mardi 27 janvier 2009

Francophones ou Français ? Les contradictions du délégué général de la Communauté française à Paris

M. William Ancion, ancien ministre et échevin cdH(1) de Liège, vient d'achever son mandat. A La Libre Belgique(2),qui l'interrogeait sur son bilan, il a notamment déclaré : "Sur le plan international, l'appellation Commnauté française ne passe pas du tout. Wallonie-Bruxelles non plus. Il vaudrait mieux dire : Communauté francophone de Belgique. Belgique francophone serait même encore mieux".
On savait M. Ancion très belgicain. On n'est donc pas surpris de ses propos. Il déclare toutefois dans la même interview que lors du Salon du livre de Paris en 2006, "il y a eu une rébellion des écrivains belges, libanais, sénégalais et haïtiens, rassemblés sous le vocable francophones, parce que ceux-ci voulaient être qualifiés de français" !
Selon le délégué général, "sur la Wallonie, les Français ne savent rien". Il déclare toutefois quelques lignes plus loin que "l'entité Wallonie-Bruxelles a maintenant pignon sur rue, avec une politique d'accueil, dans un endroit très bien situé". C'est sans doute pour que la Wallonie soit mieux connue qu'il préconise l'appellation "Belgique francophone" ? Vous suivez ?
Quant à l'idée rattachiste, M. Ancion affirme, péremptoire, que "pour les Français, une scission de la Belgique n'est pas souhaitable", tout en rappelant que, selon le sondage réalisé par la Sofrès, "45 ou 50% y sont favorables". Vous suivez toujours ?
Au passage, le délégué général sortant relève que "les thèses francophones sur la protection des minorités sont difficiles à faire passer" dans l'hexagone. Nous l'avons dit et répété : la France, patrie des droits de l'homme, applique comme la Flandre le droit du sol, en ce sens qu'elle ne reconnaît aucune minorité linguistique sur son territoire. C'est de l'exemple français que nous nous inspirons en refusant, pour la périphérie bruxelloise et le Brabant flamand, d'opposer les "droits de l'homme" au droit du sol. Les francophones établis en Flandre,doivent, sur le plan administratif, se soumettre aux lois et arrêtés flamands et faire un effort d'assimilation, comme les étrangers le font en France. Cette règle vaut aussi, bien sûr, pour les Flamands établis en Wallonie.
Dans le même esprit, il est tout-à-fait logique de scinder l'arrondissement administratif, électoral et judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde. Que des rattachistes s'opposent à la scission de cet arrondissement, qui constitue un dernier vestige de la Belgique unitaire, est incompréhensible !
(1) Sans doute encore le PSC à cette époque.
(2) Numéro du 27 janvier 2009.

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