dimanche 22 novembre 2009

Il faut euthanasier la Belgique. Ce jour là: champagne !

C'est ce qu'affirme, dans Le Vif-L'Express du 20 novembre, l'historien Eric Defoort, qui a démissionné récemment de son poste de président du Vlaamse Volksbeweging pour avoir les coudées plus franches dans son combat indépendantiste flamand. Ce Flamand paradoxal, proche de Bart De Wever, devrait avoir la sympathie des rattachistes wallons, puisque, comme eux, ils prône la partition de la Belgique et que l'indépendance de la Flandre permettra ipso facto, si les Wallons le veulent, la réunion de leur petite patrie à la France. Mais en outre ce "flamingant" est "un partisan de la langue française (en Europe) dans sa lutte contre l'uniformité anglo-saxonne", ce qu'on ne peut vraiment pas lui reprocher !
Fier d'avoir pu larguer ceux qui, au VVB, se réclamaient encore d'une quelconque filiation avec le Vlaams Belang, Eric Defoort n'y va pas par quatre chemins : Il faut euthanasier le Belgique. Ce jour là : champagne ! Pourquoi cette haine, lui demande le journaliste du Vif ? Réponse :" Mais parce que cela ne fonctionne pas du tout ! On est presqu'au stade de pourparlers diplomatiques entre deux pays qand il faut former un gouvernement fédéral. Nous sommes bien au pays du surréalisme : ceci n'est pas une patrie. Les soins palliatifs ont assez duré, il faut euthanasier la Belgique. Et ce jour là: champagne !"
Quand on lui rétorque que les francophones s'accrochent à la Belgique, la réaction fuse, cinglante, mais tellement juste :"Parce qu'ils ont peur. Voltaire parlait d'écraser l'infâme (NDLR: le fanatisme, les superstitions, les hypocrisies). Je suis un voltairien sur le plan communautaire : la Belgique, c'est l'infâme. Et pour les Wallons aussi : car c'est le capitalisme belge qui les a laissés tomber, c'est la Société générale qui s'est retirée de la sidérurgie wallonne."
Débarrassée des francophones, la Flandre leur tournera-t-elle le dos pour de bon ? "Ah! non, s'exclame M. Defoot, je suis pour une indépendance de la Flandre ET une collaboration, mais efficace, avec nos nouveaux voisins, Wallons en tête. Divorçons pour mieux nous retrouver". C'est ce que disait déjà, il y a des années, M. Lionel Vandenberghe, président du comité de l'Ijserbedevaart : "scheiden, Waalse vrienden, scheiden en gaan naar de notaris" . Bien entendu, il reste le problème de Bruxelles, l'éternelle pierre d'achoppement, l'empêcheuse de danser en rond, sans quoi la Belgique n'existerait plus depuis longtemps. Là, la réponse de Defoot ne va pas faciliter les choses : "Bruxelles se situe en Flandre, on ne peut tout de même pas la déplacer vers les cascades de Coo...L'élargir ? "Oubliez cela ! Quelle bêtise...
Bien entendu, les francophonissimes bruxellois, ameutés par le FDF, vont encore fulminer et des Wallons comme M. Philippe Duvieusart (le frère d'Etienne) continueront à déclarer, péremptoires :"BHV sera scindé et Bruxelles sera élargi" (Le Vif, même numéro). Franchement, les propos de Marcourt et de Moureaux nous paraissent plus réalistes.
Quant à ceux de M. Eric Defoot, hormis la question de Bruxelles, ils ne peuvent que nous réjouir.
Vous voyez bien que tous les Flamands ne sont pas impérialistes et ne rêvent pas de coloniser la Wallonie. Tenons nous en à l'essentiel pour nous, l'intérêt et l'avenir de la Wallonie. Quant à Bruxelles, même si elle était vraiment encerclée en Flandre, qui ne voit le formidable atout que serait pour les francophones de cette Région, le fait que la nouvelle frontière Nord de la France toucherait Rhodes-Saint-Genèse et serait à quelques kilomètres du centre de Bruxelles ! La République française n'abandonnerait pas les Bruxellois francophones et elle aurait bien plus de poids que les Wallons pour faire pièce à toute tentative de flamandisation. Le problème deviendrait intenational et cela, les indépendantistes flamands, eux, le savent. Pourquoi les rattachistes wallons, dans ces conditions, ne s'entendraient-ils pas avec eux pour hâter la fin, l'agonie de l'Etat belge ? België barst... D'accord !
Postez, sans hésiter, des commentaires. Ce blog est un lieu de débat. C'est le seul du genre dans la mouvance rattachiste. NB. Des commentaires continuent à être postés sur les trois messages précédents; ne manquez pas de les lire.

5 commentaires:

Jules Rulot a dit…

On est curieux de voir si il y aura un commentaire sur l'interview de M. Defoot dans les échos de Flandre du site officiel du RWF...
Généralement, on préfère y évoquer des choses du genre : "NSV fasciste réunit la crème de la Flandre" ou "la Flandre des scandales : la mafia des hormones impunie, le nazisme à la crèche", etc.
Le genre de chose qui doit faire frémir les bons Belges quoi, comme les faits divers qui font de gros titres dans la "D.H", "La Meuse", et les magazines à sensation.

mars2000 a dit…

Un autre scénario est peut-être en préparation si on cherche pour quel motif stratégique Herman Van Rompuy, orangiste (= pour la réunion Pays-Bas et Flandre) a été propulsé au niveau européen par la France et l'Allemagne, avec l'assentiment des Pays-Bas et sans peu de réaction, malgré les apparences, des Anglais.

On peut penser que les grands pays européens limitrophes se préparent à la répartition des morceaux de la Belgique, quand celle-ci explosera, et ne veulent pas de l’indépendance de la Flandre, qui serait source d’instabilité dans toute l’Europe. Probablement que l’indépendance bruxelloise ou wallonne ne les arrangerait pas non plus, vu la baisse de niveau de vie qui en résulterait pour les citoyens, ainsi que l’ont démontré des études universitaires.

Benoît Delvaux

Anonyme a dit…

Vous ne m'avez pas répondu concernant
votre définition de " l'impérialisme",
terme que vous semblez affectionner plus que tout autre !
Ce Monsieur Defoot me semble être
tout à fait francophile, ce qui ne m'étonnne guère, dans la mesure où la Flandre est certainement le pays germanique le plus proche de notre culture . Je le connais un peu pour l'avoir parcouru dans tous les sens.
Cela étant, le problème de Bruxelles ( et c'est bien le seul)
demeure entier.Une fois encore, laissons les Bruxellois décider de leur appartenance finale. Décider sur le papier de l'octroi du statut d'une ville franche est une chose ....
l'organiser en est une autre . Avez vous réfléchi d'une manière approfondie à ce problème ? Je l'espère et je l'imagine.
Je voudrais vous entendre dire , que,sur le plan institutionnel, cette neutralisation de Bruxelles
1° - emporte le déménagement des institutions Flamandes qui n'y apparaissent plus que comme une fiction.
2°- que Bruxelles, ville libre, doit accorder, le statut de minorité protégé aux Flamands qui y
résident.
3° - que l'enseignement de la langue
Française doit y être doté de moyens adéquats ( car, au bout du compte, et pour ma part, je suis encore plus attaché à un mode d'expression commun, qu'à une pure affaire de nationalité )
4°- que notre langue ( et par réciprocité , le Néerlandais en Wallonie) doit recevoir le statut
de seconde langue pour les 300.000
Francophones et plus encore Fransquillons ( car eux sont bien Flamands d'origine ) qui y résident.

Veillons au renforcement de notre culture, qui vaut bien que l'on se batte sans concession pour elle...

Renaud Lachamp&wanadoo.fr

Ø a dit…

aller chez le notaire est bien là le danger pour la Wallonie.
Surtout si le notaire est flamand.
Ce qu'il sera.

Philippe Rasquin a dit…

Comme dans toute transaction, la vente d'un immeuble par exemple, les deux parties peuvent exiger chacune d'avoir son propre notaire. Dans ce cas, le deux notaires sont présents. Rien n'empêche la Région wallonne de faire de même.