lundi 13 juillet 2009

Stop aux fausses vérités...

Ce titre est celui d'un article publié dans les pages "débats" de La Libre du 13 juillet. Ce n'est pas le thème de l'article qui nous a accrochés - l'interprétation de l'empreinte écologique - mais le titre en soi, qui s'applique a bien des domaines.
A commencer par les commentaires de la nouvelle vice-présidente des Amitiés françaises, Mme Elisabeth Fraipont, qui a cru devoir rappeler que le 14 juillet doit rester festif et pas politique. Affirmation fausse, car le fait de fêter le 14 juillet à Liège avec une telle ampleur est en soi, n'en déplaise au très festif M. Laroche, un fait politique majeur, surtout si on compare cette grande fête nationale franco-liégeoise (35.000 personnes) avec le maigre public (quelques centaines de personnes à tout casser) qui assiste à la fête dite "nationale" belge du 21 juillet ! Par ailleurs, il est bien normal que les rattachistes soient présents aux festivités du 14 juillet. Ils étaient nombreux l'année dernière et ils le seront encore plus cette année.
Autre affirmation fausse : ce n'est pas la 64è fois, mais la 68è que les Liégeois fêtent le 14 juillet. C'est en 1936 et non en 1945 que la Fête nationale française a commencé a être fêtée à Liège, par un Comité franco-wallon pour le 14 juillet créé en réaction au rexisme et à la politique de neutralité du gouvernement belge et de Léopold III. Ce comité, placé sous la présidence d'honneur du bourgmestre de Liège, M. Xavier Neujean, avait incontestablement un objectif politique(1).Le premier 14 juillet d'après guerre, qui se tint l'année du Congrès national wallon, en 1945, fut organisé avec la collaboration de Wallonie Libre(2). C'est sous la présidence de M. Alain Laroche que la fête liégeoise a été vidée de son contenu politique et culturel au profit de l'aspect purement festif, les membres du comité organisateur étant avant tout, pour lui, "une bande de copains"...
C'est qu' on en énonce de fausses vérités, comme dire que "les Flamands veulent nous mettre à genoux" (La Meuse) en utilisant au maximum leurs compétences. Et alors ! C'est bien leur droit, un droit constitutionnel, et tout ce qu'on peut regretter, c'est que les Wallons ne fassent pas de même au lieu de toujours se plaindre de "l'arrogance" flamande !
Faux également de brandir le principe de la solidarité interpersonnelle, exemple typique de la langue de bois pratiquée aussi bien par M. Javaux que par Mme Milquet et M.Di Rupo. Avez-vous également remarqué combien ce dernier répugne à prononcer le mot "Flamands" ? Nos voisins du Nord - qui constituent pourtant bien plus une nation que les Wallons, ils les appelle "les néerlandophones"... Il n'y a pas, dans l'Etat fédéral belge, des "néerlandophones", mais des Flamands. De même, il n'existe pas de solidarité "interpersonnelle", mais des transferts financiers de la Flandre vers la Wallonie, auxquel s'accrochent, sans la moindre dignité, les socialistes et les "humanistes"; ils préfèrent tendre la sébile plutôt que de prendre en mains le destin de la Wallonie.
Oui vraiment, que de mensonges et de fausses vérités au "Sud du pays"...
(1) Encyclopédie du Mouvement wallon, tome I, p. 312, v° Comité franco-wallon pour le 14 juillet.
(2) Ibid. La date initialement prévue pour la tenue du Congès wallon n'était pas les 20 et 21 octobre, mais les 13 et 14 juillet 1945 !

1 commentaire:

André Schreurs a dit…

Comme nous le disions hier, l'ampleur de la fête du 14 juillet à Liège est bien un fait politique.
Les dénégations de Mme Fraipont n'ont pas convaicu la "Libre/Gazette de Liège": le journal signale que des rattachistes décidés étaient bien présents au Palais des Congrès l'an passé et rappelle la sentence de l'homme d'Etat français Jean Lecanuet : "Tout est politique, même un verre d'eau" !