Charles Piqué : "Il faut intégrer une fois pour toutes que la Flandre est dans un trip (sic) autonomiste

Dans une interview à La Libre, M. Chales Piqué, ministre-président de la région bruxelloise, estime qu'une "réforme institutionnelle d'envergure s'impose d'autant plus pour Bruxelles qu'il faut garantir son refinancement. Sans réforme, les blocages persisteront et mettent tout le pays en danger. Je dis donc à ceux qui veulent sauver la Belgique qu'ils doivent négocier. C'est la seule manière de sauver ce qui peut encore l'être. Le temps joue contre nous; tout report d'une grande discussion sera mis à profit par les séparatristes affirmés ou rampants(...) Il faut intégrer une fois pour toutes que la Flandre est dans un trip (sic) autonomiste".

Interrogé à propos du récent discours de M. Crols, ancien rédacteur en chef de Trends, à l' IJserwake, M. Piqué le situe bien évidemment dans un scénario séparatiste, mais observe que "si la Flandre veut lâcher Bruxelles pour devenir un Etat indépendant, il faudra de toute façon négocier. Ce genre de déclaration est en tout cas révélateur de la pression très forte qu'exercent les radicaux sur les modérés flamands. Mais, ajoute le ministre-président, sans qu'on comprenne très bien pourquoi, "tout ennemi de la Belgique est un ennemi de Bruxelles qui en est le symbole". A méditer...

Dans le même numéro, La Libre fait part de la réaction d'un député permanent du Brabant flamand, M. Tom Troch, au sujet d'un projet commun d'organisations patronales francophones et flamandes de créer une sorte de "Grand Bruxelles" s'étendant sur 35 communes et incluant donc non seulement le Brabant flamand (sauf l'arrondissement de Louvain), mais aussi le Brabant wallon ! Ce n'est pas la première fois qu'on entend parler de cette idée saugrenue. Elle avait déjà été lancée il y a quelque temps non par les milieux patronaux, mais par...M. Olivier Maingain, président du FDF, qui n'est pas à un reniement près. M. Toch a réagi vivement à cette inacceptable prétention, "en contradiction totale avec l'aspiration à une scission de l'arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde", en quoi il a tout-à-fait raison.

Des responsables politiques du Brabant wallon réagiront-ils avec la même fermeté que leur collègue flamand à ce nouvel expansionnisme bruxellois ? On veut l'espérer, mais on demeure sceptique, même en ce qui concerne nos amis rattachistes du roman pays de Brabant...