dimanche 15 août 2010

Het is genoeg, Mijnheer De Wever !

Oui  cest assez, Monsieur De Wever. Vous commencez à exagérer.

Nous avons souvent dit et répété que nous considérons les nationalistes flamands séparartistes comme des "alliés objectif" circonstantiels, dans la mesure ou nous avons un objectif commun : la scission ou l'évoparition de la Belgique. Car l'indépendance de la Flandre, comme le rattachement de la Wallonie à la France, postulent d'abord laséparation entre les deux peuples.
Certains de nos amis, comme M. Jules Gheude, considèrent qu'un divorce à l'amiable est possible entre les Wallons et les Flamands. Son point de vue a été publié hier dans Het Belang van Limburg sous la forme d'une interview. D'autres n'y croient pas et nous reprochent cette notion d'"alliés objectifs", alors que les exemples historiques de telles alliances abondent...
Mais l'on sait que les alliances circonstantielles sont aussi réversibles, comme le fut le pacte de non-agression conclu entre l'Union soviétique et l'Allemagne nazie, qu'Adolf Hitler n'hésita pas à dénoncer lorsque son rêve insensé de conquérir la Russie lui fit lancer ses troupes sans sommation vers les grandes plaines de l'Est.
Nous sommes d'accord avec M. De Wever quand il veut mettre en oeuvre l'article  35 de la  Constitution, de telle sorte que toutes les compétences soient confiées aux entités fédérées, qui décideraient elles mêms quelles sont les matières qu'elles désirent mettre en commun au niveau confédéral.
Ce confédéralisme là,  nous l'acceptons dans la mesure il est réellement, pour la classe politique flamande, une étape - décisive- vers l'indépendance de la Flandre, et ou il accorde réellement à la Wallonie les mêmes compétences qu'à la Flandre. Mais, nous l'avons dit, nous ne voulons pas que ce soient les Communautés qui héritent des compétences transférées du Fédéral vers les entités fédérées, mais bien les Régions, moins peut-être par le souci du statut de Bruxelles qui intéresse beaucoup plus le RWF, que par notre rejet de la Communauté dite "française", dont nous estimons, avec la FGTB wallonne et d'autres, que les compétences doivent être transférées aux Régions wallonne et bruxelloise. Nous pensons en effet que, de cette façon et avec la "révolution copernicienne" en cours, la Wallonie sera dotée des mêmes nouvelles compétences et des mêmes pouvoirs que la Flandre. S'il s'agit de faire basculer vers les Régions le centre de gravité de la Belgique, en attendant que celle-ci en soit totalement dépourvue, d'accord, ça va dans le bons sens pour nous rattachistes.
Mais si M. De Wever s'obstine à vouloir que les transferts se fassent vers les Communautés et non vers les Régions, il introduit déjà une sérieuse faille dans notre  "alliance objective", car nous sommes résolument régionalistes. Si de surcroît, dans le cadre de la responsabilité financière des entités fédérées, il a l'ourtecuidance de vouloir dicter à la Région wallonne l'objectif qu'elle doit atteindre en matière d'emploi, soit la création de 300.000 emplois en dix ans, alors là, rien ne va plus ! Que le président de la N-VA s'occupe de la Flandre, très bien, mais qu'il ose s'ingérer dans nos affaires en voulant que la responsabilisation financière des entités fédérées soit assortie d'un système de récompenses et de sanctions, comme dans une école primaire, alors non, mille fois non !
Monsieur de Wever et la N-VA ne peuvent tout avoir, le beurre, l'argent du beurre et le sourire des Wallons, s'ils veulent contrôler ou influencer d'une manière quelconque le fonctionnement et la poitique de la Wallonie concernant ses nouvelles compétences. Ou le président des nationalistes flamands joue sur deux trableaux, ou il veut non seulement renforcer la Flandre mais également contrôler et appauvrir la Wallonie. Notre réponse tient en un mot : Nooit !
Entendons-nous bien, ce n'est pas le parcours idéologique de M. De Wever, ni l'attitude autrefois de certains membres de sa famille, ni sa rencontre avec Le Pen, ni ses conférences à la NSV, chez les étudiants nationalistes flamands d'extrême-droite, qui nous font  problème, car pour nous, les Flamands sont depuis toujours un peuple étranger, dont il s'agit de se séparer. Nous laissons ce genre de considérations mineures au RWF, sur son site officiel. Ce qui nous préoccupe, c'est que nous ne voulons pas subir les effets du double complexe des nationalistes flamands: un complexe d'infériorité linguistique et un complexe de supériorité numérique et économique. On sait par l'histoire récente jusqu'oû peuvent mener de tels complexes... C'est pourquoi nous disons clairement à M. De Wever : C'est assez, het is genoeg !

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13 commentaires:

Anonyme a dit…

Tout cela est pourtant bien naturel...A partir du moment où une étape "confédérale" se met négocie, qui repose sur un échange "équilibré", dans lequel le maintien des transfets financiers flamands vers la Wallonie est en enjeu crucial (mais soigneusement caché par tous les protagonistes),il a des contreparties à donner par la Wallonie (nombreuses et variées)...Si BDW veut le beurre et l'argent du beurre et plus encore, EDR le veut tout autant, et le plus quémandeur, c'est lui...
L'autonomie/indépendance, sans moyens financiers suffisants, pour une personne comme pour un pays, c'est une fiction...mais qu'on peut certes "entretenir" grâce à une double connivence (celle de l'entretenu et celle de l'entreteneur). Alors oui, et demain plus hier, la Wallonie sera sous la dépendance de la Flandre, la "solidarité fédérale" étant remplacée par le "donnant-donnant confédéral" (dont Bruxelles doit faire aussi les frais...)...C'est bien pourquoi le séparatiste/rattachiste n'a rien à gagner à soutenir l'hypothèse confédérale. J.Lenain

René G. Thirion a dit…

En quelque sorte, Monsieur Schreurs, vous et vos quelques affidés, êtes les héros du fameux film de l'arroseur arrosé !

Votre respect, pour ne pas dire passion, pour le nationaliste régionaliste "pur jus" flamand, libérateur de la Wallonie va donc dans le sens historique toujours dénoncé par le RWF.

A vouloir pactiser avec le diable, l'on se retrouve en enfer.

Il veut Bruxelles, à juste titre selon vous, mais dicte déjà les lois néo-coloniales qui vont la régir s'il réussit son coup!

Votre expérience de résistant aurait dû vous faire comprendre la différence entre le nationalisme flamand et le régionalisme wallon.

Mais si cet accident de votre histoire est votre chemin de Damas, vous ferez un saint régionaliste tout-à-fait acceptable.

Ube dernière remarque, avouez que le RWF et même, votre allié momentané, Jacques Lenain avaient raison !

Georgette Davister a dit…

@ M. René G.Thirion:

Vous aussi vous exagérez, Monsieur René Thirion, et manquez d'objectivité et d'esprit de nuance.Les nationalistes flamands peuvent rester des alliés pour mettre fin à la Belgique s'ils veulent l'indépendance de la Flandre, à condition, comme le dit Monsieur André Schreurs, que le confédéralisme ne soit qu'une étape vers cette indépendance et que la Wallonie, comme la Flandre, ait la pleine maîtrise de ses nouvelles compétences sans le contrôle de qui que ce soit, si ce n'est naturellement de l'Union européenne.

Philippe Rasquin a dit…

@ Mr J. Lenain.-
L'autonomie/indépendance d'une Région ou d'un pays sans moyens financiers suffisants n'est pas nécessairement une fiction. Lorsque la Tchécoslovaquie a éclaté, les Slovaques ont vu leur niveau de vie baisser de 15% - ce qui serait également le cas de la Wallonie. Loin de s'accrocher aux Tchèques plus riches (leurs "Flamands" en quelque sorte), ils ont retroussé leurs manches et se sont redressés au point qu'actuellement, ils vivent mieux que les Tchèques ! Pourquoi n'en serait-il pas de mêm pour les Wallons ? Si Di Rupo est effectivement quémandeur du maintien de cetains transferts financiers Nord-Sud - ce qui explique la volonté de contrôle de Bart De Wever -, c'est parce qu'il n'a aucune vision d'avenir pour la Wallonie, mais raisonne à court terme dans l'intérêt de son parti et dans son intérêt personnel.

Vincent Bodart a dit…

Mr Schreurs et ses amis - bien plus nombreux que les quelques zélotes que Mr Gendebien a conservés à Liège - n'a été ni à Damas ni à Canossa. Il pose seulement des balises.
Car il n'empêche, comme il'écrit justement Mr Rasquin, que l'attitude de Mr Di Rupo et sans doute des autres responsables politiques wallons, qui s'accrochent à une certaine "solidarité" interrégionale, c'est-à-dire à une partie des transferts Nord-Sud, par crainte de devoir assumer une baisse provisoire du niveau de vie en Wallonie, indique bien que les Wallons, même régionalistes, ne prendront pas l'initiative d'une scission de la Belgique et d'un "divorce à l'amiable".
Donc, la conclusion est que les nationalistes flamands séparatistes sont bien le seul espoir des rattachistes de voir ce pays imploser et demeurentleurs "alliés objectifs". M. De Wever ne veut "contrôler" les dépenses et la politique économique et sociale de la Wallonie que parceque les dirigeants wallons veulent continuer à recevoir de l'argent des Flamands...
Mr Schreurs a donc raison de dire "Halte", mais cela implique naturellement que les Wallons prennent leur destin en mains et ne quémandent plus le soutien financier de la Flandre. S'ils ne le font pas, l'argument tombe et on en revient à la notion d"alliés objectifs" pour obtenir la scission de la Belgique.

Jules Rulot a dit…

Mr Thirion : la différence entre les nationalistes flamands et les régionalistes wallons, c'est que les premiers ont des c.... et que les seconds n'en ont pas !

francophonedebruxelles a dit…

A défaut d'obtenir le passage au confédéralisme (art. 35), Bart De Wever exige un contrôle sur les transferts financiers de la Flandre vers la Wallonie, sur base d'une variante du principe "Qui paie, décide". De nombreuses compétences pourraient être ainsi touchées: politique de l'emploi, transports, tourisme, etc. Pour cela, Bart De Wever dispose d'un allié objectif: Di Rupo qui veut maintenir la Belgique "à n'importe quel prix". Cela pourrait donc bien signifier, une Belgique composée de trois entités: la Flandre, la communauté française, et la communauté germanophone, comme l'a proposé vendredi Bart De Wever.

Anne Dopchie a dit…

Mr Di Rupo veut-il "maintenir la Belgique à tout prix" parce qu'il est monarchiste et belgicain, ou parce qu'il ne veut pas assumer les conséquences financières du confédéralisme pour la Wallonie, c'est-à-dire en fait pour les électeurs du PS ?

Yves Pierlot a dit…

Tiens voilà le bloggeur néophyte qui change de bord et devient un zélateur (j'aurais dû écrire zéloteur) de Monsieur Jacques Lenain. On aura tout vu! Car les conceptions de ce dernier sont très différentes du jacobinisme gendebienesque. Enfin, avec quelques comiques du même acabit, on aura tout vu! Quoi que ce n'est peut-être pas fini.

Anonyme a dit…

M. Rasquin, je crois que nous sommes presque d'accord : les Partis "francophones" étant bien différents des Partis nationalistes tchèques et slovaques(de caractère et en motivation), et désireux tous deux de séparer leurs pays, et les populations wallonne et bruxelloise étant tout aussi différentes des peuples tchèque et slovaque (qui se libéraient en même temps du collectivisme et étaient persuadées de la proximité du paradis capitalisme), on pouvait légitimement attendre des premiers des "sacrifices" que les seconds n'acceptent pas. De plus, les Partis francophones savent que la séparation mène à la France, ce qui est perçu par eux comme un risque (de déchéance statutaire), risque qui n'existait pas pour les Tchèques et Slovaques. En outre, il ne ne faut pas perdre de vue que l'imbroglio bruxellois entrave toute action (et réflexion...). Enfin, il demeure aussi que les nationalistes flamands, même les plus ultra, feront leur affaire d'une phase confédérale, qui a de multiples avantages, pour peu qu'elle marque un réelle progrès dans l'autonomie de la Flandre comme dans le contrôle de Bruxelles, tout cela ayant pour socle un nouveau arrangement financier (plus avantageux pour la Flandre sans être trop désespérant pour les élites politiques "francophones"). Mais un nouveau (et dernier...) compromis belge n'est pas acquis pour autant... J. Lenain.

Stéphane Dohet a dit…

Au vu des négociations actuelles, étant donné les demandes de M. De Wever et de la NVA, et étant donné que ce qu'acceptent les négociateurs francophones est considéré par les Flamands comme "insuffisant" ou "non négociable", il vaudrait mieux, pour nous Wallons, qu'on négocie réellement la partition de la Belgique et qu'on proclame notre indépendance.

francophonedebruxelles a dit…

Bien entendu.
Et puisque la Wallonie ne bougera pas tant qu'elle conserve des transferts financiers de la Flandre, c'est a Bruxelles de prendre l'initiative. A l'instar du Kosovo. Disons que le terrain est plus propice.

francophonedebruxelles a dit…

Bien entendu.
Et puisque la Wallonie ne bougera pas tant qu'elle conserve des transferts financiers de la Flandre, c'est a Bruxelles de prendre l'initiative. A l'instar du Kosovo. Disons que le terrain est plus propice.