vendredi 10 juillet 2009

L'accord de gouvernement flamand inquiète les francophones...

C'est ce qu'écrit Le Soir dans son édition du 10 juillet. La raison de cette inquiétude : les mesures complémentaires de sécurité sociale annoncées par M. Kris Peeters. Il s'agit d'accorder aux citoyens flamands, en plus de ce qui existe déjà au niveau fédéral, des suppléments d'allocations familiales, des primes scolaires et une assurance Hospitalisation. Tous les observateurs y voient l'influence de la N-VA séparatiste, qui aura deux ministres dans le gouvernement flamand(1) : Le Nord a enclenché son turbo autonomiste, peut-on lire dans le journal vespéral sous le titre La Sécu menacée.
Voilà donc les francophones inquiets, une fois de plus. Les "francophones", mais pas les Wallons dignes de ce nom, qui n'ont pas plus à s'inquiéter de se qui se passe en Flandre que de ce qui se passe aux Pays-Bas. Bien entendu, les faux Wallons, les Wallons mous que sont l'italo-belge Elio Di Rupo ou ceux qui sont devenus bruxellois, comme Joëlle Milquet et Laurette Onkelinx, embrayent dans la peur et l'indignation. Le slogan de la présidente du cdH est repris en choeur : un enfant est un enfant, clame à son tour Catherine Fonck, ce n'est pas acceptable que demain, l'on fasse une différence entre un enfant du Nord et un autre du Sud.
Ah ! Et pourquoi donc ? N'y a-t-il pas de différence entre un enfant français et un enfant néerlandais ? Entre un enfant tchèque et un enfant slovaque ? Ou bien il faut instaurer le même régime de sécurité sociale pour tous les enfants de l'Union européenne - mais ce n'est pas pour demain - ou bien il faut accepter qu'il y ait des différences entre les différents pays.
Car la Flandre est un pays, la Wallonie aussi, c'est la Belgique qui n'en est pas un, pas un vrai en tout cas, mais l'assemblage mal ficelé de deux pays. C'est précisément là que réside la grande crainte de M. Di Rupo. Pour lui, il ne s'agit pas tant d'une disparité entre les enfants et les malades du Nord et du Sud, pour le principe, mais du fait que "tout ce qui crée des tensions au sein de la sécurité sociale est mauvais pour le pays. Le pays tient parce qu'il y a notamment une solidarité interpersonnelle". Nous y voilà ! Le président du PS a très bien compris où veulent en venir les dirigeants flamands et il brandit à nouveau cette solidarité Flandre/Wallonie qu'il s'obtine à qualifier d'interpersonnelle, alors qu'elle est interrégionale/communautaire ! Comment parvient-il encore à ouvrir la bouche avec une telle langue de bois ? Il est vrai que ce qu'il dit n'a pas beaucoup d'importance: il a eu beau récriminer par ci par là et admonester ses troupes pour que cessent les nombreuses corruptions qui on entaché son parti, voilà qu'un nouveau scandale lui éclate au nez avec l'inculpation de la présidente socialiste de l'aéroport de Charleroi, Mme Edmée De Groeve, expulsée immédiatement du PS. A ce train là, c'est vrai qu'il n'y aura bientôt plus beaucoup de gens fréquentables dans son parti !
Nous, en tout cas - les rattachistes - nous nous réjouissons des décisions prises par le gouvernement flamand, précisément à cause de ce qui fait la crainte de M. Di Rupo ou l'indignation puérile - c'est le mot - de Mmes Fonck, Milquet et Onkelinx. Il donne vraiment l'exemple aux politiciens wallons dans tous les domaines : bonne gouvernance, conscience nationale, audace et esprit d'entreprise. Dignité aussi !
Espérons qu'ils iront jusqu'au bout du chemin qu'ils se sont tracé : l'indépendance. Alors, les Wallons seront bien obligés de prendre leur destin en mains et de se tourner vers la France, qui les accueillera à bras ouverts, reprendra leur dette et maintiendra leur niveau de vie dans le cadre d'une grande nation respectée dans le monde(2).
Demain, lors de la fête nationale flamande du 11 juillet, M. Chris Peeters présentera sans doute à la presse son nouveau gouvernement. Car les Flamands eux, ont une vraie fête nationale ! Ce n'est pas comme les Wallons, pour qui les "fêtes de Wallonie" [au pluriel!] s'étirent tout au long du mois de septembe, avec des manifestations plus folkloriques les unes que les autres...Heureusement que nous avons, à Liège du moins, notre fête nationale franco-liégeoise du 14 juillet. Vive la France !
(1)L'un des deux ministres de la N-VA pressentis pour le gouvernement flamand est M. Jan Peumans, premier échevin de Riemst, avec lequel nous avons déjà pris contact.
(2) Tous les détails de la réunion à la France selon la formule de "l'Union-intégration", y compris le problème de la reprise de la dette wallonne par la République françaises, figurent dans le rapport présenté par M. Jacques Lenain aux Etat généraux de Wallonie (voir notre lien ci-contre).
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4 commentaires:

Philippe Rasquin a dit…

Bravo pour cette analyse aussi lucide que percutante ! J'espère que le RWF va vous emboiter le pas et ne pas pas encore galoper derrière le FDF pour tenter de lui grapiller quelques voix. Ce sont les Walllons qu'il doit défendre, pas les "francophones". Qu'il laisse ce combat d'arrière-garde aux Milquet, Di Rupo et Cie. Il faut se mettre d'accord avec les Flamands pour mettre fin à la Belgique pour que nous puissions aller à la France !

Josette Shipers a dit…

N'écoutez pas les pleurnicheries de Madame Fonck !

Un administrateur du blog a dit…

Nous avons reçu de M. Raymond Watrice, secrétaire de la Ligue wallonne de la Région de Bruxelles (LWRB), une réflexion sur "la flamandisation de la Belgique" (fb333086@skynet.be), dont nous publions ci-après les principaux passages.

LA LIGNE FLAMANDE...ou la Communauté française de Belgique en marche vers son destin fatal. Et la Flandre lui trace son chemin. L'accord de formation du gouvernement flamand le balise : Bruxelles et sa périphérie intégrées en Flandre, la Wallonie vassalisée. Tout est dans une phrase de l'accord gouvernemental flamand : "La Flandre ne ratifiera jamais la convention-cadre de protection des minorités nationales". La Communauté française de Belgique doit plier le genou.

La stratégie du gouvernement flamand Peeters II se développera à partir d'une idée choc : "Mettre le paquet pour renforcer le caractètre flamand de la périphérie et accentuer les liens entre la Flandre et Bruxelles, sa capitale"(...)

Il reste à la Flandre à attendre que les francophones, Bruxellois et Wallons, langue pendante, viennent demander à genoux une [nouvelle] réforme de l'Etat,assoiffés et affamés par manque d'argent. Et la Flandre sait attendre...

Les paroles de Laurette Onkelinx ne sont que de l'esbroufe : "C'est l'Etat[fédéral] qui comblera le déficit. Cela ne nécessitera d'ailleurs pas de discussion politique parce que c'est dans l'accord de gouvernement". Laurette Onkelinx sait que la Flandre utilisera au maximum - voire même au delà - les moyens exorbitants accordés par les précédentes réformes de l'Etat, les accords de la St Eloy, les accords du Lambermont...La Flandre le fait et le fera en toute légalité constitutionnelle : "Nous, nous déployons nos propres compétences communautaires", soutient Kris Peeters, CD&V, ministre-présiden,t de la Région flamande. Les rdomontades de Elio Di Rupo, président du PS : "Les Flamands ne traiteront pas les francophones comme des paillassons", ni les paroles doucereuses de Jean-Michel Javaux, coprésident de Ecolo : "Il faut garder le socle commun de notre sécurité sociale le plus large possible...",ne feront trembler les respopnsables politiques flamads. La Flandre s'est dotée d'une ligne de conduite et elle y reste et y restera(...)

André Schreurs a dit…

Et voici ma réponse:

A Liège-France, nous n'avons pas, de la déclaration de M. Kris Peeters, la même lecture que la LWRB.

Tout d'abord, le fait que la Flandre ne ratifie pas le "convention-cadre de protection des minorités nationales" nous laisse franchement indifférents. Nous estimons, comme les Flamands, qu'il n'y a pas de "minorités nationales" en Flandre et, dans tous les cas, nous sommes opposés à la reconnaissance de telles minorités, car cela équivaudrait à en reconnaître également en Wallonie. Nous préconisons l'assimilation des émigrés dans la région où ils se sont installés, en connaissance de cause.

Nous ne voyons pas en quoi ce qui se passe en territoire flamand concerne la Communauté française et nous vous faisons observer que notre modèle à tous, la République française, patrie des droits de l'homme, ne reconnaît non plus aucune minorité sur son territoire et n'a d'ailleurs pas ratifié non plus la "convention-cadre" en question...

Ajoutons que les francophones "périphériques" et ceux de l'arrondissement BHV ne se soucient absolument pas des intérêts et du sort des Wallons et de la Wallonie et sont au contraire des ultra-belgicains, que nous combattons à ce titre. Voyez les déclarations du candisat-bourgmestre Thiéry et de M. d'Oreye de Lantremange, ainsi que celles de M.Olivier Maingain, président du FDF, qui propose ni plus ni moins d'amputer la Wallonie de deux communes du Brabant wallon pour annexer celles-ci à Bruxelles !

Les rattachistes wallons n'ont aucune raison de se plaindre du programme du nouveau gouvernement flamand, qui va dans le bon sens : celui d'une plus grande autonomie des régions et de l'indépendance de la Flandre. Cette indépendance est en effet le passage obligé pour que la Wallonie se décide enfin à prendre son destin en mains et à demander sa réunion à la France.
Là est pour nous l'objectif essentiel et même, à vrai dire, le seul qui nous préoccupe.

Il faut que cesse une fois pour toutes la confusion entre le combat wallon, qui ne concerne que la Wallonie, et la défenses des "intérêts des francophones". Qu'avons-nous besoin de Bruxelles, quand nous pouvons avoir Paris !

Notre stratégie, à nous rattachistes wallons, n'est donc pas le maintien et encore moins le renforcement d'un "front francophone aux relents belgicains", mais une alliance avec les nationalistes flamands pour faire s'évaporer la Belgique. Alors, après un divorce à l'amiable comme ce fut le cas dans l'ex-Tchécoslovaquie, la Wallonie pourra enfin se réunir à la République française, notre voeu le plus cher.