dimanche 1 novembre 2009

Dernières nouvelles du front communautaire

Comme nous l'annoncions, les Etats généraux de Wallonie poursuivent leurs travaux. Le communiqué de presse suivant a été rédigé :
Réunie ce 29 octobre à Andenne, sous la présidence de Jules Gheude, la commission d'études "La réunion à la France" des Etats généraux de Wallonie constate que, depuis les élections législatives du 10 juin 2007, l'Etat belge est embourbé dans la mélasse communautaire.Vu la radicalisation de la Flandre, qui confirme la volonté de cette dernière de s'ériger en Etat-nation, elle estime que la seule négociation encore pertinente doit porter sur les modalités de partition de la Belgique.En attendant, elle entend approfondir sa réflexion sur les diverses options d'avenir possibles pour la Wallonie dans un contexte post-Belgique".
En fait, il s'agit, pour la commission "La réunion à la France", sortie majoritaire du vote des EGW, de poursuive l'étude relative à l'union-intégration proposée par le Français Jacques Lenain, à charge pour elle d'apporter très concrètement la preuve que les deux autres options (un Etat wallon indépendant et un Etat Wallonie-Bruxelles) ne tiennent pas la route. Il a été demandé à l'ensemble des signataires du Manifeste (plus de 600) de réfléchir à des arguments à charge et à décharge sur les trois options.
Assstaient notamment à la réunion d'Andenne, à titre personnel, Guy Bertrand, Willy Burgeon, Jean-Alexis D'Heur, Paul Durieux (président du RWF de Liège), Jules Gheude, Jean-Sébastien Jamart, Philippe Lange, Michel Pierret, Jean Lerusse , André Schreurs. Didier Mélin s'était fait excuser.
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L'arrivée sur la scène politique du "PP", le nouveau parti belgicain de droite que nous concocte Mischaël Modrikamen, se confirme, ainsi que la participation active à sa création de M. Rudy Aernoudt, qui avait réussi un moment à se faire adouber par Didier Reynders mais qui s'est fait aussitôt éjecter du MR.
La Libre de ce week-end nous apporte quelques précisions sur le programme de ce nouveau parti, qui va surfer à la fois sur les électeurs du MR et de l'extrême-droite francophone, tout en prenant ses distances par rapport à l'extrême-droite flamande! Car cette formation sera très "belge", avec des sections aussi bien en Flandre qu'en Wallonie. Elle prône en effet la création d'une circonscription fédérale sur tout le pays(?)pour l'élection de la moitié des parlementaires. C'est pour le PP la priorité des priorités. A ce fantasme s'ajoute la mise en place d'une hiérarchie des normes, ce qui signifie que, dorénavant, une loi votée au niveau fédéral primerait sur un décret pris par les Régions. En outre, le gouvernement fédéral serait réduit à sept ministres en tout et pour tout, à l'image de ce qui se fait aux Pays-Bas, où les cabinets ministériels sont hyperréduits, les ministres s'appuyant sur l'administration plutôt que sur les cabinets. Enfin, petite inspiration venant de France, le PP veut introduire en Belgique le mode de scrutin majoritaire au lieu du mode proportionnel, comme...le RWF !
Cette étrange mixture politique prendra-t-elle, auprès des électeurs déboussolés ? Ce melting pot belgicain de la droite pure et dure ne va-t-il pas plutôt brouiller un peu plus les cartes? Il y a peu de "chances" que ce "pépé" enthousiasme les jeunes générations de Flandre et encore moins celles de Wallonie: seuls de vieux belgicains attardés risquent de se laisser séduire, sauf peut-être à Bruxelles, dont l'avocat baroudeur et l'ex-fonctionnaire folklorique veulent renforcer la position en plaidant de concert pour des investissements massifs dans la capitale belge.
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En attendant, il reste 120 jours au gouvernement de la Belgique finissante pour résoudre le problème de BHV...Ce que l'on a entendu ce dimanche lors de l'émission Controverses de RTL n'est pas spécialement encourageant pour ceux qui croient - ou font semblant de croire, comme M. Francis Delpérée ou M.Emir Kir - qu'on peut encore "sauver" la Belgique. Le politologue Pascal Delwit ne cachait pas son pessimisme. M. Eric Van Rompuy, le frère du Premier ministre , n'a t-il pas dit et répété que le CD&V et tous les autre partis de Flandre n'accepteraient jamais un élargissement de Bruxelles en "compensation" de la scission de BHV(1), et le FDF Didier Gosuin martelé que les francophones n'accepteraient jamais la scission de BHV sans cet élargissement ? Le professeur Christian Behrend, spécialiste en droit constitutionnel de l'ULg, a beau écrire dans Le Soir que, juridiquement, la Flandre ne peut scinder unilatéralement l'arrondissement de Bruxelles-Hal-Vilvorde(2), rien ni personne n'empêchera celle-ci de le faire sous la poussée des forces nationalistes et séparatistes, en particulier de la N-VA représentée par deux ministres dans le gouvernement flamand, le seul légitime pour la Flandre...
(1)M. Eric Van Rompuy a toutefois bien précisé que si son parti, le CD&V, n'accepterait jamais l'annexion des six communes périphériques par Bruxelles, les "facilités" accordées aux francophones de ces communes devaient être maintenues. Il a précisé également que si les trois "bourgmestres" mis en cause s'engageaient à appliquer à l'avenir la législation flamande, rien ne s'opposerait plus à leur nomination.
(2) Le Soir du vendredi 30 octobre, Carte blanche.
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5 commentaires:

Georges Lambert a dit…

Les Wallons doivent-ils s'inquiéter de la scission de BHV ?
Assurément pas, c'est un problème qui concerne Bruxelles et les communes périphériques, mais n'intéresse en rien la Wallonie. Même si elle était décidée unilatéralement par les parlementaires flamands, cela n'aurait aucune répercussion chez nous. C'est un problème extérieur à la Wallonie, qui se situe en dehors de son territoire.
En faire un argument pour justifier la réunion de la Wallonie à la France est une erreur et un manque d'honnêteté intellectuelle. Y voir le point de départ d'une colonisation ou d'une vassalisation de la Wallonie par la Flandre est faux, surtout quand on évoque, à l'appui de cette thèse, le fait que "la plupart des produits importés et vendus en Wallonie transitent par la Flandre" et que les principaux sièges des grosses entreprises sont établis en Flandre, en citant par exemple le cas du lait "Campina". C'est oublier que l'Union européenne a instauré le système de la libre concurrence et de la libre circulation des biens et des produits et que les entreprises qui fournissent des produits à la Wallonie peuvent s'installer partout en Europe.
Pour revenir à BHV, tant mieux pour les francophones de Bruxelles s'ils obtiennent des compensations à la scission de BNV, mais, encore une fois, ce n'est pas notre problème.
Par contre, on peut considérer que la scission de BHV - avec compensations ou non pour les francophones - est une excellente chose en soi, car elle met fin au dernier bastion unitaire de la Belgique et prépare ainsi la scission de la Belgique entière, ce qui devrait réjouir les rattachistes, puisque la disparition de ce "pays" est la condition indispensable pour que la Wallonie, libérée du régime belge, puisse se réunir à la France.
Mais il paraît que "ceux qui pensent trop empêchent d'agir"... Est-ce une raison pour dire n'importe quoi ?

Philippe Rasquin a dit…

A propos du cemmentaire de Monsieur Lambert:
Il semble pourtant que ce soit la position du RWF de dire que la scission de BHV serait une défaite pour les Wallons parce que ce serait la fin "du trop mythique 'pacte des belges" et que la Flandre serait ainsi en mesure "d'imposer sans complexes son diktat aux autres communautés".
C'est méconnaître deux choses essentielles :

1) Si la Flandre obtient plus de compétences régionales, ce sera également le cas, automatiquement, de la Wallonie;
2) La grande majorité des députés nationalistes flamands, qui seront les premiers à voter la scission de BHV et qui entraînent les autres (CD&V , VLD et SPA), sont farouchement INDEPENDANTISTES (Vlaams Belang, N-VA, Liste De Decker, = 37%). Ils veulent comme nous la fin de la Belgique et sont donc, comme le dit M. Schreurs, les "alliés objectifs" des indépendantistes et des rattachistes wallons. LES SEPARATISTES DU NORD COMME DU SUD VEULENT, PAR DEFINITION, LA PARTITION DE LA BELGIQUE.
CQFD ! Il n'est pas nécessaire de réfléchir beaucoup et longuement pout "penser" dela...!Dire le contraire est de la mauvaise propagande.

P.Marchot a dit…

Vous avez tout-à-fait raison, mais pourtant, semble-t-il, MM. Goffin, Claes et Thirion, sur leurs sites, ne sont pas de cet avis. Pour eux, la Flandre reste l'ennemi conquérant, quand ils n'ajoutent pas antidémocratique, ou même fascisant.Ils nous traitent de naïfs et nous accusent même parfois de trahison, comme s'ils n'étaient pas encore détachés, comme nous, de tout ce qui est "belge", de près ou de loin ? N'est-il vraiment pas possible de débattre sérieusement et calmement de cela avec eux ? Dans un esprit ouvert et tolérant.

Georgette Davister a dit…

Si vous avez regardé "Controverse" dimanche matin, vous aurez sans doute remarqué que le langage le plus belgicain - ne parlons pas de M.Delpérée - a été tenu par le ministre(ou secrétaire d'Etat) M.Amir Kir. ceci confirme bien que, presque toujours, les "nouveaux Belges", comme M. Di Rupo, le chanteur Adamo ou M. Kir, sont bien des belgicains, monarchistes aussi. Le faire observer n'est nullement de la xénophobie, c'est juste une constatation. On remarque cela aussi dans le domaine des sports, du football.

Raymond Taquet a dit…

Pour ceux qui restent obsédés par "l'impérialisme" flamand, qu'ils lisent l'article du "Soir" sur le problème de l'inspection flamande des écoles francophones de la périphérie de Bruxelles. C'est rédigé par des responsables socialistes. On peut lire ceci : "Les démocrates flamands ont-ils conscience que leur alliance avec des nationalistes, DONT LE BUT AVERE EST DE SCINDER LA BELGIQUE, les amène dans une dynamique d'autodestruction, sans aucune considération pour le danger que constituerait pour tous les citoyens de ce pays la rupture de la solidarité intrafédérale, représentée par la Sécurité sociale" ?