vendredi 13 juin 2008

Overijse : où est le problème pour les Wallons ?

Le FDF est parti en guerre contre la décision de l'administration communale d'Overijse, en Brabant flamand, d'interdire toute utilisation d'une autre langue que le néerlandais dans les dépliants publicitaires des entreprises, commerçants ou agences immobilières. Son président, M. Olivier Maingain a interpellé hier à la Chambre le Premier ministre Yves Leterme - pas moins - sur cette question mineure, cherchant manifestement à titiller les Flamands à n'importe quelle occasion.

Il semble que certains rattachistes wallons lui emboitent le pas et rappellent que pour les Wallons et les Bruxellois, ce n'est pas une première...Pour les Bruxellois belgicains, passe encore, mais pour les Wallons, en quoi sont-ils concernés par cette affaire, dans une commune flamande où il n'y a que 32% de francophones pour lesquels la loi n'a prévu aucunes "facilités" analogues à celles dont bénéficient les 6 communes de la périphérie ?

La "première" à laquelle il est fait allusion est le Vlaams Manifest décrété par l'administration communale de Hal , instituant une commission municipale chargée de veiller au respect de l'usage du néerlandais dans la commune. Quel crime, aux yeux de certains francophonissimes, qui oublient de dire que dans cette localité flamande, il y a seulement 10% de francophones...

Accepterions-nous, chez nous, que l'on affiche "te huur" aux fenêtres des maisons, que l'on distribue des prospectus en néerlandais ou même en anglais ? Jamais ! L'unilinguisme des régions, fort heureusement décidé par les lois de 1932, doit demeurer intangible. Cela a toujours été le point de vue du Mouvement wallon et nous entendons y rester fidèles. On comprend que les Flamands veuillent scinder l'arrondissement de BHV. Ils ont raison, c'est leur intérêt, mais c'est aussi le nôtre, car BHV est le dernier vestige de la Belgique unitaire et sa scission est la suite logique et normale de celle du Brabant. A cet égard, nous sommes bien plus proches des Flamands que des francophones des communes flamandes, du ministre libéral flamand Keulen que des trois fameux candidats-bourgmetres de Crainem, Linkebeek et Wesembeek -Oppem, trois communes au nom bien français, comme on peut en juger...

Quant à imaginer que la France, une fois la Wallonie réunie à la République, serait mieux à-même de défendre les francophones de la périphérie, même là où il ne représentent que 10% de la population, et qu'elle serait prête à promouvoir la langue et la culture françaises dans la Région flamande, quelle douce rêverie, quelle naïveté! La France a vraiment d'autre chats à fouetter et une telle attitude ne serait d'ailleurs pas conforme à sa politique traditionnelle et au principe républicain du droit du sol qu'elle applique sur son territoire, au même titre que les droits de l'homme..

Des raisonnements (?) pareils, pour tenter de raffler quelques électeurs au FDF, c'est vraiment n'importe quoi ! Ne nous laissons pas dévier de notre objectif fondamental par des considérations électorales au ras des pâquerettes. Pensons d'abord - et avant tout - à la défense de la Wallonie et à la réalisation de son avenir français.

6 commentaires:

Ø a dit…

Soit vous êtes aveugle, soit vous êtes de mauvaise foi. Des affiches "te huur" ou "te koop" ou encore "for rent" ou "for sale", on en trouve dans la région liégeoise ou dans le Brabant wallon.
Je ne vois pas non plus pourquoi recevoir pour un habitant d'Overijse une publicité en français d'une entreprise wallonne est un crime.
Je ne vois pas au nom de quoi un marchand ambulant wallon participant au marché d'Overijse ne pourrait afficher le nom de ses produits en français.
Si vous allez sur le marché de la Batte à Liège, vous verrez quantité de marchands flamands n'affichant qu'en flamand. Liège n'a pas encore édicté de règlement communal obligeant uniquement le français (correctement orthographié...)
J'ajoute en outre qu'il s'agit de relation personnelle et non avec l'administration.

En arriver à se faire insulter sur un quai de gare flamand parce qu'on a une conversation privée en français relève du délire fascistoïde.
Ainsi il pourrait être interdit aux différents membres d'une famille wallonne visitant Bruges (Dieu m'en préserve) de s'exprimer entre eux en français sans s'attirer les foudres de la répression linguistique flamande.

Je commence à comprendre que votre acquiescement à ces diverses mesures flamandes montre que vous n'attendez que l'occasion pour vous engouffrer dans la brèche et imposer les mêmes règlements en Wallonie que vous voulez pure francophone.

Anonyme a dit…

Je réponds à Monsieur "X", en regrettant qu'il n'indique pas son nom.A Liège-France, nous nous battons à visage découvert et n'aimons pas les "anonymes". Ceci dit, venons-en au fond du problème.

Vous semblez, Monsieur, ne rien connaître du Mouvement wallon et de ses positions doctrinales. Le Congrès National Wallon de 1945, qui réunissait pratiquement toutes les forces vives de Wallonie (dont 51 parlementaires wallons et trois ministres)et auquel les Wallons de Bruxelles étaient largement représentés, a adopté une doctrine qui se résumait en deux points : 1) la réalisation de l'autonomie de la Wallonie dans le cadre de la Belgique, c'est-à-dire l'une ou l'autre forme de fédéralisme; et 2) la défense de l'intégrité française de la Wallonie, dans laquelle aucune minorité allogène ne serait reconnue.
Ce qui valait pour la Wallonie valait également pour la Flandre et il en résulta, en 1952, un accord entre fédéralistes wallons et flamands connu sous le nom d'"Accord Schreurs-Couvreur".Vous trouverez tous les détails à ce sujet dans l"Encyclopédie du Mouvement Wallon", tome 1, p.1.
"Liège-France" demeure fidèle à cette doctrine et à cet Accord, dont rien ne justifie la remise en question. La seule chose différente par rapport à cette époque, est que le fédéralisme, finalement obtenu trop tard et par étapes, s'avère être un échec. Or les fédéralistes avaient dit, au Congrès de 1945, que c'était un dernier essai de vie en commun avec les Flamands dans un cadre belge. Nous nous plaçons donc résolument en dehors de ce cadre qui se disloque de plus en pluset luttons pour la seule solution d'avenir pour la Wallonie: la réunion à la France, pays de notre langue, de notre culture, en fait notre vraie nation.
Vous comprendrez, j'espère, que devant cet horizon grand et large que nous ouvre la République française, les petits problèmes qui se posent à Overijse ou ailleurs en Brabant flamand sont vraiment de peu de poids. La politique belgo-belge ne nous intéresse plus depuis longtemps...
De plus, nous ne pouvons condamner la politique flamande de défense de l'intégrité néerlandaise de la Flandre, puisque nous défendons nous-mêmes l'intégrité française de la Wallonie. Nous avons en horreur ces concepts décadents de muliculturalité et de métissage et nous estimons que les étrangers que nous accueillons avec plaisir d'un point de vue humain, doivent avoir la correction de faire l'effort d'apprendre la langue de leur région d'accueil; ceci vaut autant pour la Wallonie que pour la Flandre, c'est pourquoi nous n'avons rien à redire au sujet du "Wooncode", dont il faudrait l'équivalent chez nous. L'assimilation des étrangers est un facteur de paix et de démocratie, alors que l'acceptation de ghettos linguistiques ou religieux est au contraire un facteur de troubles et de dilution de notre identité française (ou néerlandaise). Au rique de vous heurter, je préciserai que pour nous, les Flamands qui viennent s'établir en Wallonie et les francophonnes qui le font en Flandre, sont des "étrangers", au même titre que des Italiens, des Espagnols, voire des personnes d'Afrique du nord. ILS DOIVENT TOUS S'ASSIMILER A LA POPULATION.Mais il faut bien constater que les Flamands deviennent assez aisément"wallons", alors que les francophones belges veulent imposer leur langue en Flandre : C'est là une attitude anti-démocratique, qu'il tentent de justifier en invoquant les "droits de l'homme" qui n'ont rien à voir là dedans. Je vous rappelle que la République française applique, elle aussi, le"droit du sol" en ne tolérant aucune minorité organisée sur son territoire.
Quant aux affiches "te huur" ou "te koop", nous n'en avons jamais vues à Liège, mais si vous nous indiquez où il y en a, les militants de "Liège-France" se feront un plaisir d'aller les barbouiller, voire, si elles sont apposées à des fenêtres, d'aller jeter des pavés dans celles-ci.

A. Schreurs a dit…

Cest par erreur que l'auteur du message précédent est indiqué comme anonyme. J'assume la responsabilité de cette réponse.

Anonyme a dit…

Bravo et merci, M. Schreurs, de ces divines mises au point que tout militant qui se dit "rattachiste", devrait lire et méditer. Car enfin, il nous faudra quand même bien sortir un jour de cet obscurantisme belgo-belge. Notre lutte n'est absolument pas celle du FDF. En quoi consiste la lutte du FDF ? Elle consiste dans les faits, à promouvoir la francisation de communes flamandes, c'est à dire de communes qui étaient au départ purement flamandes, donc à promouvoir l'établissement et l'extension de colonies "francophones" en territoire flamand. Non merci, très peu pour moi et pour nous ! Jamais je ne défendrai ni la création ni l'extension de colonies israéliennes en territoires palestiniens, jamais ! Le fameux "hinterland" bruxellois dont parle le Ministre Picqué, se trouve en Flandre donc est flamand. Point ! C'est la raison pour laquelles je souhaîte de tout mon coeur, la scission pure et simple de l'arrondissement de Bruxelles-Halle-Vilvorde. Quant aux personnes de langue françaises qui habitent dans Halle ou Vilvorde, ou bien elles apprendrons le néerlandais et s'intégreront comme des gens civilisés, dans la réalité flamande de l'endroit, ou bien elle déménagerons et iront s'installer en terre de langue française. Est-ce si compliqué ?Chacun chez soi ! Et je suis persuadé qu'alors, règnera un bien meilleur voisinage inter-communautaire. Faisons nos adieux à la belgique, nos adieux à ce gros mensonge, cette chimère qui nous aura fameusement pollué l'esprit.

14 juin 2008 15:15

Ø a dit…

Je ne milite dans aucun mouvement ni ne défend aucune position autre que la mienne. Je ne me sens nullement obligé de lever un anonymat que je tiens à conserver. Je vous signale simplement que vous possédez mon adresse IP qui n'est pas anonyme.

Je me fous du quart comme du tiers de BHV, de la Flandre et de la Belgique. Je me fous également de la France avec laquelle j'estime n'avoir aucun lien, si ce n'est la langue. Vous comprendrez que je ne verrais le rattachement de la Wallonie à la France que d'un mauvais oeil.
Je dois vous dire également que la Wallonie me laisse relativement indifférent. Liégeois, je ne me sens pas plus proche d'un Carolo, d'un Arlonais ou d'un Montois que d'un Brugeois d'un Hasseltois ou d'un Anversois.

Si on me demandait mon avis sur l'organisation de l'après Belgique, je proposerai un retour à la Principauté de Liège (du moins sa partie francophone d'un seul tenant) avec statut équivalent à Monaco ou au Liechtenstein (cela nécessiterait naturellement le retrait de la communauté européenne)

voire, si elles sont apposées à des fenêtres, d'aller jeter des pavés dans celles-ci
Peut être pourriez-vous commencer par aller verser quelques étals de maraichers et horticulteurs flamands ce dimanche à la Batte.

A. Schreurs a dit…

Que vous vous "foutiez" de BHV et de la Belgique, je ne peux que vous approuver. Mais que vous vous "foutiez" aussi de la France et que vous ne sentiez aucun lien avec ce grand et beau pays est plus surprenant, car elle est le berceau non seulement de notre(votre) langue, mais aussi de notre culture et de beaucoup de nos idéologies. Rien n'est pluspassionnant qu'un débat télévisé entre philosophes ou hommes politiques français, alors qu'ici, c'est souvent d'une platitude et d'une médiocrité à pleurer.
Il est vrai que même la langue ne semble pas beaucoup compter pour vous, puisque vous ne vous sentez pas plus proche d'un Carolo que d'un Anversois...
La Principauté de Liège, nous y sommes attachés autant que vous, mais en 1792, la grande majorité des Liégeois ont voté pour qu'elle se fonde dans la République française. On ne ressuscite pas le passé, aussi brillant qu'il ait été.
Nous n'irons certainement pas nous en prendre aux braves maraîchers flamands de la batte qui font un effort pour parler français. Et puis, ce sont des êtres humains comme les autres que nous resmpectons en tant que lels. Ils doivent bien gagner leur vie. On ne peut les comparer aux gros propiétaitres ou aux sociétés immobilières qui nous insultent en apposant chez nous des affiches rédigées uniquement en flamand.Ce n'est pas du tout la même chose !