jeudi 8 octobre 2009

Samedi 10 octobre: Un Bureau Exécutif très attendu...

C'est ce samedi 10 octobre que se réunit, à Charleroi, le "Bureau exécutif" du Rassemblement Wallonie-France, le parti réunioniste - ne dites surtout pas rattachiste ! - créé il y a dix ans sur ce que son fondateur a appelé, non sans mépris, "les cendres du Mouvement wallon", se forgeant ainsi l'inimitié à vie de ceux qui, avec la profrançaise passionnée Marie-France Jarbinet et le talentueux Liégeois Henri Mordant, avaient cinq ans plus tôt fait naître le "parti France"(1). Dans la foulée, le président-fondateur empruntait sans vergogne et sans même l'en avertir, son titre à la revue "Wallonie-France". Je n'y ai pas pensé, osa-t-il dire à ceux qui s'en étonnaient. Dès le départ, M. Paul-Henry Gendebien révélait ainsi son manque d'élégance et de diplomatie. N'alla-t-il pas, quelques années plus tard, jusqu'à qualifier cette revue, sur laquelle il ne parvint jamais à mettre la main, de "torchon" ?
"Mettre la main", tout contrôler, tout diriger lui-même, sans jamais permettre de vrais débats à l'intérieur du RWF, rester le maître de la doctrine, de la stratégie, voire de la pensée des militants, voilà la ligne de conduite que s'est tracée le "chef-président" sans jamais en dévier. Ajoutez-y le mépris pour les militants "moyens", qu'il affichait déjà quand il présidait le Rassemblement Wallon, les exclusions et les départs plus ou moins forcés des "opposants"- souvent des gens remarquables mais qui avaient le défaut d'avoir un avis différent du sien- et vous aurez une idée du climat délétère et démobilisateur, des divisions, qu'il a créés lui-même au sein de "son" Bureau exécutif(2).
Car il ne faut pas se méprendre sur les mots: ce Bureau n'exécute pas des décisions prises collectivement après consultation des responsables d'arrondissement, il exécute simplement les décisions du Président. C'est qu' on n'y vote pas souvent, au Bureau exécutif. Le Président écoute-t-il seulement les voix qui s'élèvent parfois plus ou moins timidement à l'encontre de son point de vue ? Dans ce cas là, son regard se perd, devient vague, comme s'il rêvait...et il se trouve toujours un docile féal pour lui donner raison voire louer dans un poème sa "grande clairvoyance". Ainsi se répand dans tout le parti, comme une sorte de gaz-moutarde, une "pensée unique" pesante, asphyxiante, qui décourage toute velléité de réflexion et d'initiative. Il n'est pas exagéré d'évoquer - comme l'a fait Jean-Sébastien Jamart - l'atmosphère qui régnait en URSS sous l'ère Brejnev et, toutes proportions gardées, de comparer le Bureau exécutif du RWF à une sorte de Politbureau...
Que va décider ce samedi le B.E. ? Que et qui va-t-il exécuter ? Va-t-il réagir devant les critiques qui montent un peu partout de la base ? Certains ont écrit sur leur blog qu'ils craignaient un "putsch"; d'autres se demandent si le congrès statutaire qui aurait déjà dû avoir lieu sera convoqué avant la fin de l'année, d'autres encore s'interrogent sur les intentions personnelles de M. Gendebien. Va-t-il s'accrocher encore, amorcer un faut départ comme il le fit en 2004, renoncer définitivement à la présidenve d'un parti qu'il n'est pas parvenu, en dix ans, à sortir de l'ornière des moins de 2%, accepter et pourquoi pas, promouvoir lui-même le débat démocratique, sur la doctrine du Mouvement, les diverses formules de réunion à la France, la stratégie générale à revoir, tant à l'égard des régionalistes wallons que des nationalistes flamands ? Va-t-il opérer les disitinctions qui s'imposent entre les aspirations des Wallons et celles des francophones bruxellois ?
Autant de questions qui risquent - ou pas - de trouver une réponse ce samedi et dont les militants rattachistes, qu'ils soient au RWF ou ailleurs, devront tirer les conclusions.
(1) Le parti FRANCE existe toujours, mais en association avec d'autres rattachistes et des indépendantistes francophiles au sein de l'"Union pour la Wallonie", où l'on retrouve deux des organisateurs des Etats généraux de Wallonie, nos amis Didier Mélin et Claude Thayse, ce dernier ayant été pendant deux ans, de 2004 à 2006, le président du RWF.
(2) Dans on dernier livre - Quand les Wallons s'éveilleront...- l'essayiste Jules Gheude explique comment le président du RWF a boycotté les Etats généraux de Wallonie. Le livre est en vente dans toutes les "bonnes librairies", au prix de 24,90 euros. A Liège, on le trouve notamment à la FNAC et chez Agora, où il est particulièrement mis en valeur sur un présentoir.
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2 commentaires:

Un administrateur a dit…

Où en est le projet de créer un Club de réflexion "Sambre et Meuse", où se retrouveraient les "régionalistes rattachistes", comme Jean-Sébastien Jamart, Monsieur Schreurs, Claude Thayse et tous ceux qui sont favorables au point de vue exprimé par M. Lenain lors des Etats généraux de Wallonie ? N'est-ce pas aussi l'opinion de Monsieur Gheude ?

Georgette Davister a dit…

N'est-ce pas François Perin qui a dit ; "un parti, c'est un instrument. Quand il ne convient plus, on le jette et on en crée un autre" ?