mercredi 9 janvier 2008

La note Verhofstadt : un pas dans la bonne direction.

Une fois n'est pas coutume : nous partageons la conclusion de l'édito de Francis Van de Woestyne dans La Libre Belgique de ce mercredi., à propos de la note de Guy Verhofstadt sur la réforme de l'Etat. Que dit-il, à l'adresse des francophones ? Fermer les yeux, les oreilles et les poings ne constitue pas une riposte pertinente. Il faut, au contraire, préparer les institutions francophones à recevoir de nouvelles compétences et démontrer que l'on peut faire aussi bien sinon mieux avec ces nouveaux outils. Il n'y a aucune fatalité au déclin : la Wallonie le démontre avec retard mais aussi avec audace depuis peu.
Voilà un langage volontariste et responsable qui nous change des vociférations de Mme Milquet et des lamentations d'Elio Di Rupo (qui apparaît de plus en plus à la remorque du CdH). Car pour "madame Non", la note du Premier ministre est une grande déception, un "non-paper"(sic), dont l'auteur est profondément Flamand(...). Nous sommes face à l'avenir de la Belgique et l'heure est très grave(...) Ce n'est pas parce qu'il y a des séparatistes que les francophones doivent être des paillassons, martèle la présidente "humaniste".
Humaniste, vraiment ? on chercherait en vain, dans la rhétorique de Mme Milquet, la moindre allusion à des problèmes éthiques. Ce qu'elle défend avec acharnement, ce sont les "intérêts des francophones", c'est-à-dire leur situation matérielle qui ne peut se maintenir dans l'immédiat qu'avec l'assistance de la Flandre. C'est essentiellement pour cela qu'elle s'oppose à la régionalisation de l'ONEM et de l'emploi, des allocations familiales et de la fiscalité. Aucun idéal humaniste dans tout cela ! Que le PS, qui vit en bonne partie du clientélisme des assistés sociaux raisonne de la sorte, on peut le comprendre sans l'approuver. Mais de la part d'un parti qui a remplacé dans son appellation "social chrétien" par"démocrate humaniste", cette attitude qui confine à la mendicité a de quoi surprendre...Ou alors, il y a là une distorsion de l'esprit que ne peut admettre un cartésien. Car enfin, c'est précisément en refusant de nouvelles compétences pour les Régions et les Communautés que l'on est "un paillasson" !
Autre réaction inacceptable pour nous, celle de M. Maingain.Sa déclaration au Soir est affligeante; ne reproche -t-il pas à la note Verhofstadt d'oublier que la priorité numéro un sur laquelle les partis francophones se sont enfin entendus est l'élargissement de la Région bruxelloise ?!
Nous en avons assez de ces propos à la fois francophonissimes et belgicains. Bruxelles n'est pas et ne sera jamais la priorité des Wallons, n'en déplaise à certains qui, même dans nos rangs, entretiennent la confusion entre les Wallons et les "francophones". Pour nous, la problématique bruxelloise est secondaire et, de toute façon, les Bruxellois sont assez grands pour défendre leurs propres intérêts. La capitale de l'Europe, même si fort heureusement la langue française y est prédominante, est devenue une région multiculturelle. Imaginer qu'elle accepterait de devenir une simple Région de France est une chimère. En cas d'éclatement de la Belgique, son meilleur avenir est dans dans une sorte de district européen et, de toute façon, c'est aux Bruxellois eux-mêmes à décider de leur sort et les Wallons n'ont pas à intervenir dans ce débat.
Dans l'ensemble, nous pensons que la note communautaire de Guy Verhofstadt va dans la bonne direction et les réactions négatives des partis "francophones" les plus belgicains- le CdH et le PS- nous confortent dans notre point de vue. Certes, la note ne va pas assez loin et nous pensons, comme Bart De Wever et la N-VA, qu'il ne faut rien refédéraliser et qu'il ne faut surtout pas créer une "circonscription nationale", l'obsession des écolos. Bien entendu, cette note "va dans la bonne direction" dans la mesure où, pour nous comme pour les séparatistes flamands, elle n'est qu'une étape vers une autonomie complète de la Flandre. Et de la Wallonie, aurait pu ajouter M. Di Rupo de qui est ce propos; le président du PS relève en effet dans La Libre que, selon la façon dont on interprète la"note Verhofstadt", ce sont des démarches tout-à-fait différentes. Dans la première, chacun doit faire un pas vers l'autre; dans la seconde, on engrange des choses en attendant les suivantes. C'est évidemment cette dernière optique qui est la nôtre !

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Incroyable, tous ces gens découvrent que Verhofstadt est... Flamand !

Anonyme a dit…

Curieusement, voilà M. Happart qui emboite plutôt le pas à Mme Milquet qu'à M. Moureaux. Comme elle,le président du parlement wallon invoque les "intérêts wallons" (il ne dit quand même pas "francophones"!) que ne prend pas en compte, selon lui, la note du Premier ministre. "J'aime bien Guy Verhofstadt, écrit-il dans un communiqué de presse,mais aujourd'hui, il prend vraiment les Wallons pour des débiles!" (La Libre du 09.01.08)
Des débiles ou des habitués de la sébile ?

Anonyme a dit…

Un détail. Bruxelles n'est pas devenue une région multiculturelle, mais bien multi-communautaire. Ce qui est fort différent.

Anonyme a dit…

La remarque concernant Bruxelles est pertinente. Sa culure reste essentiellement francophone, mais diverses communautés "étrangères" s'y sont implantées du fait de l'immigration. Il y a aussi une certaine influence "anglaise" du fait de la présence des institutions européennes.