mercredi 9 septembre 2009

La S.A. Belgique en faillite

Le ministe fédéral du Budget l'a annoncé urbi et orbi : faute d'économies drastiques, la Belgique va tomber en faillite. Elle l'est déjà virtuellement. Si l'Etat belge était une société privée, il le serait réellement. L'Etat fédéral ne pouvant supporter seul l'effort budgétaire indispensable, les Etats fédérés que sont les régions et communautés doivent participer à cet effort à concurrence de 35%, a déclaré le ministre. On connaît la fière réponse du gouvernement flamand, aiguillonné par M. Geert Bourgeois, ministre N-VA du budget : plus un euro pour le fédéral !
Au lieu de se réjouir, comme les nationalistes flamands, et comme nous, de la faillite de la "S.A Belgique", annonçant la fin programmée de cet Etat artificiel, un bloggeur rattachiste liégeois, M. René Thirion, semble tout effrayé : par suite de la "déconfiture de l'Etat belge", que les Flamands ne veulent plus renflouer financièrement, "les régions bruxelloise et wallonne vont être asphyxiées" et il voit déjà "les francophones à genoux implorant quelque moyen de subsistance contre une réforme de l'Etat qui consacrerait une Belgique flamande"
M. Thirion a raison d'espérer que cette fois, les Wallons renonceront à "prier, supplier, vendre leur liberté". Mais où est la "Belgique flamande" qu'il redoute ? Il ne comprend donc pas que ce que veulent les nationalistes flamands, ce n'est pas dominer une Belgique exsangue, mais construire un Etat flamand et pour cela, laisser la Belgique s'asphyxier et dépérir, "pourrir lentement", en utilisant au maximum, avec leur argent, leurs compétences régionales et communautaires. C'est cela la "doctrine Maddens"...
Combien de fois faudra-t-il répéter que les nationalistes flamands ne "travaillent" pas contre nous, mais pour nous ? Comme le dit très bien M. Lenain, notre compatriote français, ce sont les nationalistes flamands et non les rattachistes wallons qui feront sauter l'Etat belge et permettront ainsi, indirectement, la réunion de la Wallonie à la France. Ce raisonnement- ou plutôt cette évidence- est-il donc trop subtil pour certains de nos amis ? M. Thirion en est encore à croire que c'est "par une indigestion d'injustice sociale (laquelle, donc ?), la colonisation économique (alors que la plupart de nos grandes entreprises sont déjà sous contrôle français!), et l'oppression politique (sur la Wallonie ???) de la Flandre, que la Wallonie rejoindra la France...Le rôle des rattachistes n'est pas de diaboliser les Flamands ni de courir après d'hypothétiques succès électoraux, mais de sensibiliser la population wallonne à l'idée que la partition de la Belgique est inévitable, parceque les Flamands le veulent- et que la meilleure solution d'avenir pour la Wallonie est, dans ce cas, une union-intégration à la France
M. Thirion, qui ne cache pas sur son blog qu'il exprime "ses humeurs", va -îl encore longtemps se tromper de cible, et tel un nouveau don Quichotte, guerroyer sans fin contre les moulins à vent flamands ? Quel temps et quelle énergie perdus !
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2 commentaires:

C. Thayse a dit…

Virtuellement en faillite... Ce qui ne cveut rien dire pour un Etat. La comparaison avec une entreprise ne tient pas, désolé (enfin, virtuellemnt...) pour ce ministre des finances, un Etat normal, même neuf, ne peut être considéré comme impécunieux (et donc en faillite, ce qui contraint les créanciers à négocier), puisqu’il a toujours le pouvoir absolu et exorbitant de lever l’impôt, sans limitation quantitative et temporelle, ce que tout débiteur « privé » et failli ne peut évidemment faire.

Ne nous laissons pas prendre à ces propos. Voyons plutôt ce qu'ils cachent comme message ! Ou plutôt ce que nous pouvons en tirer pour faire progresser notre idéal.

Eric Basso a dit…

Ce n'est peut-être pas la faillite, mais la situation est "sérieuse", nous dit-on. Les nationalistes flamands ne nous ont jamais fait de cadeaux, ce n'est pas en affrontant cette crise financière, économique, sociale et existentielle qu'ils nous en feront ! Ce ne sont pas nos alliés. Je trouve plutôt humiliant qu'il faille compter sur eux pour mettre un terme à la pantalonnade belge. Mais peut-on réellement compter sur eux ? Sur leur double langage, leur double jeu, leurs oscillations permanentes entre "minimalisme" et "maximalisme" ? Non. Ne nous leurrons pas. Bart de Wever est parfois ambigu, lui aussi. Malgré les apparences, la Flandre ne renonce pas à cumuler les avantages d'une autonomie approfondie et de la mainmise sur un Etat belge réduit à la portion congrue.