Le "Cercle républicain" prône une République belge. A "Liège-France", nous n'y croyons pas. Certes, nous sommes républicains, mais à notre sens, une Belgique républicaine aurait les mêmes "vices de construction"que la Belgique monarchiste actuelle. Elle ne changerait rien à la dualité fondamentale du pays, qui se compose de deux peuples culurellement et sociologiquement très différents. Les Flamands seraient toujours l'élément dominant (et dominateur), puisqu'ils sont 6 millions contre 3 millions et demi de Wallons et un million de Bruxellois.
En outre, ce sont surtout des gens de droite qui sont républicains en Flandre ( l'instauration d'une République flamande est au programme du Vlaams Belang !); alors que'en Wallonie, les républicains sont plutôt des gens de gauche. Une République belge ne durerait pas longtemps, l'exemple de la Tchécoslovaquie est probant ; le fait qu'elle était une république ne l'a pas empêché de voler en éclats.
Une République wallonne ne serait pas viable non plus, pour d'autres raisons, d'ordre économique. Seule, la République Française peut offrir aux Wallons un avenir prometteur, la Wallonie s'y intégrant progressivement et harmonieusement de façon à garantir sa personnalité et ses traditions. Certes, la devise républicaine française Liberté, Egalité, Fraternité a connu des avatars, comme un des conférenciers de la "Journée républicaine" du 10 novembre l'exposera, mais elle est un appel constant à plus d'humanisme et de justice sociale, même si elle n'est pas toujours appliquée comme elle le devrait.
Contacts :Bernard Desmet, 33 rue de la Caserne, 1000 Bruxelles, tél 02/502 38 80.
1 commentaire:
Au risque de me faire honnir par certains (Suivez mon regard...) je suis moins pessimiste que vous sur la survie, même économique d'une éventuelle république wallonne. En effet, prenez n'importe quel coin de désert, entourez-le d'une frontière, baptisez-le « Etat » et… ça fonctionnera ! Certes, le prix à payer (la casse sociale !) serait énorme. Mais pas aussi catastrophique que certains ne l’affirment. Si en Sécurité sociale, ce serait, effectivement de l’ordre de 20 %, dans les autres domaines, un chiffre de 5 % me paraît plus correct.
Maintenant, je ne dis pas non plus que c’est la seule solution. Il faut sortir du cadre étriqué de la Belgie-que. L’assemblage hétéroclite entre Bruxelles et la Wallonie sous forme « d’Etat résidu » serait aussi dommageable pour nous qu’une république de Wallonie. Les Wallons ne forment déjà pas une nation… alors que du côté bruxellois, il y a un véritable sentiment d’identité qui s’est créé sous la pression du Mouvement flamand. Curieux effet secondaire !
Les scénarii financiers catastrophes sur le séparatisme publiés ces derniers temps se basent sur une hypothèse des deux ou trois Etats distincts dans un cadre territorial d’une future ex-Belgique « isolée du reste du monde ». Cet exercice est limitant et orienté. Car enfin, soyons sérieux, la Wallonie sinistrée ? Ce n’est quand même pas le tiers monde ! Nous avons surtout un problème de gouvernance et ne sommes « pauvres » qu’en comparaison avec la Flandre qui est-elle, relativement riche. Par rapport à un PIB européen moyen de 100, la Flandre se situe à 123 (en 2004), tandis que la Wallonie est à 90. La Flandre est précédée d'autres, comme le Bade-Wurtemberg, le Pays basque espagnol, la Lombardie, la Bavière, la Catalogne ou l'Irlande. Michel Quévit dans l’Echo du 31/08/2007 se demandait « si la stratégie actuelle de la Flandre ne consiste pas à récupérer les moyens financiers qui lui permettraient d’intégrer le peloton de tête européen ? Ce qui expliquerait pourquoi la pression flamande porte surtout sur des compétences à incidence financière »…
Il faudrait aussi expliquer un jour, comment la Flandre en est arrivée là en détournant beaucoup de moyens à son profit depuis 1945… Y compris, comme le fait encore remarquer Quévit grâce à la rigidité du principe de péréquation financière. Cette péréquation qui fait qu’ailleurs, les entités fédérées riches contribuent au développement des entités plus pauvres. La clé de répartition (60/40) bétonnée dans les lois de financement est anormalement rigide à la différence du modèle allemand par exemple, où les Länder contribuent au pot commun en fonction de leur croissance économique respective. Dans tout Etat, les régions riches contribuent ainsi au développement des régions moins riches au prorata de la richesse qu'elles créent. C'est le fondement même de la solidarité. Sauf en Belgique. Ce contingentement de la solidarité « à la belge » est une des causes peu citée et donc peu connue, mais à mon sens essentielle du retard (qui est plutôt du «mal-développement») qu’on ne rattrape pas sur les autres régions européennes de vieilles industrialisations comparables.
Wallonie pauvre, vraiment ? Un certain… Di Rupo, alors ministre président de la Région wallonne en 2006 publiait ceci : « A l’échelle de la France, le PIB de la Wallonie la placerait au 8ème rang des 22 régions françaises et au 3ème en matière d’exportations, juste derrière l’Ile-de-France et la région Rhône-Alpes. En termes d’emplois, les groupes français occupent la 1ère place avec 34.000 postes, soit 32 % des 100 premières entreprises industrielles en Wallonie. La France est, de très loin notre 1er client avec quasi 35 % du total des exportations wallonnes. Notre intégration est du point de vue économique est très avancée... On ne le dit pas assez »
Enfin, toujours en matière de solidarité économique, reprenons l’exemple Corse, il est parlant. Un des derniers plans de développement économique lancé en 2002, s'élève à deux milliards d'euros - soit deux fois le plan Marshall - pour une population de… 280000 personnes ! Ce serait, chez-nous, un investissement bien placé. Avec les équipements, les talents et la situation stratégique dont elle dispose, la Wallonie a tous les atouts pour être une des plus performantes régions d'Europe.
Son extraordinaire atonie économique actuelle n’est qu'un effet du contexte particratique belge dysfonctionnel.
Ce dernier paragraphe est tiré du billet : « La fin du syndrome de Waterloo ? » publié sur mon blogue en début septembre dernier. < http://www.claude-thayse.net/article-12259740.html>
Sinon, toutes mes félicitations pour le magnifique travail de sensibilisation accompli ici !
Enregistrer un commentaire