jeudi 26 novembre 2009

Implantation en Wallonie du FDF... ou de Bruxelles ? Les "alliés objectifs"...

On sait que le FDF s'efforce, en ce moment, de s'implanter en Wallonie, notamment à Liège, et que plusieurs réunions ont déjà été organisées dans cette perspective. L'objectif du parti bruxellois n'est pas de se présenter seul aux prochaines élections, mais d'obtenir des candidats en position significative sur les listes wallonnes du MR. Il ne faut pas perdre de vue que le MR et le FDF ne constituent pas un cartel, mais une seule formation politique, puisque M. Olivier Maingain, le président du FDF est aussi vice-président du MR. Par conséquent, en Wallonie, voter FDF reviendra à voter MR et à renforcer ce parti vis-à-vis du PS, du cdH et des Ecolos...
Mais quelle est, finalement, la philosophie de ce parti et quels buts poursuit-il concernant la Belgique ? On sait, par certaines déclarations de M. Maingain, que si la Belgique venait à disparaître, son option serait celle d'un Etat Wallonie-Bruxelles, ce Wallobrux consituant une petite Belgique résiduelle, sans que l'on sache ce qu'il adviendrait de la monarchie et des autres symboles de l'Etat belge actuel, quelle serait la nouvelle capitale, etc.
Mais on sait aussi, comme le confirme aujourd'hui M. Georges Clerfays dans Le Soir ,que le FDF veut "une certaine réunification de l'Etat belge" afin d'en "maintenir la pérennité". Il écrit en effet : "En laissant scinder BHV sans contrepartie,, les partis francophones ne feraient qu'offrir un triomphe décisif aux séparatistes nationalistes qui, ayant réussi à isoler complètement Bruxelles en Flandre, pourront facilement décider ensuite de prendre leur indépendance et donc de mettre fin à la Belgique".
La solidarité "Wallonie-Bruxelles", que prône le FDF dans ces deux cas de figure - le maintien de la Belgique actuelle ou une Belgique résiduelle - pose problème pour les rattachistes wallons, puisqu'aucune de ces deux éventualités ne correspond à leur idéal et à leur souhait profond : la réunion de la Wallonie à la France. Bien au contraire, elle dilue le combat et brouille les esprits, là où il faudrait une vision claire des choses et des objectifs.
Sans nous désintéresser pour autant du "million de Bruxellois francophones", nous ne pouvons donc suivre notre ami Didier Mélin dans le raisonnement, ou plutôt les postulats, qu'il délivre sur son blog ce matin(1). Nous trouvons plus clairvoyante l'analyse de Dave Sinardet, politologue à l'université d'Anvers, dans Le Soir. Sous le titre "En finir avec les mythes de BHV", il écrit notamment : Il est vrai que ce sont les séparatistes flamands qui ont le discours le plus radical sur BHV(...) Quand on est séparatiste, on veut surtout démontrer que la Belgique ne fonctionne pas, que les divergences entre Flamands et francophones sont trop profondes ( ...) C'est donc plutôt une opposition radicale et irrationnelle à toute solution à BHV qui renforce la thèse des séparatistes et peut ramener le spectre du séparatisme(...) Ainsi, les radicaux communautaires du Nord et du Sud sont des alliés objectifs".
Des alliés objectifs ! N'est-ce pas ce que nous ne cessons de dire à propos des séparatistes flamands et des ratachistes wallons ?
(1) Pour lire ce billet, cliquez sur notre lien.
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19 commentaires:

Français a dit…

Oui mais goûtez au fond le paradoxe que vous ne faites pas partie de ces extrémistes du côté francophone : les extrémistes du côté francophone sont ces personnes en grande souffrance qui ne peuvent concevoir la fin de l'Etat belge et qui ne sont pas prêts à faire l'effort de repartir à zéro pour fomenter les bases d'une nouvelle nation belge.

Bref, ces pauvres gens qui se répandent sur le net, qui crachent sur la culture flamande (il faut être sacrément costaud pour cracher sur la culture flamande qui a tant apporté à l'Occident !), qui luttent contre ce qu'ils imaginent être la volonté de flamandisation du Brabant wallon, bref qui font puérilement des Flamands des petits nazillons, et qui s'imaginent capables de ramener les Flamands au bercail belge. Ces individus sont de grands malades.

Ou bien ils adoptent la seule stratégie possible : définition d'une nouvelle identité belge fondée sur la mixité des deux cultures ce qui induit au moins le bilinguisme total dans la communauté-centre, le Brabant reconstitué. Ou bien, ils se mettent en cohérence avec leurs aspirations et font la constatation de la fin de l'Etat belge et discutent avec les Flamands des modalités de scission.

Pourquoi un paradoxe au final ? Parce que l'alliance objective entre les séparatistes de chaque côté n'est pas possible car côté francophone, ceux-ci sont en fait des belgicains déçus, qui ne comprennent rien au mouvement wallon et à sa légitimité. Bruxelles pourrit le débat une fois de plus. Il faudra attendre la crise et que les grandes Nations s'occupent du problème belge.

Philippe Rasquin a dit…

Je voudrais poser trois questions à M. Mélin.
La première: Parmi les partis wallons existants, il ne cite pas le RWF. Le considère t-il comme insignifiant, ou déjà mort en raison de ses divisions internes? ;
Deuxièmement : Le fait de privilégier le FDF en Wallonie signifie-t-il qu'il ne croit plus non plus au parti "WALLONS" dont il avait pourtant été la tête de liste en juin dernier? ;
En troisième lieu : que pense-t-il de l'intention plusieurs fois exprimée par le président du FDF d'étendre la Région bruxelloise à tout le Brabant, amputant ainsi la Wallonie du Bravant wallon ?

Patrick Losseau a dit…

Cette notion "d'alliés objectifs" est ambigüe, car il semblerait que le FDF et les rattachistes wallons (qui ne reprsentent malheureusement pas grand'chose sur le plan électoral) soient également des alliés objectifs des séparatistes flamands, alors que ces deux partis (FDF et RWF) ont des objectifs très différents. Les rattachistes, c'est clair, veulent la fin de la Belgique, même les bruxellois, tandis que, si je commprends bien, les dirigeants et les militants du FDF veulent l'éviter si possible et si cela se produit quand même, se rabattre sur une petite Belgique sans les Flamands. Il me semble pourtant que c'est le FDF, par son poids politique et ses exigences, qui est le mieux placé pour créer le chaos et le clash final. Il faut ajouter que, bien que M. Schreurs et ses amis aient raison sur le fond et la stratégie, le RWF dans son ensemble, aussi bien les anti-Gendebien que les pro-Gendebien, renâcle devant cette notion "d'alliés objectifs" avec la N-VA, le Vlaams Belang, etc, moins parceque ces partis sont séparatistes et nationalistes, que parce qu'il sont d'extrême-droite (le VB) ou quand même trop à droite ou trop nationalistes (N-VA). Cet état d'esprit se rencontre non seulement dans l'équipe dirigeante actuelle du RWF mais chez les militants de base, dans les sections locales.
D'autre part, des dirigeants du groupe belgicain B+ affirment comme MM. Marcourt et Moureaux qu'il faut scinder BHV et que cette scission aura lieu, à la grande fureur de M. Olivier Maingain, mais avec l'assentiment tacite de Mme Joëlle Milquet et du CdH.
En fait, dans l'état actuel des choses, personne ne peut prétendre avec certitude si le problème de BHV maintiendra la Belgique en vie ou la fera éclater, ou marcher vers la partition en deux ou trois Etats.

Anonyme a dit…

Ce n'est pourtant pas très compliqué à saisir ,même vu de Paris.
Olivier Maingain est tout sauf un idiot . En toute hypothèse, c'est même un honnête débatteur, et ses idées ont été réaffirmées avec constance.
En son fort intérieur, je suis persuadé que cet homme a compris depuis belle lurette que ce pays n'avait plus d'avenir ( il ne faut pas être grand clerc dans la position géographique où il se trouve ): il a d'ailleurs été l'un des seuls à évoquer très clairement l'indépendance de Flandres au cours de plusieurs débats , sans fard ) .
Bref, l'implantation de section FDF répond à un impératif : constituer
le cadre politique d'un Etat résiduel avec un Centre : Bruxelles et une périphérie : la Wallonie. Je me suis laissé dire que son propre père avait été gaulliste, et je ne suis pas loin de penser que le fils s'en inspire en terme de cadre institutionnel. Le recours quasi
systématique à certains mots me le laisse croire.

Renaud Lachamp ( Paris )

L'administrateur a dit…

Des commentaires ont été postés directement sur le blog de Didier Mélin.

A. Schreurs a dit…

Le père d'Olivier, Roger Maingain,a été longtemps un militant de "Wallonie Libre". Il était présent au Congrès national wallon de 1945. Mais il est surtout connu commee président de l'AWPSP ( Association wallonne du personnel des Services publics). M. Maingain père y a défendu vigoureusement le principe, dans les Administrations dites "nationales" à l'époque, de l'unilinguisme des fonctionnaires et du bilinguisme des services. Une notice lui est consacrée dans l'Encyclopédie du Mouvement wallon, tome II, p. 1061-1062.

Jules Rulot a dit…

@ M. Renaud Lachamp :

Les Wallons n'accepteront jamais que Bruxelles soit la capitale de la Wallonie et que celle-ci en soit la périphérie. C'est impensable ici ! Effectivement, intelligent comme il est, M. Olivier Maingain doit bien le savoir. IL aura contre cette idée non seulement les rattachistes et les régionalistes wallons, mais tous les socialistes et une bonne partie des démocrates chrétiens.

Anonyme a dit…

Mr Rulot,

ces querelles province-capitale sont clochemerlesques!si Bruxelles vous irrite par sa place actuelle dans le jeu ,quand serait il alors avec Paris?!je vous pose la question...soyez donc un peu logique et plaçez vous globalement, au sein des alliances mondiales, d'un bloc européen en montée lente au sein duquel les blocs nationaux-linguistiques chercheront à garder leur place -la langue !mère de tout.Voyez grand !
Thierry Vareilles(France)

Anonyme a dit…

Je prends note des précisions de Monsieur Schreurs.
Monsieur Jules Rulot me laisse à penser que les régionaliste Wallons
représentent encore un courant important dans le sud du pays. Je n'ai rien d'autre à ajouter, dans la mesure où je demeure ouvert à l'éventail du champs des possibles. A la différence de beaucoup,je crois, en effet, et je l'ai toujours écrit, dans divers forums,que l'Histoire n'est pas une science exacte : en Belgique encore beaucoup plus que partout ailleurs. C'est une lapalissade que de le réaffirmer.

Renaud Lachamp ( Paris )

A. Schreurs a dit…

Monsieur Vareilles,

M. Rulot a bien exprimé le sentiment des Wallons. Nous voyons grand, puisque nous voulons nous réunir à la France!
Nous n'avons aucun problème avec Paris, parce qu'elle est le berceau de notre culture et notre vraie capitale. Un Liégeois se sent chez lui à Paris, mais pas à Bruxelles. Un Liégeois se sent d'ailleurs chez lui partout en France, que ce soit à Lille, à Paris, à Lyon, à Bordeaux, à Marseille.
Bruxelles, c'est tout-à-fait différent. La langue parlée n'est pas tout. Si Bruxelles était aussi rattachée à la France, les choses évolueraient sûrement, mais actuellement, elle symbolise essentiellement tout ce qui est "belge" et que nous rejetons.
Je partage donc, comme beaucoup de Liégeois, l'avis de M. Rulot.
Mais je suis persuadé que les Bruxellois ne voudront jamais devenir Français.

Anonyme a dit…

Mr Schreurs,

je prends note de vos reponses.J'ajouterais quand même qu'il n'y a pas que Liège en Wallonie...
Mais que vois je sur votre blog juste au dessus?de nouvelles polemiques inter groupuscules reunionistes.c'est à pleurer toutes ses haines recuites mutuelles.La preuve sans doute que le fruit n'est pas mûr du tout vu que vous pouvez tous vous payer le luxe de vous auto detruire.
Thierry Vareilles(France)

A. Schreurs a dit…

@ M. Vareilles :

Pour les polémiques entre réunionistes/rattachistes,voyez le commentaire de Mme Davister qui recadre bien l'affaire.
Pourquoi n'envoyez-vous pas un courriel à M. Gendebien à l'adél rwf@rwf ?
Bien sûr que les choses ne sont pas mûres, sinon le RWF ferait plus de 2% aux élections Il ferait 16% comme la N-VA.
Il n'y a même pas moyen de se mettre d'accord sur les termes. Certains s'obstinent à dire "réunionistes" - ce que les gens ne comprennent pas! - et nous "rattachistes", parce que ce mot, même s'il est moins élégant, dit bien ce qu'il veut dire. "Réunioniste" n'est d'ailleurs pas français, tandis que "rattachiste" figure dans le Larousse pour désigner les Wallons qui veulent réunir la Wallonie à la France. En outre, dans "rattachiste", il y une notion d'"attachement" sentimental à la France, qu'on ne perçoit pas dans "réunionisme".
Mais permettez-moi une question, Monsieur Vareilles : êtes-vous réellement Français et vivez-vous réellement à Paris, ou n'est-ce pas plutôt à Bruxelles. Et Vareilles est-il votre vrai nom ou un pseudo ? Comment êtes-vous à ce point au courant de nos problèmes wallons et bruxellois ?

Anonyme a dit…

Mr Schreurs,

votre dernière question me fait plaisir car je vois qu'en 9 ans j'ai finalement bien perçu les mentalités!.Votre question veut dire que ma maniere narquoise-récente- ici a levé le doute chez vous.
Et oui je suis français et vous parle sous mon vrai nom.Et ma maniere un peu acide desormais correspond à une lassitude et grande deception devant l'apathie citoyenne wallonne-comprehensible rassurez vous-la construction Belgique a fait son oeuvre.
Je vous ai même telephoné il y a de cela 2 ans comme je l'ai fait à plein d'autres,pour prendre la "temperature" et "jauger les esprits",mais vous ne vous en souvenez plus.Pas grave.
Sur ma françité de France,soyez assuré.
Trés cordialement
Thierry Vareilles

Anonyme a dit…

A l'attention de Monsieur Schreurs

Je connais Monsieur Vareille par
la voie téléphonique, ainsi que parce qu'il intervient sur un site que vous ne devez pas porter en votre coeur ( Bruxelles Francophones ).J'ai déserté cet "espace" de discussion, eu égard au "ratiocinations" permanentes de la plupart de ses intervenants.J'ai d'ailleurs noté, au delà des très courts horizons du territoire Belge,que ces gens là ne s'intéressaient à rien d'autres en
matière Historique ou politique.
Pour se former une opinion, il convient d'avoir l'esprit beaucoup plus ouvert au Monde .
Nous sommes, donc, tous deux Parisiens , et je vous ai moi même communiqué à une reprise mon courriel personnel ( relisez l'ensemble de mes messages ) .
Mr Vareille n'a pas les mêmes opinions politiques que moi ,
qui suis d'inspiration Marxiste, tout en reconnaissant la grandeur
et la pertinence de certains individus ( tels Charles de Gaulle ou encore Mendes France, pour ne citer que ces deux là), mais ses propos ne sont pas dénués de tout fondement.
Merçi de le prendre pour ce qu'il est : c'est à dire un ami des Francophones de Belgique , qu'ils soient Wallons ou Bruxellois.

Renaud.lachamp@wanadoo.fr

Anonyme a dit…

Merci Renaud.C'est l'interet de la France qui nous guide ici,bien au dessus de tout.Et tous deux savons bien que c'est le même sentiment chez Mr Schreurs ,notre ainé.
Le combat continue!
Thierry Vareilles

Anonyme a dit…

Oubli :tu as trés bien fait Renaud de parler de Mendes-France ,grand patriote,socialiste,juif laïc ,athé
http://www.uejf.org/tohubohu/archives/numero2/france/pierre.html
Grace à son courageux engagement, dans les années 50, les budgets de recherche nucleaire furent maintenus et en 2009 cette continuité et expertise depuis 50 ans donne encore une marge de maneuvre energetique,devises et ...sécurité nationale.
Thierry Vareilles

Anonyme a dit…

http://www.uejf.org/tohubohu/archives/numero2/france/pierre.html

Philippe Rasquin a dit…

Monsieur Mélin n'a pas répondu à mes questions,pourtant reproduites par Liège-France sur son blog à lui. Pour le RWF, on a son point de vue, mais pas pour le Brabant wallon, ni sa position par rapport au parti "Union pour la Wallonie". Finalement, est-il favorable au FDF ou à "WALLONS" ?

L'adùinistrateur a dit…

M. Rasquin :

Pourquoi ne postez-vous pas votre commentaire directement qur le blogue de M. Didier Mélin ? Ce serait bien plus simple.