mardi 17 novembre 2009

Herman Van Rompuy à l'Europe ?

C'est dans deux jours, jeudi prochain, que doit intervenir, en principe, la désignation du premier président du Conseil des chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'Union européenne. On connaît les noms des candidats, ou plus exactement des personnalités pressenties. Celles qui reviennent avec le plus d'insistance sont le premier ministre belge actuel, M. Herman Van Rompuy, et l'ancienne présidente de la république de Lettonie.
On dit que M. Van Rompuy aurait beaucoup de chances d'être choisi. Parlant couramment quatre langues - le néerlandais, le français, l'anglais et l'allemand -, il serait le favori du couple franco-allemand : Nicolas Sarkozy et Angela Merkel...
Certains bons esprits, en Wallonie et surtout à Bruxelles, s'inquiètent de cette éventuelle désignation, en raison des positions "flamingantes", voire pan-néerlandaises, qu'aurait eues M. Van Rompuy, mais aussi de l'attitude des Autorités flamandes qui, selon eux, ne respecteraient pas les "droits" des francophones établis en Flandre, ces allochtones qui refusent systématiquement de s'intégrer dans la société flamande qu'ils considèrent souvent avec un certain mépris (Ils méprisenent d'ailleurs aussi les provinciaux de Wallonie).
Un président "flamingant" constituerait, selon eux, un danger pour les idéaux (?) de l'Union européenne. Que les dirigeants et les militants du FDF pensent et disent - ou fassent dire - cela, est compréhensible : un tel message ne peut que flatter leurs électeurs. Mais que de telles considérations gagnent certains milieux rattachistes, au point d'envisager d'adresser une Lettre ouverte au président de la République, est consternant. Ce serait non seulement inconvenant et maladroit - M. Nicolas Sarkozy est parfaitement au courant des tenants et aboutissants de M. Herman Van Rompuy - mais à la limite un peu ridicule et de toute façon inopérant. Vous imaginez des Wallons écrivant à l'Elysée pour dire : Monsieur le Président, vous êtes mal informé, votre ambassadeur à Bruxelles ne vous renseigne pas bien, les services du Quai d'Orsay non plus , Monsieur Van Rompuy n'est pas celui que vous croyez, c'est un faux ami de la France, méfiez-vous de lui !
Une telle démarche serait d'autant plus inopportune que les rattachistes ont tout intérêt - nous l'avons déjà dit - à ce que M. Van Rompuy quitte son poste de premier-ministre et soit remplacé au 16 rue de la Loi par un autre CD&V, moins soucieux de maintenir un relatif "équilibre belge", tel M. Yves Leteme par exemple. Le retour de celui-ci serait une bénédiction, car ce serait aussi, assez rapidement , le retour, accru, du conflit communautaire. Les gaffes légendaires et le manque de sérénité bien connus du Flamand aux 800.000 voix amèneraient rapidement la Belgique au bord du gouffre dans lequel elle a failli s'engloutir en 2007...
Ce serait donc bientôt ce clash final prédit par Jules Gheude et que nous attendons tous !
Les rattachistes wallons ont suffisamment à faire sans s'immiscer dans la politique française. Faut-il leur rappeler le mot d'ordre de la diplomatie à notre égard : non ingérence mais non indifférence ? Restons modestes et faisons confiance au Président de la République ! Et occupons nous de la Wallonie, notre souci principal...
Ceci est notre 600è message!
D'accord ? Pas d'accord ? Exprimez votre avis, postez des commentaires.

12 commentaires:

Philippe Rasquin a dit…

Monsieur Schreurs,

Savez-vous qu'il y a un commentaire injurieux sur vous sur le blog "Francophone de Bruxelles" qui se termine par un véritable appel au meurtre : "Mort aux traîtres !".

N'allez-vous pas déposer plainte contre le sordide individu qui a écrit cela ?

Anonyme a dit…

C'est pour ces raisons de dignité des rattachistes qu'une lettre au Président de la République dont vous avez été signataire, a été envoyée avec l'ouvrage de Jules Gheude. Car comme vous le dites si bien le Quai d'Orsay n'est certainement pas au courant du problème wallon et il fallait l'éclairer sur le champ.

Guy Doneux a dit…

Apparemment, les "rattachistes" auxquels vous faites allusion dans ce message sont, soit des bruxellois, soit des rêveurs, soit des gens qui sont plus anti-flamands qu'anti-belges. J'ai l'impression que certains sont des nostalgique de la "Belgique française" d'il y a un siècle. Ce sont des gens sympathiques mais retardataires.
Alors que l'idéal de la réunion à la France est si enthousiasmant, sans y ajouter toutes
ces scories belgeoisantes !

Un administrateur a dit…

@ M. Rasquin :

Si, nous allons déposer une plainte en justice, mais contre X parce que l'administrateur de ce blog "Bruxelles francophone" n'indique pas son nom. C'est un blog anonyme. L'auteur dit seulement qu'il est Bruxellois et âgé d'environ 70 ans...Encore un vieil aigri, sans doute ! Il est sûrement inoffensif, mais il pourrait donner des idées à d'autres.

A. Schreurs a dit…

@ au courageux anonyme :

La "Lettre" à laquelle vous faites allusion avait un tout autre objet. Elle se situait dans un contexte "post-Belgique" et informait le Président français de travaux inédits.

Dans le cas présent, il s'agit de tout autre-chose : une intervention saugrenue à propos d'un problème se situant dans le contexte belge et européen actuel.

Il n'y a auciune comparaison possible.

Josette Shipers a dit…

C'est abracadabrant !

Michel Harcourt a dit…

Copie du commentaire déposé sur le blog d'un bruxellois francophone anonyme donc les commentateurs tout aussi anonymes voient encore la Belgie-que en État unitaire centralisé à Brussel (du nord tot zuid)...

Cher courageux anonyme menaçant de mort un individu sans raison apparente, tout comme André Schreurs, nous n'avons, en tant que wallons, que faire de la Région Bruxelles-Capitale.

Vous trouvez cela choquant? Pas moi et je vais vous expliquer pourquoi...

En tout bon rattachiste que vous êtes, vous connaissez, j'imagine, le principe de non-ingérence d'un État auprès d'un autre État souverain, c'est à dire la volonté de ne pas s'immiscer dans les affaires des autres...

Pourquoi la Wallonie, et par conséquent les wallons, devraient-ils s'immiscer dans le choix que pourront faire les bruxellois? Les wallons ne peuvent que vous soutenir, mais il s'agirait d'ingérence si ils devaient choisir pour vous...

Pour ce qui est des flamands de tendance nationalistes, il ne s'agit pas d'une alliance électorale, mais plutôt de précipiter la fin du Royaume de Belgique en s'accordant à demander ensemble, wallons et flamands, la fin du pays...

Nous ne partageons pas (toutes) leurs idées, excepté en ce qui concerne la nécessité pour eux d'accéder à l'indépendance. Ce qui par conséquent amènerait les wallons a faire un choix!

Si vous avez compris tout ce que je viens d'écrire, vous avez tout compris!

J'espère maintenant simplement que l'administrateur du site autorisera la publication de ce commentaire...

Jean-Sébastien Jamart a dit…

La nomination de Van Rompuy à l'Europe serait à court terme une excellente chose pour les séparatistes. Le retour de Leterme le gaffeur aux commandes et le dessin de Kroll dans Le Soir de mardi dernier se réaliserait.

Mais à long terme, pour les Wallons et surtout les Bruxellois, attention ! Van Rompuy aux commandes de l'Europe pour deux ans et demi et une présidence belge du Conseil de l'Union européenne dès le 1er juillet 2010 avec Leterme comme Premier Ministre, vous imaginez bien la "pâtée" que le CD&V et la NVA vont mettre sur BHV aux Francophones et AUSSI ENSUITE aux Wallons sur la Sécurité sociale.

En tout cas, la Flandre n'hésite pas à placer ses pions. La manoeuvre flamande est tout de même jouée d'une main de maître : les politiques flamands domineront le gouvernement belge (Premier Ministre, Défense, Affaires étrangères, Police), le poste de commissaire européen, la présidence du Conseil des Ministres dès juillet 2010, et la Présidence de l'UE avec Van Rompuy.

Bigre ! Il est temps que Sarkozy aussi s'éveille et ouvre les yeux sur cette Belgique flamande !

Daniel Vandycke a dit…

Si les Britanniques mettent leur véto au choix de Herman Van Rompuy comme président du Conseil européen, ce sera parce qu'ils le trouvent trop "fédéraliste" pour l'Europe et non pas, hypoyhèse risible, parce qu'il serait flamingant. C'est ce qui les a déjà amenés à s'opposer aux candidatures de Jean-Luc Dehaene en 1999 et de Guy Verhofstadt en 2004. De plus, Herman Van Rompuy ne s'est ps attiré la sympathie des Anglais en proposant des taxes "vertes" pour alimenter directement le budget de l'Union européenne. Ces considérations sont autrement importantes aux yeux des Européens que son cractère flamand prononcé...

Guy Bertrand a dit…

Il est toujours possible de sensibiliser les responsables politiques français de ce qui se prépare en Belgique, mais leur représentation politique (Ambassade à Bruxelles, tient la Présidence française informée quotidiennement de la situation.
Si le Président français appuyait la nomination de HVR à la tête de l'UE c'est en connaissance de cause, et ce avec le support de la Chancelière allemande.
Les enjeux économiques européens de la décision sont nettement plus importants que le problème belgo-belge actuel, et il ne m'apparaît pas opportun de lancer une seconde "missive d'information".

Jacques Lenain a dit…

Je prends connaissance des arguments "contre" d'André Schreurs, sur son blogue, sans surprise. Je réponds :

1. Inconvenance. Dans le combat politique, je ne sais si la chose a un sens. Ce que je sais, par contre, c'est que les citoyens ont le droit et le devoir d'interpeller tout homme politique dont ils attendent quelque chose. Quand à croire aveuglément que le PRF serait parfaitement informé, je ne m'y risquerais pas, connaissant un peu l'esprit diplomatique, qui ne pousse pas aux avis impertinents. Mais surtout, ça n'est pas la question essentielle, le PRF n'étant pas la cible principale, mais tous les destinataites en copie, qui, eux, hors Belgique, ne savent rien de la situation à dénoncer, et tout précisément les membres de la classe politique française.

2. Non opportunité. On peut spéculer en tous sens sur l'effet de substitution YL/HVR en Belgique, et l'action future de HVR dans l'UE. Ce qui est moins de la spéculation, c'est de mettre à profit l'occasion, en or, ce prétexte formidale, pour interpeller la classe dirigeante française, et, justement, grignoter son bloc d'ignorance.

3. Non immixion réciproque. C'est le fond du débat. Si nous en sommes là, si vous en êtes là, c'est à dire nulle part, c'est justement à force, de chaque côté, de cultiver ce refus de déranger l'autre. La Belgique ne dérange pas la France, et la France ne dérange pas la Belgique, beau programme militant ! Que diable, nous, acteurs de base, nous ne sommes pas des gouvernants tenus à un certain devoir de réserve. Le principe de non ingérence ne nous concerne en rien! Bien au contraire, nous devons nous asseoir dessus car notre devoir est de déranger!!!! Et vous, militants Wallons, comme Bruxellois, un de vos objectifs devrait être justement de contrarier cette vieille mère indigne qu'est la France, laquelle n'assume pas ses obligations à l'égard de la Belgique française. Il faut rompre la loi du silence transfrontalier, soigneusement entretenu par les milieux dirigeants belges, français comme flamands...
Ce message peut circuler. Bien à vous. J.L.

A. Schreurs a dit…

@ Jacques Lenain :

Je suis d'accord, en gros, avec vos remarques. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai cosigné la première "Lettre ouverte" adressée au PRF par les organisateurs des EGW.

Ce que je conteste, c'est la question de fond, à savoir : faut-il diaboliser HVR aux yeux de la classe politique française ?
Surtout avec des arguments essentiellement "francophones" et relatifs au problème de la périphérie bruxelloise, du "Wooncode" flamand, du non respect des "minorités", etc.
C'est vrai que c'est une "occasion en or" pour sensibiliser à nouveau (cela a déjà été fait maintes fois) la classe dirigeante française, mais c'est le sujet de cette sensibilisation qui, dans le cas présent, est inadéquat, car je persiste à penser que la désignation de HVR "à l'Europe" serait une excellente chose pour nous rattachistes wallons.
Ce n'est donc pas tellement la méthode que je conteste, que l'objet de la démarche. Bien à vous. A.S.