Né en 1931, Ernest Glinne est décédé hier après une longue carrière politique.
Député socialiste au Parlement national puis fédéral pendant vingt ans - de 1961 à 1981-, Ernest Glinne siégea aussi au Parlement européen jusqu'en 1994. Il fut encore bourgmestre de Courcelles pendant douze ans, puis premier échevin de cette commune de 1965 à 1994. Ministre dans le dernier gouvernement belge présidé par un Wallon - Edmond Leburton - il fut le "challenger" de Guy Spitaels pour la présidence du PS qu'il manqua de peu, avec 49% des suffrages.
Wallon convaincu, il milita au Mouvement populaire wallon (MPW), où il retrouva François Perin et Jacques Yerna avec lesquels, appuyé par André Renard, il fonda l'hebdomadaire La Gauche.Il participa activement au pétitionnement pour le fédéralisme et l'instauration du référendum d'initiative populaire, organisé par le Collège exécutif de Wallonie, qui recueillit 645.499 signatures. Lors de la scission du PSB en deux partis distincts - le PS en Wallonie et à Bruxelles et le SPA en Flandre - il se prononça pour un fédéralisme à trois et non à deux.
Déçu par "l'embourgeoisement" du PS, ami de Jacky Morael, il créa avec Jean Guy - cet autre "rebelle" - un mouvement Espace citoyen proche du parti Ecolo, au nom duquel il continua à siéger au conseil communal de Courcelles, de 2.000 à 2.009. Déçu par la Belgique autant que par le PS, il se rallia enfin au RWF dont il fut le premier candidat suppléant aux élections européennes du 7 juin dernier. "Liège-France" avait recommandé de voter pour lui.
Ernest Glinne avait déjà manifesté sa conviction rattachiste lors de l'assemblée préparatoire aux Etats généraux de Wallonie organisée à Liège en juin 2008. A l'annonce de sa mort, tant le PS qu'Ecolo lui ont rendu hommage.
Homme intègre, démocrate, pacifiste et républicain profrançais, il laissera à tous les rattachistes un souvenir imprégné de respect et de reconnaissance.
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4 commentaires:
Le grand président du petit RWF a, comme il se doit, rendu hommage à Ernest Glinne.
Mais pourquoi fallait-il, quelques jours plus tôt, qu'il écrive sur son site le contraire de ce qu'il dit en privé, à savoir que les séparatistes flamands (37,1% des suffrages flamands) sont bien nos "alliés objectifs" ?
Il fallait bien trouver un prétexte : le RWF s'est emparé du manifeste du "groupe de Baarle" qui préconise une sorte de Confédération des Pays-Bas dans laquelle la Wallonie pourrait êtyre incluse. Commentaire creux et lamentable(Wallonie...Kolonie), comparé à celui de notre ami Didier Melin (voir son blog), autrement réfléchi et objectif. Outre que ces gens du "groupe de Baarle" ne représentent rien en Flandre, il est stupide d'agiter un épouvantail qui n'empêchera jamais la Wallonie de faire ce qu'elle veut et de préférer s'unir à la France que d'intégrer cette "confédération". Que cela plaise ou non à M. Gendebien, que cela aille à l'encontre de ses tortueux calculs électoralistes, nous n'en démordons pas : ce n'est pas le RWF qui fera avancer la dislocation de l'Etat belge, ce sont les séparatistes flamands. Ce sont donc bien nos "alliés objectifs". Ils travaillent non seulement à leur émancipation, mais aussi à celle de la Wallonie qui, libérée du carcan belge grâce à eux, pourra enfin se réunir à la France. Le site "officiel" du RWF prend-t-il ses lecteurs pour des demeurés ?
Si le président du RWF réagit ainsi, n'est-ce pas parce que les auteurs de ce manifeste affirment des énormités concernant Bruxelles dont tous les habitants seraient des Flamnds qui s'ignorent ?C'est tellement stupide que cela ne mérite aucune réponse. C'est comme qui dirait de la "boullie pour le chat"? Mais ce n'est pas en répondant stupidement à des stupidités que le RWF gagnera des électeurs.
Le baron-président est devenu plus bruxellois que wallon. M.Glinne, lui, était vraiment un grand Wallon !
Les faire-parts annonçant le décès d'Ernest Glinne dans "Le Soir" et "La Libre", omettent d'indiquer qu'Ernest Glinne siégeait ces derniers temps au conseil communal de Courcelles en tant que représentant du RWF. Par ailleurs, il est qualifié de député "national" honoraire de Charleroi alors qu'il eût fallu écrire député "féréral"...
Ce n'est pas la première fois que les convictions d'un militant wallon sont trahies par sa famille. Ce fut notamment le cas pour le regretté Henri Mordant, bien qu'il ait été président du Rassemblement Wallon, puis tête de liste du parti "France" à Liège !
Pouvons-nous suggérer aux militants wallons, particulièrement les rattachistes, de veiller, dans leurs dispositions testamentaires, à préciser leur volonté qu'il soit fait état de leurs convictions dans leur faire-part de décès.
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