vendredi 25 septembre 2009

Tintin chez les Flamands...

On avait déjà Tintin au Congo, qui avait fait des vagues. Voici à présent "Tintin chez les Flamands'. Le Soir d'aujourd'hui nous l'annonce, sous un grand titre: Le Premier wallon chez les patrons flamands, précédé d'un "sous-titre" insidieux : On avait presqu'oublié le communautaire. C'est que Le Soir, qu'on croirait passé aux mains des socialo-monarchistes, ne rate aucune occasion, si mince soit-elle, d'écrire en "belge". Entendons-nous, son français est impeccable, mais c'est l'expresion d'une pensée belge, comme celle de la Communauté "française" et des Bruxellois francophones qui nous dénigrent...
Ainsi donc, M. Rudy Demotte s'en est allé parler aux membres de la Voka, le pendant flamand de l'UWE (Union wallonne des Entreprises), à l'occasion de leur lunch traditionnel, où il a été présenté comme un "Belge", souligne Le Soir avec jubilation, mais qui convient quand même, qualques lignes plus loin, que c'était une image d'Epinal (ce genre d'images connues pour leur naïveté). Il paraît que le ministre-président wallo-francophone s'est fait apprécier en Flandre par son pragmatisme (?) et que sa cote de popularité y serait même élevée. N'est-ce pas plutôt parce qu'il n'est wallon qu'à demi, étant né à cheval sur la frontière linguistique, à Ronse/Renaix, et qu'il parle d'autant mieux le néerlandais que celui-ci a été sa langue véhiculaire pendant les dix premières années de sa vie? Né d'un père wallon comme Yves Leterme, mais ayant basculé de l'autre côté ? Avec cette différence énorme qu'Yves Leterme, sauf depuis qu'il est ministre des Affaires étrangères, n'a jamais été présenté comme "belge" ! A l'étranger, cela ne mange pas de pain !
Mais qu'a raconté au juste notre nouveau Tintin, surnommé aussi chez nous "Rasemottes"? Le Soir n'en dit pas grand chose, sItaliqueauf qu'il aurait vanté son plan Marshall "favorable aux entreprises et boostant(sic) l'innovation pour développer les pôles de compétitivité", apparamment apprécié par les patrons flamands présents.
On signale que M. Philippe Muyters, l'ancien administrateur-délégué de Voka passé à la N-VA et devenu ministre dans le gouvernement de Kris Peeters, était présent, ainsi que M. Bart De Wever. Le président de la N-VA a demandé à M. Demotte ce qu'il pensait de"ces gens qui empoisonnent tout en continuant dans la périphérie à refuser de parler néerlandais", mais il a répondu avec superbe - et à côté de la question - qu'il était "solidaire des ouvriers d'Opel à Anvers et que cela lui paraissait plus important que ce problème...
Cette offensive douteuse de M. Rudy Demotte, qui tente de nouer avec les Flamands des contacts "belgo-belges", rend plus nécessaire que jamais les contacts et un accord avec les "vrais Flamands", c'est-à-dire les nationalistes et les séparatistes qui, seuls, peuvent accélérer l'évaporation de la Belgique, pour reprendre une expression de José-Alain Fralon.
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4 commentaires:

Georges Lambert a dit…

A propos de l'Union Wallonne des Entreprises, son nouveau président, l'ex-patron de "Paradisio" (!), M.Eric Doms, avait dféclaré, toujours dans "Le Soir", que "les neuronnes consacrés à l'institutionnel et à l'identitaire sont de la matière grise détournée de l'économie" !
Ben voyons ! A quoi ça sert d'être Wallon ou Flamand ? On pourrait ajouter : Français ou Allemand, Russe ou Américain...Pour M. Doms, ce qui compte c'est la compétivité,la globalisation,les multinationales! Curieux pour un défenseur des PME ! Il déclare toutefois : "LES DESTINS DE LA WALLONIE ET DE LA FLANDRE SEMBLENT S'ELOIGNER DE PLUS EN PLUS ET NOUS DEVONS NOUS PREPARER A L'AUTONOMIE". Qu'il considère que "c'est une idiotie" nous est indiférent : ce qui importe est qu'il reconnaisse les faits !

A. Schreurs a dit…

Les patrons flamands ne se trouvent pas seulement à la "Voka". Beaucoup d'entre eux sont aussi membres du Club "De Warande" qui prône l'indépendance de la Flandre.

Guy Doneux a dit…

Tous les patrons de PME ne pensent pas comme M. Doms. Allez demander l'avis des producteurs de lait wallons !

A. Schreurs a dit…

"Le Soir" s'évertue - en vain! - à mettre en vedette des Flamands belgicains (il en existe, comme M. Herman Decroo, par exemple). Le dernier en date est un certain Dave Sinardet, inconnu au bataillon, mais "belge". Ce jeune politologue de l'université d'Anvers a une idée qu'il qualifie lui-même de "modeste contribution" : créer un "espace fédéral". De quoi s'agit-il ? "Ce pays a deux espaces publics, un flamand et un francophone, mais pas d'espace fédéral". L'Union européenne non plus, reconnaît-il... Il voudrait donc créer un "espace concernant tous les Belges", car pour lui, dans le système actuel, "Flamands et francophones se retrouvent coincés dans ce qu'on appelle, dans la théorie des jeux, un 'chicken game'..." Vous avez compris ? Non ? C'est que vous n'êtes pas politologue...Cela veut dire que, dans le contexte belge, " les deux joueurs paient les pots cassés sous la forme d'une augmentation de la dette publique, d'une couverture sociale amoindrie et d'une augmentation d'impôts".
Au moment ou "la Flandre commence à se rendre compte que ce n'est pas seulement la Wallonie qui lui coûte cher, mais aussi l'Etat fédéral" (une réflexion juste de M. Gendebien sur son site), le politologue flamand Dave Sinardet prétend tout simplement le contraire, sans autre argument que son "chicken game". Il demeure heureusement modeste et non dépourvu d'humour: "Je ne suis pas naïf, une chronique comme la mienne ne changera évidemment pas les choses", je suis "peut-être simplement 'contraire', masochiste ou les deux. Car le résultat est implacable : un vent contraire venant des deux directions"...
Mais puisque la chronique et la théorie de M. Sinardet ne changeront rien, à quel "game" joue donc "Le Soir" ?