lundi 2 novembre 2009

Les écoles francophones de la périphérie bruxelloise

Comme le signale un correspondant(1), le président des sections du PS des six communes de la périphérie bruxelloise, ainsi que plusieurs conseillers communaux, publient aujourd'hui dans Le Soir une carte blanche intitulée L'inspection flamande des écoles francophones de la périphérie, pour quoi faire ?
On sait que, sur la proposition des députés N-VA, le Parlement flamand a voté récemment, à l'unanimité moins une voix(2) un décret instaurant cette inspection.
Les auteurs rappellent que depuis 40 ans, les écoles visées délivrent un enseignement de qualité à environ 3.000 élèves et que la seule critique émane du bourgmestre de Renaix, qui veut supprimer et l'école et les facilités linguistiques. Ils voient dans le décret flamand "une certaine forme de mépris vis-à-vis des parents d'élèves, des Pouvoirs organisateurs et des enseignants de ces écoles, mais aussi vis-à-vis des institutions fédérales et de la Communauté française." Ils demandent, en conclusion, que le problème soit revu et réglé, non par des décrets unilatéraux, mais par une négociation, comme ce fut le cas du Pacte scolaire entre catholiques et laïques.
On ne peut que donner raison aux socialistes de la Périphérie sur la méthode à employer. Mais il y a une question préalable que personne, semble-t-il, ne pose : faut-il vraiment maintenir des écoles primaires francophones dans ces communes flamandes, alors que, de toute façon, les élèves devront se rendre dans les écoles de la Région bruxelloise pour continuer leurs études en français dans le Secondaire ? Quand on sait que de nombreux parents bruxellois francophones inscrivent précisément leurs enfants dans des écoles primaires flamandes de Bruxelles, pour que ceux-ci aient une bonne connaissance du néerlandais ...
Le même raisonnement vaut aussi, bien entendu, pour les écoles flamandes maintenues en Wallonie, le long de la frontière linguistique, comme par exemple celle des Frères maristes à Mouscron.
On voit bien que ces entorses à l'homogénéité linguistique des Régions flamande et wallonne sont une source de conflits perpétuels, que ne connaissent pas les régions frontières du Nord de la France ou du Limbourg néerlandais. Où irait-on si les Coutraisiens revendiquaient des écoles flamandes dans la périphérie de Roubaix et les Liégeois des écoles françaises dans la périphérie de Maastricht ?
Nous l'avons déjà dit: fidèles au point de vue que le Mouvement wallon a toujours défendu - d'accord en cela avec le Mouvement flamand-, l'homogénéité linguistique devrait être totale, sans reconnaissance d'aucune espèce de minorités, en Flandre comme en Wallonie. Car pour nous, il s'agit de deux pays distincts, voisins certes, mais déjà séparés par la langue, la culture, les sentiments et les intérêts. La séparation institutionnelle ne fera que parachever une séparation de fait qui existe dans la plupart des domaines. La frontière linguistique est déjà, en quelque sorte, une frontière d'Etat.
(1) Il s'agit d'un commentaire posté sur le message précédent.
(2) Celle du député de l'Union francophone.
Postez des commentaires
Visitez le nouveau blog de l'Alliance wallonne pour le France en cliquant sur le lien ci-contre. Vous pouvez également y poster des commentaires.

6 commentaires:

J. Boitôt a dit…

A propos de la suppression des facilités, vous semblez rejoindre le point de vue de votre ami Claude Thayse exprimé il y a quelques jours dans ce billet : http://www.claude-thayse.net/article-bhv-les-germanophones-et-puis-la-fin-des-illusions--37814134.html

Elie Beausart a dit…

Autant il était anormal et injuste que l’enseignement du peuple flamand fût ordonné en fonction des convenances ou des exigences d’une majorité, autant il est convenable et juste que cette minorité accepte le régime scolaire qu’exige le bin commun du peuple au milieu duquel elle vit.

Lettre à un Wallon sur la question linguistique

henri barbier a dit…

Notre société, sclérosée,figée parce qu'elle ne peut débattre démocratiquement et dont les échéances sur son avenir sont toujours repoussées en tirant des "sonnettes d'alarmes", en pratiquant les remises au frigo et en agitant d'autres subtilités politiciennes: comment en sortir?Nous, wallons rattachistes ou indépendantistes, nous sommes démunis. Mais ne pouvons-nous pas suggérer à certaines oreilles flamandes d'organiser un débat national sur le thème"Que veut dire aujourd'hui être belge" ou "Désirons-nous encore vivre ensemble" ou tout autres questions qui peut mettre à mal la BELGIE. Quant on voit l'engouement des citoyens français pour la question sur "l'identité nationale", ce débat existentiel devrait plaire à plus d'un parlementaire flamand et pourrait abréger l'agonie du" pays". Merci pour vos réflexions.

Tytgat a dit…

'Ne pouvons-nous pas suggérer à certaines oreilles flamandes d'organiser un débat national sur le thème"Que veut dire aujourd'hui être belge" ou "Désirons-nous encore vivre ensemble" ou tout autres questions qui peut mettre à mal la BELGIE. Quant on voit l'engouement des citoyens français pour la question sur "l'identité nationale", ce débat existentiel devrait plaire à plus d'un parlementaire flamand et pourrait abréger l'agonie du" pays". Merci pour vos réflexions.'

Un débat national ? National ? Mais est-ce qu'on ne comprend pas que pour la plupart des flamands cela est une gare passée ? Le train flamand cherche son destin dans un paysage tout autre. Et est-ce que demander un débat 'national' ne traduit pas au fond des réflexes belgicains sans qu'on s'en rend compte ?
En tout cas, il n'existe plus d'espace commun publique sur ce territoire, il n'existe plus d'opinion publique 'belge' en Belgique. Il y existe au moins deux opinions publiques et le fait que la France se penche sur son 'identité nationale' ne signifie rien du tout en Flandre. Pourquoi devrait-il pleuvoir en Flandre le moment qu'il pleut en France ?
'Que veut dire aujourd'hui être belge ?' Mais nom d'une pipe, on est bien naïf de penser que cela fascine les flamands ! 'Belge', c'est un mot sur leur carte d'identité et pour le reste on s'en fout dans la vie de tous les jours.
'Désirons-nous encore vivre ensemble ?' Mais bon sang, on ne vit plus ensemble depuis des décennies !
Les flamands n'ont plus besoin de débats. Ils savent ce qu'ils veulent depuis des années. Ce qui les freine, c'est la lourde machine procédurale belge avec ses machinistes francophones.

henri barbier a dit…

Monsieur ou peut être Madame TYDGAT?? vous ne semblez pas réaliser que la BELGIQUE existe toujours et que nous tous sommes soumis au même gouvernement, la même justice,la famille royale, la même carte d'identité et le contrôle économique et politique de l'ensemble. Ouvrez les yeux et constatez que la réalité ne rejoint pas vos fantasmes. La WALLONIE doit s'émanciper et ce n'est certes pas avec des politiciens surdoués pour le "lèche-bottes" ni avec des concitoyens" asexué politiquement" que la liberté frappera à nos portes. Ne nous leurrons pas, notre liberté ne peut venir que de la détermination de la FLANDRE à prendre son indépendance.

Tytgat a dit…

Monsieur Barbier,
vous qui voulez que j'ouvre mes yeux, qu'en est-il des vôtres ? Vous lisez des journeaux flamands parfois? Vous visitez les fora du Standdard ou des sites comme par ex. lvb.net ? Vous regardez la télé flamande, vous regardez Terzake ? En tout cas vous ne semblez pas savoir se qui se passe dans les têtes flamandes. Non, plus besoin de les encourager en stimulant 'un débat' du genre 'qu'est-ce que cela signifie d'être belge maintenant ?', parce que, comme je disais déjà: les flamands se fichent depuis longtemps de cette question ! (Vous n'avez pas lu ce que je disais ?) Les flamands ne vivent plus 'en Belgique' comme vous insistez. En tout cas plus psychologiquement, mentalement. Ils vivraient donc sous le même gouvernement selon vous. Vraiment ? Que je sache, ils vivent sous le gouvernement Peeters et si vous reférez au gouvernement Van Rompuy, sachez qu'il n'a pas le soutien de la moitié des parlementaires fédéraux flamands et qu'il frustre la Flandre dans le même degré qu'il plaît aux francophones (en faisant rien). Vous dites qu'ils vivent sous la même famille royale (voilà l'argument qu'il faut vraiment sortir sur un blogue rattachiste/républicain !). Mais non. La famille royale est quantité négligeable en Flandre. Il n'y a que les francophones qui l'adorent. Vous parlez de la même justice. Vraiment ? On a pourtant l'impression que la Flandre pratique une justice stricte pendant que 'la Belgique résiduelle' pratique une justice laxiste. Au sud les jeunes meurtriers semblent être les chouchoux du système. Au nord on voudrait les punir comme des adultes. Au sud on y est finalement parvenu à installer 30 boîtes radar (mais elles sont vides), au nord on en compte presque 1500.
Tout cela indique que même si la machine étatique belge soumet les flamands (partiellement) aux mêmes lois que les francophones, ils les vivent différemment, et qu'ils n'ont plus besoin de votre encouragement pour se débarasser de 'la pensée belge'.
La volonté pour se définir soi-même existe déjà en Flandre et c'est la tendance majoritaire. Et admettons que les braves et malins francophones font presque l'impossible pour la renforcer en disant non et en sortant de nouveaux trucs procéduraux inlassablement. Bien que presque tout le monde politique francophone belge prétend mordicus de vouloir le contraire, on comprend qu' en fait il veulent tous se séparer de la Flandre aussi tôt que possible. N'ayez pas peur donc, on est sur la bonne route ! Il suffit de continuer à bien, très bien frustrer les flamands ! Cela marche en tout cas beaucoup mieux que leur suggerer de se pencher sur leur âme belge. Ils n'ont pas d'âme belge !