Un député flamand de la N-VA, M. Ben Weyts, vient d'avoir une excellente idée : instaurer un jour férié légal rémunéré pour la Flandre, le 11 juillet. Avec comme corollaire la même disposition pour la Communauté française, le 27 septembre et pour la Communauté germanophone, le 15 novembre(1).En fait, l'idée n'est pas vraiment nouvelle : en 2004, deux députés libéraux flamands avaient déjà déposé une proposition de loi dans ce sens.
Les rattachistes wallons ne peuvent qu'applaudir à l'initiative, hautement symbolique, en déplorant qu'une fois de plus, elle provienne seulement du Nord du "pays" et pas du Sud. Mais il y a pire : une fois de plus également, la Wallonie est complètement niée dans le projet au profit de la Communauté "française" qui est tout sauf "française"et wallonne. En dépit de notre respect pour Fernand Massart, il y a des jours où l'on se prend à regretter que le député du Rassemblement Wallon ait proposé que cette "Communauté" ait une fête officielle le 27 septembre et que cette date n'ait pas été réservée à la Wallonie.
Certes, la Région wallonne n'était pas encore constituée, mais l'impatience très compréhensible de notre ami à doter "quelque chose d'officiel" d'une fête et d'un drapeau (wallon) a eu des con séquences qu'il n'imaginait pas : l'occultation de la Wallonie, sa relégation au deuxième plan par rapport à cette fausse "communauté", qui n'est qu'une sorte de magma francophone sans corps, sans âme, sans frontières, sans identité, dont les représentants ne sont que des ventriloques manipulés par les belgicains.
Certes également, la Wallonie a aussi une fête officielle fixée, par un décret du Parlement wallon, au troisième dimanche de septembre, date qui ne fait que confirmer plus ou moins celle que l'Assemblée wallonne, en 1913, avait établie le dernier dimanche du même mois. Mais on ne peut comparer cela avec une fête à date fixe comme le 11 juillet pour la Flandre et le 29 septembre pour les "francophones". En outre, rien n'est plus démobolisateur que d'avoir deux fêtes aussi rapprochées pour le même événement : il n'en résulte, pour les Wallons comme pour les Bruxellois - qui ont en outre la "fête de l'Iris"- que confusion et perte d'identité.
Depuis l'instauration de la fête de la "Communauté française", il n'y a plus une, mais des fêtes de Wallonie diluées, pendant tout le mois de septembre, dans des manifestations plus folkloriques les unes que les autres. Ca amuse sûrement les Wallons, dont on sait qu'ils aiment faire la fête, mais la comparaison entre ces festivités plus ou moins lénifiantes et la fierté nationale flamande qui s'exprime le 11 juillet, fait cruellement penser à la fable de la cigale et de la fourmi !
Ce n'est pas un hasard si, depuis 1970, personne n'a trouvé un terme unique pour nommer ce machin, comme dirait de Gaulle. Alors que le mot "Flandre" sonne comme un coup de clairon, la Communauté française de Belgique, même rebaptisée "Wallonie-Bruxelles", fait penser à une communauté de ressortissants étrangers ou à une tribut africaine dont une partie serait plus ou moins bilingue, voire multilingue... On reste abasourdi en voyant que le président du RWF et ses quelques fidèles s'obstinent, contre toute évidence, à voir dans ce machin une Communauté de destin ! Une "communauté" que le Mouvement wallon a toujours récusée...
(1) Voir Le Soir et La Libre de ce 20 août 2009.
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15 commentaires:
J'avais lu l'information dans Le Soir (je suis abonnée) mais si j'ai bien compris, cette proposition flamande n'a pas beaucoup de chances d'aboutir parceque les patrons (FEB et Classes moyennes) sont fort réticents,et surtout, dit le journal, il y a le problème de Bruxelles où les flamands et les francophones travaillant dans la même entreprise auraient congé à des jours différents, ce qui serait un vrai casse-tête pour les entreprises de la capitale.
Voilà, c'est encore les Bruxellois qui empoisonnent tout ! S'il y a une communauté française, c'est à cause d'eux et c'est à cause de la Communauté française que la Wallonie n'aura pas droit à un jour férié fixe pour notre fête. Il faut vraiment supprimer cette communauté française et comme cela, la Wallonie aura sa fête officielle le 29 septembre, la Flandre le 11 juillet et Bruxelles le jour de la fête de l'Iris.
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ???
Oui, et pour que les trois régions puissent avoir un congé férié payé pour les travailleurs et les étudiants sans instituer un jour férié supplémentaire,crainte des patrons,il y a une solution toute simple : supprimer le congé du 21 juillet, ainsi on restera à 10 jours fériés légaux par an.Ou alors, que le 21 juillet soit seulement le jour férié des Bruxellois, au lieu de la fête de l'Iris. La communauté de langue allemande a bien choisi comme jour de fête le 15 novembre, qui est la fête du Roi.Et le 21 juillet n'est populaire qu'à Bruxelles, à Liège on fête le 14 juillet, pas le 21 et dans les autres villes wallonnes, il n'y a pas grand'chose ce jour là, à part les anciens combattants bien sympathiques, mais de moins en moins nombreux.
S'il continue à mettre la Wallonie et Bruxelles sur le même pied, et à défendre les francophones périphériques, le RWF va droit dans le mur. Il ne va pas augmenter son score aux prochaines élections fédérales, il va perdre des voix : il fera toujours 0,3% à Bruxelles (les gens préfèrent voter pour le FDF, plus crédible), mais retombera à peine à 1% en Wallonie. Et qu'il cesse aussi son jacobinisme que les gens n'aiment pas et adopte la formule sage et intelligente de M. Lenain : l'Union-intégration à la France et pas l'assimilation. Après dix ans d'essai, M. Gendebien et ses amis devraient quand même se rendre compte qu'à ce sujet, ils font fausse route. Ce n'est pas pour rien que l'ancien président de son parti et deux vice-présidents l'ont quitté, ainsi que des militants de la base.
Un rattachiste convaincu.
Nous n'avons qu'une Fête nationale : le 14 juillet ! Nous n'avons dès lors pas besoin d'un "jour férié" pour une fête régionale wallonne.
Je constate qu'ici, dans ce blogue, tout est bon pour accabler les Bruxellois francophones et les Wallons de Bruxelles, qui ne sont pas responsables des erreurs et des fautes des dirigeants de la Communauté française, parmi lesquels figurent de nombreux Wallons de Wallonie ! Oui, tout est bon, dans ce blogue "démocratique", pour prôner une politique d'abandon de Bruxelles, une politique de honteuse capitulation et d'émerveillement soumis devant des nationalistes flamands qui ne sont pas, ne vous en déplaise, nos "alliés objectifs", et qui n'ont, du reste, pas l'intention de proclamer l'Indépendance de la Flandre.
Vous vous en prenez aussi au président Gendebien, qui, le premier, a brisé le tabou de Bruxelles en prônant sa réunion à la France. Comme c'est commode ! A votre aise, Liégeois ! En pratiquant la génuflexion devant Bart De Wever et consorts, en abandonnant des centaines de milliers de francophones, Wallons et Bruxellois, en semant la discorde en nos rangs, vous êtes en train de nous confirmer que Liège n'est plus rien d'autre qu'une ville de province, étroitement et tristement belge.
"Et qu'il cesse aussi son jacobinisme que les gens n'aiment pas et adopte la formule sage et intelligente de M. Lenain : l'Union-intégration à la France et pas l'assimilation."
Le fait est que même si, en France, on envisageait une assimilation, cela ne se ferait jamais directement. Un statut intermédiaire de type "union-intégration" serait considéré comme nécessaire en France.
-> on n'est plus à l'époque où on annexait des pays sans tenir compte des conséquences! Ce qui marche à long terme, ce sont les démarches d'intégration progressives, où les populations concernées sont amenées à s'approprier 'naturellement' les objectifs qu'on leur propose!
Je suis surpris qu'il reste encore des rattachistes avec pour agenda l'assimilation, alors que cette solution ne leur sera pas proposée d'amblé, du côté français!
Par contre, sachez toutefois que le processus d'union-intégration peut très bien évoluer vers une assimilations, si les conditions sont favorables du côté Wallon...
Frédéric, Ile de France
@ M. Eric Basso :
1) Bien sûr, les rattachistes wallons n'ont qu'une fête nationale : le 14 juillet.
2) Il est cocasse de traiter Liège de "ville de province, étroitement et tristement belge", alors que c'est la seule ville de Wallonie et de la "Communauté française", où l'on fête, précisément le 14 juillet et non le 21 !
3) Le 14 juillet est, à Liège, une fête très populaire, qui rassemble chaque année plus de 30.000 Liégeoises et Liégeois.
4) Le jour où M. Basso et ses amis parviendront à faire aussi bien à Bruxelles qu'à Liège et à rassembler, dans le parc du Centenaire, quelque 135.000Bruxellois francophones pour fêter le 14 juillet (même proportion qu'à Liège),les Liégeois seront les premiers les soutenir.
5) En attendant, le score du RWF-RBF à Bruxelles plafonne à 0,3%, c'est à dire 10 fois moins qu'en Wallonie et c'est Bruxelles qui "demeure étroitement et tristement belge".
6) Pendant une dizaine d'années, c'est M. Schreurs, l'animateur du blogue "Liège-France", qui a présidé le Comité organisateur de la fête du 14 juillet à Liège.Il a autrement fait ses preuves que le président du RWF.
7) L'avenir nous dira si la Flandre prendra oui ou non son indépendance et fera ainsi disparaître l'Etat belge. Mais ce qui est sûr, c'est que les Wallons et les Bruxellois ne prendront jamais une telle initiative.
8) Que cela plaise ou non, les nationalistes flamands sont donc bien les "alliés objectifs" des rattachistes wallons.
Alexandre Dumas a écrit que "Liège est un petit coin de France perdu en Belgique"...et Jules Destrée que Bruxelles était la "cité des métis".
Ce qui est surprenant, chez certains militants néo-rattachistes comme M.Basso, c'est qu'ils n'ont aucun sens du débat démocratique, pourtant si à l'honeur en France. Ils sont pour une sorte de "pensée unique" distillée par le Chef, en l'occurence ici le Président, en qui ils voient une sorte d'oracle. Dès qu'on exprime un avis différent, on est immédiatement accusé de jeter la zizannie !
Ils n'ont généralement pas d'arguments.C'est pour cela qu'ils n'aiment pas débattre d'un sujet. Ce sont des fanatiques, comme les gens d'extrême-droite ou d'extrême-gauche.ILs sont viscéralement anti-flamands comme d'autres sont anti-juifs ou anti-arabes.
Pour que la Wallonie puisse se réunir à la France, il faut d'abord qu'elle soit séparée de la Flandre. Or les seules forces politiques capables de réaliser cette séparation se trouvent en Flandre. Donc il faut encourager les séparatistes flamands qui, en fait, travaillent pour nous ! C'est en ce sens qu'ils sont les alliés objectifs des rattachistes wallons. CQFD !
Oui, Liège fête le 14 juillet : cela nous fait une belle jambe ! Les Liégeois savent-ils au moins pourquoi ils le fêtent ? Je parie que la plupart s'en moquent comme de colin-tampon; ils s'amusent le 14 juillet comme le 15 août; ils s'amusent aussi lorsque le Standard est sacré champion. Voilà qui ne fait pas avancer d'un pouce notre Cause, et qui n'érige pas Liège en modèle, sauf pour le folklore ! Car il s'agit actuellement de folklore, sans plus.
De surcroît, un rattachisme principautaire comme celui qui est prôné ici, un rattachisme qui se désintéresse du sort de Bruxelles et de sa périphérie, alors que l'avenir de l'Etat belge se jouera vraisemblablement à Bruxelles, est inacceptable et indécent. Chacun sait que Bruxelles n'est pas une ville wallonne (elle aurait pu le devenir cependant), mais elle n'est plus - depuis belle lurette -une ville flamande, et le fait francophone y est indiscutable. Vous y êtes indifférents ? Cela ne vous concerne pas ? Mais alors, vous êtes de bien curieux réunionistes ! Vous comptez sur les nationalistes flamands pour atteindre votre objectif, fût-ce au prix de Bruxelles, que vous êtes prêts à leur vendre, s'ils vous proposent ce marché. Pareil dessein n'est pas très glorieux : nous sommes en 2009, que diable, plus au temps d'Albert du Bois et de Jules Destrée ! Nous ne sommes plus non plus, cher Monsieur Schreurs, en 1946, lorsque le Congrès National Wallon se montrait incapable de trancher entre "fédéralisme à deux" et "fédéralisme à trois" !
Je ne suis pas un 'néo-rattachiste' : je suis un Wallon de Bruxelles, réunioniste français depuis plus de trente ans. Je constate qu'au RBF, des esprits chagrins ont reproché au président Gendebien de délaisser Bruxelles au profit de la Wallonie, et qu'en Wallonie, à Liège en particulier, d'autres lui reprochent d'être trop "bruxellois". En somme, tous les prétextes sont bons.
Les "Wallons de Bruxelles" me font penser aux "Français d'Algérie". Il y a parfois des choix douloureux à faire. Pour sauver la République, le général de Gaulle, a conclu un accord avec le FLN et a bien dû "abandonner" les pieds-noirs, alors qu'il leur avait pourtant dit, à Alger, "Je vous ai compris". Quel que soit l'intérêt, pour la francophonie, de défendre les Bruxellois francophones, on ne peut pas demander aux rattachistes wallons de renoncer à leur combat par solidarité avec les Bruxellois. C'est comme si de Gaulle avait choisi de défendre l'"Algérie française" plutôt que la République. On ne peut mettre en cause l'avenir français de 3.500.000 Wallons pour "sauver" cent mille francophones de la périphérie bruxelloise, qui sont pour la plupart belgicains et anti-français. Il faut avoir le sens des réalités !
M. Basso voudrait avoir "le beurre et l'argent du beurre", avec le sourire de la crémière (Marianne)!
Je pense que la situation que déplore M. Basso provient d'une confusion entre le combat rattachiste et le combat francophone.
Le combat des rattachistes wallons n'est pas un combat linguistique, car les Wallons ne sont nullement menacés par les Flamandsdans dans la pratique de leur langue . C'est un combat nationalitaire, en ce sens qu'ils se battent pour que la Wallonie rejoigne la grande Nation française non seulement en raison d'affinités linguistiques, mais pour toutes les valeurs que la France représente, en Europe et dans le monde.
Par contre, le combat des francophones de Bruxelles et de sa pariphérie est essentiellement linguistique, les droits de l'Homme et la protection des minorités n'étant invoqués que parce qu'ils refusent d'accepter que, dans le Brabant flamand, la langue officielle (dans l'administration, les tribunaux et les opérations électorales) soit le néerlandais.
Les deux combats sont également honorables. Mais s'ils peuvent être jumelés, voire confondus, chez les rattachistes bruxellois, il n'en va pas de même pour les rattachistes wallons qui peuvent légitimement espérer davantage des séparatistes flamands que des francophones bruxellois pour obtenir la partition de la Belgique.
L'erreur a été de créer un seul parti, le RWF-RBF, dont les deux "ailes" sont présidées par la même personne, et qui, dans toutes ses manifestations, associe les deux régions dans un destin commun alors qu'elles sont dans des situations très différentes, tant par rapport à l'Etat belge qu'aux revendications flamandes.
Cela me paraît tellement évident que j'ai peine à comprendre le point de vue de M.Basso.
Dans ce débat, il n'est pas question de querelle de personnes, comment certains le pensent, ni de chercher des prétextes pour critiquer l'un ou l'autre. Mais le fait, précisément, que M. Gendebien soit perçu à Bruxelles comme trop wallon et à Liège comme trop bruxellois, montre bien qu'il s'agit de deux combats différents, voire opposés sur certains points.
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