lundi 14 septembre 2009

Les "schreursistes", une tendance réaliste d'ouverture et de rassemblement

Dans un mémoire en sciences politiques présenté en 1995 par Isabelle Counson (1), était apparue l'expression de "schreursiens" pour qualifier les rattachistes qui, à cette époque, s'opposaient aux propos doctrinaires de M. Maurice Lebeau, fondateur et président du Mouvement wallon pour le retour à la France (RF), dont on a reparlé récemment sur le "Forum Bruxelles-Francophone".
Alors déjà, la tendance "schreursienne" apparaissait comme celle de l'ouverture et du rassemblement. Elle prônait, en effet, des accords et des actions communes avec d'autres mouvements wallons comme Wallonie Libre et Wallonie, Région d'Europe. C'est ainsi que la mouvance rattachiste put s'exprimer à la Conférence des Peuples de Langue française par l'intermédiaire de Wallonie Région d'Europe qui y réprésentait la Wallonie et accepta d'inclure dans sa délégation un indépendantiste, Jean-Emile Humblet et un rattachiste, André Schreurs.
C'est également cette politique qui permit la constitution de la plateforme "France-Wallonie-Liberté" groupant le RF, Wallonie Libre et Wallonie-France, que rejoignit un temps le groupe "République" de José Fontaine.
Voici que, sur le blogue du "Forum Bruxelles-Francophones", cette tendance, qui caractérise "Liège-France", réapparaît sous la dénomination de "schreursiste"(2). En gros, les "schreursistes" rejettent aussi bien la "pensée unique" et la "discipline de parti" du RWF, que le "politiquement correct", sont favorables à la formule de "l'Union-intégration" à la France (défendue par M. Lenain) plutôt que qu'à l' assimilation pure et simple voulue par M. Gendebien, sont plus "gaullistes" que "républicains laïques" et prônent des contacts, voire des accords d'une part avec les indépendantistes et régionalistes wallons et d'autre part avec les nationalistes séparatistes flamands.
Pourquoi cette stratégie, qui provoque réprobation et grincements de dents dans certains milieux rattachistes, particulièrement à Bruxelles ? Pour trois raisons :
1) Parce que les rattachistes, seuls, ne sont pas suffisamment nombreux pour pouvoir exercer une influence réelle en Wallonie et bien moins encore à Bruxelles;
2) Parce que l'opinion wallonne n'est pas mûre pour une assimilation impliquant l'adoption dans de nombreux domaines, du jour au lendemain, du système politique, juridique, électoral et administratif français et qu'il faut procéder par étapes en respectant la personnalité des Wallons;
3) Parce que la seule force politique capable de faire bouger les choses et de réaliser un vrai confédéralisme ou mieux encore la partition définitive de la Belgique est constituée par les séparatistes flamands, qui représentent 37,1% de l'électorat du Nord.
La politique que l'on qualifie de "schreursienne" est simplement une politique réaliste, qui tient compte des faits, une "realpolitik". Elle a toujours consisté a tenter de rassembler les forces wallonnes et de trouver en Flandre des alliés circonstantiels pour mettre fin au régime belge.Ni plus, ni moins. Et il est piquant de constater que, quasiment des traîtres ou des "fascistes" pour certains, les "schreursiens" sont pour d'autres des "romantiques-révolutionnaires"...
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(1) Isabelle Colson, Le rattachement de la Wallonie à la France : utopisme ou réalisme ?, Liège, 1994-1995, Faculté de Droit, 79 p.
(2) "J'aimerais que nos amis schreursistes nous disent avec quels nationalistes flamands il serait judicieux de prendre contact, tant ceux-ci sont nombreux et tant leurs tendances sont variées", demande un internaute sur le Forum Bruxelles-Francophone.

4 commentaires:

G.Docquier a dit…
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G. Docqier a dit…

N'était-ce pas le programme du "Parti France" et ce qui le différenciait du RWF ? Qu'est devenu ce parti ?

Un message venu de France a dit…

Il me paraît regrettable que les rares "contacts" en France de PH. Gendebien le laissent développer auprès des Wallons et des Bruxellois un discours inepte politiquement (côté "belge") et infondé techniquement (côté "français").

Paul Marchot a dit…

Ce sont bien évidemment les nationalistes flamands séparatistes, c'est-à-dire indépendantistes qui nous intéressent en vue d'une alliance éventuelle.Par contre, nous sommes résolument opposés à la tendance impérialiste de certains Flamands vis-à-vis de la Wallonie. Je pensais que c'était bien clair pour tout le monde.