dimanche 25 octobre 2009

Soyons lucides et objectifs...

Le bloggeur liégeois avec lequel nous croisons souvent le fer dit et répète à l'envi, à l'intention des rattachistes, qu'il leur reste 98% de Wallons à convaincre - allusion au fait que le RWF, après dix ans d'effort, ne parvient pas à dépasser les 2% d'électeurs en Wallonie.
Cette affirmation ne tient compte que des résultats électoraux, alors que le très sérieux sondage d'opinion réalisé en 2007 par la Sofrès pour le compte du Soir et d'un quotidien du Nord de la France, a révélé qu'en cas d'implosion de la Belgique, 49% des Wallons sont favorables à la réunion de la Wallonie à la France. Voilà qui est bien différent du score du RWF et dément l'affirmation selon laquelle il resterait 98% de Wallons à convaincre. En fait, pour gagner un référendum, il suffirait de quelques pourcents supplémentaires : deux à trois suffiraient.., étant entendu qu'une majorité plus large serait souhaitable..
Mais ce n'est qu'en cas de scénario dans le genre de Bye bye Belgium, qu'une telle majorité se dégagerait. Cette considération relativise fortement l'importance du score que le RWF peut espérer obtenir. Même s'il dépassait la barre des 5% et même s'il obtenait une représentation significative de 10 à 15% - ce qui est tout-à-fait illusoire - le parti rattachiste ne parviendrait pas à enclencher le processus de la réunion, pas plus que le Vlaams Belang ne parvient, à lui seul, à réaliser l'indépendance de la Flandre.
Les campagnes électorales sont utiles, parce qu'elles mobilisent les militants et sont l'occasion de nous faire connaître et de populariser nos idées, par des distributions de tracts, des collages d'affiches, une présence sur les foires et marchés, mais d'autres manifestations, lors de la fête du 14 juillet par exemple, ou des fêtes de Wallonie, sont tout aussi productives.
Ce qu'il faut en retenir, c'est qu'il y a très peu de chances pour que les Wallons se tournent vers la France aussi longtemps que la Belgique subsistera. Par conséquent, c'est avant tout à la disparition de la Belgique qu'il faut s'atteler, au risque de se faire taxer d'anti-belges. Je n'ignore pas que cette attitude répugne à certains, mais que peut-on faire d'autre, sinon attendre simplement que les nationalistes flamands fassent le travail pour nous ?
Mais ce n'est pas si simple que cela. On sait qu'il y a, chez les nationalistes flamands, deux tendances qui s'expriment : la tendance séparatiste, qui est dominante au Vlaams Belang, à la N-VA et dans la Liste De Decker et la tendance "impérialiste", qui semble majoritaire au CD&V et à l'Open VLD, les choses étant incertaines au SPA. En additionnant les scores des séparatistes/indépendantistes, on n'est pas loin des 40%, ce qui n'offre évidemment aucune comparaison avec les 2% du RWF et le 1% de s listes WALLONS chez nous.
La conclusion est évidente : si nous voulons hâter la partition de l'Etat belge, qui permettra d'organiser en Wallonie le referendum libérateur, la meilleure chose à faire est d'encourager la tendance séparatiste du nationalisme flamand. Cela peut se faire par divers moyens : des conférences en Flandre, des contacts avec les nationalistes, des déclarations communes à la presse...On pourrait commencer par une rencontre entre des représentants du monde universitaire et scientifique, des milieux culturels et associatifs, pour déblayer le terrain.Ensuite, un Manifeste wallo-flamand pourrait voir le jour.
Bien entendu, il faudrait, paralllèment, que les dirigeants réunionistes infléchissent leur discours dans l'optique de l'union-intégration à la France, en teintant le rattachisme d'un régionalisme de bon aloi qui préserve les aspects culturels et sociaux de la société wallonne.
Le débat est ouvert. Donnez votre avis.

12 commentaires:

Un administrateur a dit…

La constitution d'un groupe de travail ayant pour objectif d'étudier les modalités de la partition de la Belgique sera discutée lors de la prochaine réunion du Comité organisateur des Etats généraux de Wallonie, qui aura lieu jeudi prochain, 29 octobre, à 18h30.

Charlier Jambe de Bois a dit…

Tout cela est très bien, mais lacher tout aux flamands, se faire rouler dans la farine et partir pauvres comme Job quémander l'aumône à la France très peu pour moi. Par contre lutter, barrer les flamingants et leur gratter un maximum avant de leur lacher BHV, oui. Car ce n'est qu'en leur faisant face et pousser leur exaspération qu'on les conduira à la séparation.
http://flamingants.skynetblogs.be

Tchantchès a dit…

@ à "Jambe de bois" :

"Tout" lâcher, non, mais une partie, oui. De Gaulle a bien lâcher l'Algérie pour sauver la République et, avant lui, un certain Henry IV avait dit "Paris vaut bien une messe". Eh bien moi je dis : la réunion de la Wallonie à la France vaut bien la scission de BHV. Tchantchès.

Youri a dit…

Ma grande crainte est que les partis francophones s'applatissent une fois de plus devant les diktats de la Flandre et acceptent n'importe quoi pour sauver la Belgique chérie qui leur assure aussi leur fond de commerce.
Vraiment peur d'un grand déculottage collectif des gens qui nous gouvernent.

Jaccques Dujardin a dit…

Mais en quoi donc les Wallons sont-ils concernés par BHV ???
Charlier-la-jambe-de-bois serait-il devenu bruxellois ?

Georgette Davister a dit…

@ à Youri ;

C'est le contraire: ce sont ceux qui résistent comme le FDF qui veulent sauver la Belgique !

Lars a dit…

Les Flamands veulent la scission non-négociée de BHV? OK.
Les Flamands ne veulent pas lâcher Bruxelles? OK.
Eh bien, TOUS les partis francophones doivent adopter une attitude ultra simple: BHV OK SI recensement linguistique. Comme les flamands refusent: Blocage définitif de l'Etat belge: pas de signature d'un ministre francophone du vote flamand de scission avant l'arrêté royal et c'en sera fini de la Belgique. On organisera alors des referendums locaux dans les territoires occupés de la périphérie bruxelloise, Bruxelles et Fourons pour fixer la nouvelle frontière de Bruxelles Libre et Wallonie Libre.
Quel délice!

Jean Petit a dit…

Ne soyez pas naïf, il y aura bien UN ministre flamand qui contresignera l'arrêté !

Lars a dit…

@Jean Petit: la loi ne pourra être promulgée sans le contreseing royal, c'est à dire, la signature des ministres francophones. Si ces derniers refusent de signer, la loi n'aura aucune valeur, le gouvernement tombe et le pays aussi puisque de nouvelles législatives seront inconstitutionnelles. En clair, les ministres francophones ont la possibilité de faire "sauter" la Belgique tout en sauvant Bruxelles de l'occupation politique flamande.

Bengt-Magnus-Bertil a dit…

Monsieur Lars,

vous n'avez pas vu le titre de l'article : 'Soyons lucides !' ?
On a l'impression que vous fréquentez les fora du Soir trop souvent.

Philippe Rasquin a dit…

Les francophones auraient peut-
être "la possibilité de faire "sauter" la Belgique", mais ils sont bien trop couards et bêtement "belges" : ils ne le feront pas, ils s'accrochent à l'Etat belge comme à une bouée de sauvetage au milieu de l'océan com munautaire!
Quant à "l'occupation politique" de Bruxelles par les Flamands,vous êtes bien pessimiste. Et les 85% de francophones que vous brandissez constamment, et la composition du parlement bruxellois où les francophones sont largement majoritaires, qu'en faites-vous ? C'est vous qu'on va traiter de "capitulard" !

Anne Lardinois a dit…

@ Monsieur Lars.-
"Territoires
occupés" ! "referendum locaux" ! Mon pauvre Monsieur, où vous croyez-vous donc ? Nous ne sommes pas en Palestine, ni au Kososvo, ni en Afghanistan...Vous ne croyez tout de même pas que l'ONU va envoyer des casque bleus à Wezembeek-Oppem ! C'est où, ça, déjà ?