samedi 29 août 2009

Coup d'arrêt flamand à la réforme de l'Etat ? A moins que demain, à Dixmude...

Après le ministre-président wallon et le ministre-président bruxellois, c'est aujourd'hui le ministre-président flamand, M. Kris Peeters, qui se confie au Soir.
Préoccupé avant tout de rétablir au plus tôt l'équilibre budgétaire de la Flandre, qu'il veut réaliser pour 2011 au plus tard - alors qu'en Wallonie et à Bruxelles l'horizon est fixé à 2015 ! - Kris Peeters "enclenche le turbo flamand". Grâce à cet effort budgétaire, réalisé par des économies dans l'appareil administratif, le gouvernement flamand pourra, comme il l'a annoncé, investir dans une protection sociale flamande s'ajoutant à la sécurité sociale fédérale actuelle. Il s'agit, comme on sait, d'une allocation scolaire et enfantine supplémentaire, du relèvement des pensions et de l'assurance-hospitalisation.
Tout en restant demandeur d'une grande réforme de l'Etat accordant notamment plus de compétences et de responsabilités aux Régions, Kris Peeters et son gouvernement estiment que ce n'est plus la priorité par rapport à l'équilibre budgétaire, d'autant que "le dialogue entre Communautés non seulement n' a pas abouti, mais a complètement déraillé quand les présidents de partis francophones l'ont suspendu, à cause de la non-nomination des trois bourgmestres de la périphérie bruxelloise. Ce dialogue n'existe donc plus. Le gouvernement flamand va inscrire ce dossier à l'agenda du comité de concertation, et demander clairement aux francophones s'ils sont prêts à travailler avec nous à une réforme de l'Etat. S'ils n'y sont pas disposés, il n'y aura pas de nouvelle discussion. S'ils sont prêts, on verra sous quelle forme(...) puis on verra dans quels délais".(...) En attendant, en tant que gouvernement flamand, nous remplirons nos compétences de manière maximale, comme nous avons sauvé la KBC car le fédéral ne le pouvait pas".
La balle est donc dans le camp des partis francophones. La stratégie du ministre-président flamand est claire : en ne poussant pas les francophones à la reprise de négociations communautaires, il retarde le moment où, en contrepartie de certaines concessions, la Wallonie et Bruxelles demanderaient une nouvelle fois des compensations financières. On reverra la question en 2011, lorsque le gouvernement flamand aura résorbé son déficit budgétaire et engrangé sa nouvelle politique sociale.
Voilà, bien sûr, qui n'arrange pas les rattachistes wallons ayant hâte de voir s'écrouler toute structure belge. Souhaitons qu'au pélérinage de Dixmude, qui a lieu demain, des voix s'élèvent - et soient entendues - pour réclamer la poursuite sans délai de la réforme de l'Etat, à commencer par la scission de l'arrondissement de BHV, sans laquelle d'ailleurs les prochaines élections législatives fédérales seraient compromises. Les séparatistes flamands disposent dès-à-présent au parlement flamand - le seul légitime pour la Flandre - de 45 sièges sur 124, soit 37,1%. Il ne leur en manque donc que 18 (12,9%) pour atteindre la majorité absolue. On veut croire que la N-VA, qui fait partie du gouvernement flamand, tiendra bon dans ses revendications et que certains de ses membres s'exprimeront dans ce sens à Dixmude.

1 commentaire:

Josette Shipers a dit…

Et dire qu'on dépend des Flamands pour pouvoir devenir Français!C'est vrai, mais trop subtil pour certains.