauter la Belgique", je pense sincèrement que vous vous fourrez le doigt dans l'œil.
N'est-ce pas le programme de la N-VA et du Vlaams Belang, qui totalisent 30% des votes en Flandre ?
On ne peut pas compter sur les politiques wallons, on ne peut pas compter sur les nationalistes flamands...Créons une ETA ou Une IRA wallonne et levons 500 hommes !
Mme Shipers a raison : il n'y a rien, absdolument rien à attendre des nouveaux députés wallons pour l'avenir de la Wallonie. Ils sont sourds, aveugles et sans mémoire. Et les écolos sont peut-être encore plus bêtement et superficiellement "belges" que les autres !
Bonjour André,
Comment allez-vous depuis notre dernière rencontre le 9 mai au Sart Tilman,lors des Etats Généraux de Wallonie ?
Je consulte toujours régulièrement votre blogue et vous félicite pour sa tenue à jour quotidienne et vos articles très intéressants.
Nous nous reverrons certainement à Liège le 14 juillet prochain pour "notre fête nationale" et la promotion de nos idées de réunion de la Wallonie à la France.
A bientôt André, amitiés francophiles, René.
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