vendredi 18 juillet 2008

Les francophons...

L'avez-vous remarqué ? A lire la presse ou à écouter la télé, il n'y a plus en Belgique que des Flamands et des "francophones". On a bien dit que, parmi les trois "sages" du triopus, l'un était wallon, M. Lengendries et l'autre bruxellois, M. de Donnea. Mais quand il s'agit de les désigner globalement, ce sont tous les trois des "francophones", y compris Herr Franz-Karl Lambertz, le ministre président de la Communauté germanophone !
Cette espèce d'impérialisme ou de suprématie du terme "francophone" est insupportable.
Claude de Groulart, dans son livre "De Gaulle : Vous avez dit Belgique ?", le dénonçait déjà en 1984. Voici ce qu'il écrivait : Nos papiers d'identité nous renseignent comme Belges aux polices des frontières. Mais là où d'autres en sont quittes avec un substantif ("Je suis Français, Anglais, Allemand"), nous devons nous appuyer sur la béquille d'un adjectif : je suis Belge francophone; notre identité marche à cloche-pied. Elle boite du substantif. Notre identité substantive devient adjective par défaut de substance...Que faire pour y remédier ? Boiter de l'autre jambe, de l'épithète, en faisant de notre adjectif d'appoint un substantif à part entière? Nous sommes francophones, certes. Mais encore ?(...) Si nous avions malgré tout notre prothèse à nous en la personne, si j'ose dire, du mot "wallon" ?(...) L'ennui vient de ce que le quart environ de la tribu, les francophones de Bruxelles, récuse le terme pour ce qui le concerne. Certains, pourtant d'origine wallonne, l'ont oublié et d'autres sont des Flamands francisés de plus ou moins fraîche date(...)
Heureux Flamands qui ne connaissent pas cette disgrâce. Leur nom est de ceux à qui l'histoire a conféré une ample et riche résonance. Non seulement le mot "Flamand" se suffit à lui même, mais il serait un tantinet annexionniste dans le champ des arts, de la musique et de la peinture principalement(1). "Wallon" veut sans doute dire "Belge francophone, donc pas Flamand" ? Et comme, actuellement, la Wallonie n'est grosse ni de nostalgie ni d'espérance, nous nous résignons à être "Wallon-faute- de- mieux". Le "Wallon-faute- de- mieux" succéderait ainsi au "Francophone-donc-pas-flamand"(...) Par ce peu d'empressement à s'assumer, le peuple wallon éternise la Belgique : il en fait une fiction lugubre où se déploie sa propre paranoïa. Car comment nommer autrement cette propension aberrante à exalter la "belgitude"(...) alors que cette chimère est rejetée par les Flamands, c'est à dire par la majorité des Belges !
(1) Un bel exemple est celui du peintre wallon Roger de la Pasture, annexé par les Flamands sous le nom de Rogier van der Weyden...

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Monsieur Scheurs,

Quelle belle observation que peu de citoyens auront et pourtant terriblement instructrice sur le mental confus de nos politiques.

Quant à votre citation, je ne la connnaissais et vai l'incrire précieusement dans ma mémoire.

C'sst ce genre de réflexion critique qui alimente l'intelligence.

Anonyme a dit…

J'imagine mal les Québecois se définir comme Canadiens francophones, eux qui ont arrêté de se nommer Canadiens-Français le jour où ils ont pris conscience de leur identité nationale. Je rêve d'un même sursaut pour la Wallonie, et d'une affirmation NATIONALE de son peuple.

Anonyme a dit…

Une interview de Stéphane Balthazar, chercheur à la fondation André Renard, le bureau d’étude, recherche et formation de la Fédération Générale du Travail de Belgique donnée à Metis - correspondances européennes du travail le 1/12/2007.

A la question de Frédéric Rey, l'intevieweur "Est-ce que la crise pourrait déboucher sur une partition de la Belgique ?" la réponse du chercheur de la Fondation André Renard est claire et nette:
" Je n’y crois pas du tout. Ce conflit oppose les partis politiques flamands et wallons mais il n’a guère de relais dans l’ensemble de la population. S’il existe bien des frictions dans les communes flamandes habitées majoritairement par des francophones, ces difficultés linguistiques sont montées en épingle, mais elles ne sont pas du tout représentatives de l’état d’esprit général. La Wallonie a commencé depuis plusieurs années à enrayer son déclin et à rattraper son retard. Ce redressement s’est opéré à travers une forte interpénétration des deux économies. Leurs intérêts sont aujourd’hui très étroitement liés. Les organisations patronales et syndicales s’accommodent très bien des différences linguistiques et ne tiennent pas un discours aussi radical que les politiques. Ce conflit est davantage la traduction d’un décalage entre représentants politiques et citoyens belges. Nous nous acheminons, certes difficilement, vers une énième réforme institutionnelle et une évolution vers un Etat confédéral mais il n’y aura pas de balkanisation de la Belgique."

Décidémment un héritage peut servir dans tous les sens y compris belgicain. Comme calmant, le discours est parfait. Il serait temps de répondre aux véritables ennemis de l'affranchissement de la Wallonie par un retour à la France.

Anonyme a dit…

Monsieur René-G. Thirion a posté un commentaire relatif à un article précédant, dont nous publions l'essentiel, après avoir supprimé les noms des personnes citées.
L'administrateur du blog.

"Monsieur Thirion, comme on l'appelle, pense qu'il n'y a pas de place pour les révolutionnaires assassins. Le "Che" est l'inspirateur des Farcs éminemmant connus pour leur bonté envers Ingrid Bettancourt et ses amis de captivité. Pour celui qui aime Brassens, je lui rappelle qu'il n'a jamais justifié l'intolérance et le massacre; qu'il se rappelle que sa rosette, à lui, c'est un accroche-coeur d'une tondue. Enfin, une personne que je ne connais pas est surtout une passionaria anti-RWF, si je la saisi bien. On a les amis et les ennemis que l'on veut et on peut préférer le "Voorpost" flamand à des démocrates pro-français. C'est son choix. Il fallait bien qu'un jour, malgré ma courtoisie, je lui réponde avant de l'ignorer complètement !

A. Schreurs a dit…

Je réponds à M. René Thirion.

J'ai quand même publié votre commentaire, comme vous le souhaitiez, mais en supprimant les noms des personnes- particulièrement honorables - que vous attaquez. C'est une question de déontologie et de respect de la personne humaine.
L'une de ces personnes est un ancien résistant communiste qui a risqué sa vie pendant l'occupation nazie. L'autre est tout sauf une "passionaria", c'est au contraire une personne fort calme et très posée qui s'efforce de comprendre différents points de vue, dont le vôtre.Le fait qu'elle ne veuille plus figurer sur les listes électorales du RWF, comme presque tous les autres membres de "Liège-France", n'a rien de désobligeant. C'est son droit et sa liberté.
Si vous aviez connu cette époque, celle de la guerre, vous ne parleriez pas ainsi. A ce compte là, beaucoup de résistants seraient des "assasins". Le seul exemple évoqué est celui du "groupe Béliers" du Jura suisse, qui n'était composé que de démocrates profrançais. Je ne comprends pas comment vous pouvez les comparer aux fachos du "Voorpost". Les "Béliers" ont dynamité des bâtiments publis désaffectés et n'ont jamais fait de mal à personne !

Anonyme a dit…

Je comprends votre censure et l'accepte, bien que j'ai toujours considéré qu'un meurte d'une personne civile reste un assassinat.
Je ne puis supporter cela, bien que j'aie beaucoup d'estime pour les résistants. Je pense qu'eux s'attaquaient plus à des soldats ou des collaborateurs qu'à des civils innocents, ce qui n'a pas été le cas des guérilleros.
J'aimerais que mon respect de votre décision vous permette aussi de limiter les interventions guerrières et hors de propos de certains membres de votre groupe notamment vers le RWF.
Ne pas partager leurs idées quant au combat à mener, soit. Mais en arriver à des déballages meurtriers (et le mot est choisi) me semble plus relever de la haine du concurrent que de celle de l'ennemi.

Ayant travaillé pratiquement pour des Flamands, les connaissant bien comme patrons er comme collègues, je puis vous dire qu'aucun nationaliste flamand ne trouve grâce à mes yeux. Et le panégyrique que certains en font me rend littéralement malade.

Quant au passé dont on peut se targuer pour dire des choses, je crois que le calvaire mille fois raconté de mon père qui a fait la campagne des dis-huit jours et terminé sur la Lys, je crois que vous comprendrez que je puis aussi avois mes idées.

Anonyme a dit…

J'ai l'impression que plusieurs de vos correspondants s'égarent. Si on revenait à l'essentiel : le combat pour la réunion de la Wallonie à la France ! Si le RWF ne faisait que cela, sans trop se préoccuper de considérations électoralistes, ce serait magnifique et il ferait l'unanimité chez les rattachistes. C'est ce comportement électoraliste qui crée les divisions.Même si le RWF parvenait à avoir l'un ou l'autre élu, qu'est-ce que cela changerait ? De toute façon, ils ne feraient pas le poids, même au Parlement wallon, ce serait une voix dans le désert! Voyez la dernière résolution du Parlement wallon, votée à l'unanimité. Qu'aurait pu y changer un parlementaire RWF ? Absolument rien! Le fait d'avoir des élus ne servirait qu'à satisfaire l'égo démesuré de quelques-uns , en se servant des militants!