lundi 7 décembre 2009

A propos de l'identité nationale...Jean-Pierre Chevènement : ceux qui nient la nation ne comprennent rien !

Le débat sur l'identité nationale, lancé par le ministre Eric Besson, bat son plein en France. Certains semblent dire, à gauche, que c'est un sujet non seulement dangereux mais dépassé, l'idée même de nation étant obsolète.
Ce n'est pas notre avis, et ce n'est pas non plus celui de l'ancien ministre (PS) Jean-Pierre Chevènement,  fondateur du Mouvement des citoyens et toujours sénateur. Répondant à Pascale Fournier pour Marianne 2, il déclare (1) :  "Dans le monde tel qu'il est, je ne vois pas que la nation ait disparu, ni aux  Etats-Unis, ni en Chine, ni en Russie, ni au Brésil, ni en Inde. Et je vois même que de très petites nations par la taille peuvent jouer un rôle important : je pense à Singapour, à Israël, à Cuba, au Vénézuéla. Le monde reste fait de nations et ce n'est pas par hasard qu'il y a une Organisation des Nations Unies. C'est que les hommes se définissent aussi par une appartenance nationale et que la nation est le cadre de l'expression démocratique parce que, naturellement, le sentiment d'appartenance permet à la démocratie de fonctionner. La démocratie, c'es l'acceptation de la loi, de la majorité. On accepte la loi de la majorité dans un certain cadre, loi de la majorité qu'on n'accepterait pas dans un autre cadre(2). Donc, la nation, c'est la démocratie".
Deuxièmement, ajoute J.-P. Chevènement, "la nation, c'est la solidarité. Vous remarquerez que la Sécurité sociale est nationale. C'est un budget considérable. Sans la Sécurité sociale, quelle serait la réalité de l'Etat-providence ?"(3)
Enfin, enchaîne l'ancien ministre socialiste, "la nation est le levier de notre responsabilité par rapport au monde. Je sais bien que la mode est à l'humanitaire, mais rien ne vaut une politique étrangère vigoureuse qui s'exprime avec force sur des sujets déterminants pour l'avenir de la paix dans le monde. Je ne citerai que le problème israélo-palestinien, la question de l'Irak(...), la question du Pakistan(...) Je pourrais prendre un exemple en Europe...Croyez-vous que l'unification allemande n'est pas dûe quelque part au sentiment national allemand ? Quand les manifestants de Dresde ou de Berlin ont commencé à crier non plus "wir sind das volk", mais "wir sind ein volk" (nous sommes un peuple), on a assisté à un changement qualificatif  de la revendication : c'était une revendication nationale"...
Quant à la France, voici ce que dit Chevènement : "On n'a pas fait le peuple français d'un seul coup. On a mis au moins mille ans, peut-être deux mille(...) La France a une vocation non seulement européenne, mais mondiale, il ne faut pas l'oublier. Nous sommes le plus important des pays francophones : ça représente quand même une des grandes langues des civilisations. Et elle sera bientôt plus parlée en Afrique qu'en Europe. La France est membre permanent du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Ce n'est pas rien. Cela nous donne des responsabilités et des devoirs particuliers. Nous sommes un des pays membres du club très restreint des Etats dotés nucléairement, d'après les traités - il y en a 5, d'abord le TNP, et puis trois autres s'y sont rajoutés en contravention avec le TNP"(...)
Vouloir faire l'impasse sur la réalité nationale, c'est se condamner à ne rien comprendre au monde dans lequel nous vivons. Ceux qui sont modernes ne sont pas ceux qui le croient ".
Jaurès l'avait déjà dit : "Un peu d'internationalisme éloigne de la nation, beaucoup y ramène". De Gaulle a affirmé : La France sans la grandeur n'est pas la France". Jean-Pierre Chevènement synthétise ces deux pensées fortes en les adaptant au monde actuel.. Ce sont les modèles de "notre" France, la grande nation à laquelle nous voulons réunir la Wallonie, en "réunifiant" la France, en quelque sorte, comme l'Allemagne s'est réunifiée.
(1) On peut lire l'interview complète de J.-P. Chevènement sur le blogue gaullisme.fr (voir notre lien ci-contre).
(2)  C'est bien pour cela que les francophones n'accepent pas que BHV soit scindé par la seule majorité flamande, démontrant ainsi, sans le vouloir, qu'il n'y a pas de "nation belge"...
(3)  En voulant scinder tout ou partie de la sécurité sociale, la Flandre indique clairement, elle aussi, qu'il n'existe pas de "nation" belge !
Votre avis nous intéresse. D'accord ? Pas d'accord ? Postez des commentaires.

6 commentaires:

Philippe Rasquin a dit…

Dans son interview, M. Chevènement dit aussi, fort justement :

"Ceux qui ne sont pas dans le coup, c'est à mon avis ceux qui surfent sur la mode et qui ont oublié que LE SENTIMENT D'APPARTENANCE NATIONALE S'EST PORGE AU LONG DES SIECLES, POUR NE PAS DIRE DES MILLENAIRES, qu'il y a là quelque chose d'extrêmement fort qu'on ne peut pas faire disparaître d'un coup de gomme. Certains y ont cru dans le passé. EN FRANCE, DANS LES ANNEES 30, ON ETAIT TRES ANTI-NATIONAL...Les gens regardaient vers Rome, Moscou, Berlin, pas vers Paris. A Paris, on était pacifiste, puis ça a donné la défaite de 1940, l'occupation. Et on a vu des gens comme Aragon qui "conchiait" le drapeau français qui, ensuite, ont chanté la France dans leur poésie...très bien d'ailleurs..."

Il serait intéressant de comparer le point de vue de J.-P. Chevènement avec celui de Renan, que développe sur son blog J.-S. Jamart.

On voit bien, par exemple, qu'à l'instar de la France, il y a eu une Nation liégeoise, qui s'est d'ailleurs tout naturellement fondue dans la Nation française après 1789, mais qu'il n'existe par contre pas de Nation belge, parce que la Belgique n'a pas, comme la France et Liège, une longue tradition historique. Jusqu'à son nom n'existait pas : il y avait d'une part, la Principauté de Liège, Etat-nation indépendant, et d'autre part les "Pays-bas du Sud", tour à tour hollandais, espagnols et autrichiens...

Claude Thayse a dit…

On pourrait ajouter la capacité bien française de s'indigner, de refuser une situation jugée indigne et inhumaine, de se lever pour protester, de se battre pour
modifier cette situation, autrement dit la révolte. Mais se révolter ne signifie pas seulement râler, être de mauvaise humeur. C'est avant tout une responsabilité, une prise de risque. Et ça, c'est politique !

Jean Petit a dit…

Alors, les Wallons sont bien des Français...enfin ils l'étaient en 40-44, en '50, en '60...bref, avant que l'enseignement(?) de la Communauté française(??) ne leur enlève la mémoire pour en faire des citoyens...Des "citoyens" ???

Anonyme a dit…

Je crois que les Liégeois devraient retournés à l'école
Les Belges ont battus une armée de César qui a dit de Tous les Peuples de la Gaule, Les Belges sont les plus braves
Le 1ier Roi en France est Clovis Fils de Childéris, Capitale : TOURNAI
Bataille des éperons d'Or : 300 Principautaires ont aidé les Flandres à foutre à la porte de la Belgique des les Français
Le Bourguignon a massacré des Liègeois
Louis XIV a volé le Nord de la France, Pas de calais , à la Belgique, Regardez le drapeau de cette Région, ( Lion de Flandres)
Waterloo, les Belges ont aidé l'Armée des Alliés à battre Napoléon
14-18, l'Armée Belge a sauvé la France
40-45, La France a trahit la Belgique et son Roi
Je suis Belge depuis Ambrorix
Rien à voir avec ces petits Français et la pauvre solialiste ROYAL
Nous sommes Belges de NOM et Wallons, Flamands et Germanophones de PRENOMS
Laisons à César ce qui à César
et laisons aux Belges ce qui sont aux Belges
Renvoyez le papillons dirupo dans son Pays
Je ne suis pas Francophone, Je suis WALLON, faisant partie de la grande Famille Francophone comprenant des Belges, des Français, des les Suisse, Pays d'Afrique et des Canadadiens
Avec les salutations d'un Belge

Jean Petit a dit…

@ M.Michel Robeti de Terbiest :

M. Roberti devrait retourner à l'école pour éviter de faire autant de fautes d'orthograpne.
A propos des Belges, César a ajouté: "mais ce sont les moins civilisés,les plus barbares".
Il n'y avait pas de principautaires à la bataille des Eperons d'or, seulement des mercenaires du Namurois.
La principauté de Liège n'a jamais fait partie de la "Belgique", en fait des Pays-Bas espagnols et autrichiens. En 1789, les Liégeois ont refusé de faire partie des "Etats-Belgiques-Unis" et ont préféré se rattacher à la République française.
"Sire, il n'y a pas de Belges, Vous régnez sur deux peuples", a écrit à Albert Ier, Jules Dstrée, ministre des Arts et des Sciences, en 1912 dans sa célèbre "Lettre au Roi".
En conclusion, c'est bien M.Michel Roberti de Terbiest qui doit retourner à l'école !
En 1940, c'est le roi Lépold III qui a trahi la Belgique, en tout cas les Wallons, qui l'ont chassé en 1950.

J. Dujardin a dit…

Et en 1815, il y avait plus de "Belges", essentiellement des Wallons, dans l'armée de Napoléon que dans la Légion hollando-belge.
Voir Général Hector-Jean Couvreur, "Les Wallons dans la Grande Armée", Gembloux, 1971, éd. Duculot,88 p.