vendredi 2 octobre 2009

Nothomb s'en va-t-en guerre, mironton, mironton, mirontaine...

Coucou, le revoici ! Après dix ans de silence, le baron Charles-Ferdinand Nothomb, celui-là même avec lequel M. Paul-Henry Gendebien avait négocié son retour au PSC après le crash du RW, et qui plus tard, s'était fait envoyer au tapis par Joëlle Milquet - soutenue par Gérard Deprez - pour l'élection à la présidence du parti, refait parler de lui.
En fait, c'est une croisade pour la paix, pas pour la guerre, qu'il vient d'entreprendre en publiant Un plan de paix pour la Belgique (1). Dans son livre, il appelle ni plus ni moins, à sauver le pays (un "pays"?). Il y prône la réconciliation nationale (d'une nation qui n'existe pas, ndlr), un grand armistice (on se croirait en 1918, ndlr), un pacte entre gens de bonne volonté (où sont-ils? ndlr), un accord culturel Nord-Sud (quelle culture ? ndlr), un plan linguistique (l'immersion ou plutôt la submersion scolaire! ndlr), des échanges entre professeurs et étudiants, et autres joyeuses naïvetés. C'est qu'il y croit, le brave baron Nothomb, un peu comme ce chanteur flamand un peu sot, le fameux Clouseau (2), qui fredonne bêbêtemnt Leve België, vive la Belgique, oh!oh!oh!
Il est temps de dépasser le système traditionnel du dialogue de communauté à communauté, à bout de souffle, affirme-t-il. Pauvre Monsieur Nothomb ! Ce n'est pas le dialogue communautaire qui est à bout de souffle, c'est la Belgique elle-même; elle est en véritable détresse respiratoire. Au lieu de l'entuber pour lui fournir l'oxygène qui lui fait défaut depuis longtemps, il vaudrait mieux la laisser mourir paisiblement, dans l'inconscience où elle se trouve déjà. Voilà le vrai plan de paix dont la Belgique a besoin, une paix...éternelle.
Mais non, M. Nothomb, perdu dans ses rêveries ardennaises, veut pratiquer sur elle l'acharnement thérapeutique. Il trouvera sans peine des complices chez les médecins et les infirmières du Sud, comme M. Rudy Demotte (la rigueur éthique) ou Mme Hoyos (touche pas à ma sécu!), mais ce sera - heureusement !- une mission impossible au Nord, où les partis séparatistes recueillent plus de 37% des voix, alors que les socialistes et les libéraux sont en recul constant. Allez leur parler de " reconstituer des familles politiques" par dessus la frontière ethnique, ils vous riront au nez.
Comment la presse accueille-t-elle les propos du baron luxembourgeois ? C'est "un retour de flammes, une foi postunitariste après le quasi crash communautaire de 2007", estime David Coppi dans Le Soir. Pour lui, cette rêverie éveillée n'est pas hors du temps, comme Clouseau, précisément. M. Nothomb est quand même un peu âgé pour faire sa profession de foi ! Quant à la chansonnette de Clouseau, si elle est dans l'air du temps, c'est parce qu'elle est, en fait, un chant du cygne. La Libre Belgique semble un peu plus réaliste que Le Soir : elle titre son commentaire : Sur le front belgo-belge..
Mais c'est dans Le Vif-L'Express de ce vendredi que l'on trouve sur le sujet les propos les plus lucides, ceux du ministre-président bruxellois Charles Piqué, qui déclare: "Philippe Moureaux a sous-estimé la détermination des Flamands à nous amener là où ils nous ont aujourd'hui amenés : au pied d'une négociation qui porte les germes du confédéralisme. Il a évolué dernièrement en se rendant compte que le processus de distanciement avec la Flandre était irréversible". N'en déplaise au "Wallon" Charles-Ferdinand Nothomb et au "Flamand" Guido Fonteyn...
(1) Charles-Ferdinant Nothomb, Un plan de paix pour la Belgique, 2009, éd. Racines, 136 p.
(2) Voir un message précédent.
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9 commentaires:

A. Schreurs a dit…

Après consultation des autres administrateurs et de plusieurs de nos amis, j'ai décidé, bon prince, de consentir à la demande pressante du baron Paul-Henry Gendebien, non par crainte du proçès dont il me menaçait - la Justice a autre chose à faire que de s'occuper de pareilles broutilles !- mais dans l'intérêt supérieur de la Cause rattachiste.
J'ai donc supprimé le commentaire litigieux posté par Mme Isabelle Eysen sur notre message du 27 septembre.
En revanche, nous voulons croire que le baron Gendebien répondra aux questions courtoises que nous lui avons posées dans ce message.
Pourquoi tient-il tant à son titre BELGE de baron ?
Pourquoi, au lieu de répondre aux propositions de M. Jacques Lenain,laisse-t-il des memnres de son Bureau exécutif insulter notre ami français sur la Toile, sans prendre de sanctions ?
Comme il lit, ou se fait lire - ce qui nous ravit, Jean-Sébastien Jamart et moi- les messages et les commentaires publiés sur les sites ou blogues rattachistes indépendants, il est certainement au courant de tout ce qui concerne M. Lenain et ses intéressantes propositions. En ne réagissant pas,il commet une faute politique majeure pour le chef d'un parti rattachiste.

Pierre-Willy a dit…

Il faut par ailleurs savoir que Paul-Henry Gendebien n'est en rien, dans l'état actuel des choses, Président du Rassemblement Wallonie-France.

Je vous invite à prendre connaissance du pourquoi en vous rendant à cette adresse: http://www.ppilat.org/

Xavier Jadoul a dit…

Il y a une chose que je ne puis pardonner à M. Gendebien, c'est d'avoir boycotté les Etats généraux de Wallonie. C'est une faute politique aussi grave que son attitude concernant M. Jacques Lenain.
Rien que pour ces deux raisons, il ne doit pas être réélu à la présidence du RWF lors du prochain congrès statutaire (et non électoral).
Le mieux serait qu'il ne se représente pas et que des militants plus jeunes se présentent au scrutin. Quelqu'un comme Jean-Sébastien Jamart devrait poser sa candidature. S'il le fait, il aura sûrement de nombreux appuis; il peut en tout cas compter sur les Liégeois.

Yves Pierlot a dit…

Je pense plutôt, dans le chef de Paul-Henry Gendebien, à du carriérisme politique qu'au type d'agissements q'on lui reproche. En dehors du MR et d'Ecolo (quoiqu'il ait écrit un livre sur l'écologie politique dans les années 70), il est passé par toutes les alternatives possibles, mais il n'est pas le seul.
Malheureusement, il faut reconnaître que certains membres du Bureau exécutif ne brillent pas par leur intelligence et que leur vue est comme celle d'un cheval de trait : droit devant par idéalisme mais sans aucun pragmatisme. Cela sert à celui qui arrive à sortir du lot. Une devinette : qui est-ce ?
Le RWF, pour P.-H.G, est sa propriété. Cela lui permet de se mettre en avant, toutes les autres alternatives étant épuisées.
J'ai déjà remarqué son peu d'intérêt pour les militants. De fait, un parti dont les militants doivent être des moutons de Panurge n'est pas un mouvement politique mais un monolithe dont l'nefficacité n'a eu de cesse depuis 1999. Ce pourrait être un formidable outil à condition qu'il y ait débat et cause commune, ce en quoi personnellement je ne crois plus.
Je ne pense pas avoir ici dépassé les limites de la liberté d'expression qui figure dans la Constitution "belche", mais heureusement aussi dans la française vue sous l'angle républicain.
Je me demande ce qui va se passer cette semaine. Iraient-ils vers un putsch ?
Bien amicalement.

Georges Lambert a dit…

Si l'on en croit M. Jean-Emile Humblet, ancien sénateur du RW, que j'ai déjà cité dans un commentaire sur un message précédent, M. P.H. Gendebien a toujours méprisé les militants, déjà du temps du Rassemblement Wallon.
"Plein de mépris pour les militants moyens, il se comportait, notamment en Thudinie, comme s'ils avaient la chance qu'il eût bien voulu venir ou "descendre" parmi eux. Il en était de même vis-à-vis de ses "amis" politiques au Conseil économique régional de Wallonie - où je l'ai subi - et à la Chambre des Députés. Son jugement sur les hommes - et les femmes - était souvent marqué de suffisance(...)Il faut dire que l'on vit hélas en "particratie" et, pire, en présidentocratie; c'est plus grave encore dans un petit parti, un parti-mouvement comme il l'appelait, jeune, peu structuré, guère bureaucratique où le président peut donc tout faire, y compris tranformer la veille de leur dépôt, les listes de candidats du Brabant wallon aux élections législatives pour "parachuter" un Bruxellois ignare, physiquement dangereux et futur repris de justice comme tête de liste au Sénat, éliminant un homme de terrain méritant".
Voilà ce qu'écrivait M. Humblet, il y a presque 20 ans (en 1990) dans son livre "Témoin à charge" ( éditions Reflet, page 83).
Le témoignage d'Yves Pierlot concorde avec celui de Jean-Emile Humblet. En 20 ans, rien ne semble donc avoir changé dans la mentalité et le comportement de M. Paul-Henry Gendebien : toujours aussi "dictateur", toujours aussi méprisant pour les miltants, toujours des Bruxellois hargneux et bornés dans son Bureau exécutif, où il fait la pluie et le beau temps, car on n'y vote presque jamais, la plupart des membres se bornant à écouter et applaudir la parole du Chef...
Heureusement, à force d'être méprisés, bafoués, ignorés, les militants du RWF sont de plus nombreux à voir clair, comme notre ami Yves Pierlot. On comprend sa lassitude et son découragement, mais est-ce la solution ? N'est-ce pas plutôt le président qui doit partir et faire place à un homme jeune, tolérant, convivial, ouvert aux débats,pluraliste,rassembleur, bref tout le contraire du baron Paul-Henry Gendebien...

Philippe Rasquin a dit…

Le Baron Nothomb est un homme du passé, presque touchant de naïveté, mais complètement dépassé, "dépassé par les faits" comme dirait M Eyskens, qui était pourtant à ses côtés lors de la présentation de son livre.
C'est quand même surprenant que Monsieur Gendebien ait pu s'entendre avec lui à un des tournants de sa carrière, quand il est rentré au PSC puis s'est fait nommer délégué de la Communauté française à Paris.
Quoique, entre barons belges...

Josette Shipers a dit…

Il faudrait surtout, au RWF, un président qui sache "écouter" au lieu de pérorer !

Georgette Davister a dit…

Le livre de Monsieur Nothomb me
fait penser à une nécrologie ! Je préfère les romans d'Amélie.

Claude Crombez a dit…

A propos de l'omni-présence du baron P.H.Gendebien sur les sites officiels du RWF, sur celui de M Brognet, sectétaire général, sur 14photos, 8 montrent le président du rWF. Si ce n'est pas du culte de la personnalité !