lundi 26 janvier 2009

Le gouvernement flamand : yes, we can !

Alors que le gouvernement fédéral, paralysé par ses tensions internes, a été incapable de prendre la moindre mesure pour sauver la banque KBC, le gouvernement flamand a, comme on sait, décidé rapidement et à l'unanimité d'injecter deux milliards d'euros dans le capital de la banque.
La comparaison entre les deux attitudes - celle du gouvernement belge et celle du gouvernement flamand - illustre à merveille le mal incurable qui mine la Belgique : la coexistence dans le même Etat d'une région forte se comportant comme une nation - la Flandre - et d'une région faible - la Wallonie - diluée dans un magma "belge francophone" sans âme, sans repères et sans consistance. Il faut remonter à l'époque où Guy Spitaels était ministre-président de la Région wallonne pour trouver un cas où la Wallonie s'est affirmée face au gouvernement fédéral lors de l'"affaire des livraisons d'armes".Il aurait pu, après avoir lancé aux Flamands son fameux Farewell, s'exclamer, comme Barack Obama : Yes, we can !
Curieusement, certains milieux rattachistes font mine de désapprouver l'initiative du gouvernement flamand, comme celle de la N-VA. En particulier, ils craignent l'émergence ou le réveil d'un courant régionaliste en Wallonie, que les nationalistes flamands appellent de leurs voeux pour trouver chez nous des interlocuteurs valables. Comme si le régionalisme - substitut du nationalisme pour les Wallons -risquait de faire tort au "rattachisme"...Ces amis ne semblent pas comprendre que l'identité wallonne et l'identité française sont non pas opposées, mais complémentaires et que, sans prise de conscience wallonne, le courant rattachiste ne peut-être que circonstantiel et éphémère, sans assise profonde dans la population.
C'est seulement lorsque les Wallons penseront et diront : yes, we can, que le rattachement à la France leur apparaîtra non comme une bouée de sauvetage, mais comme la solution la plus normale et la plus profitable pour leur avenir. Pour cela, il faut les informer de façon objective C'est ce que s'efforce de faire le mouvement des Etats généraux de Wallonie, en présentant, à charge et à décharge,les divers scénarios possibles pour "l'après Belgique".

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je vous signale la parution d'un ouvrage de Claude Demelenne intitulé : "Pour ou contre la Belgique française". L'auteur est le rédacteur en chef du "Journal du Mardi".
Il s'agit, bien sûr, de la "Belgique francophone", appellation malheureuse s'il en est, qui amalgame une fois de plus les Wallons et les Bruxellois.
Néanmoins,l'ouvrage doit être intéressant et montre, en tout cas, que l'idée du rattachement à la France reste à l'ordre du jour.

Anonyme a dit…

Si les nationalistes flamands ne trouvent pas d'interlocuteurs valables en Wallonie, est-ce parce qu'ils estiment que les rattachistes ne sont pas suffisamment représentatifs, parcequ'ils craignent de voir la Wallonie rattachée à la France, ou parce que les dirigeants rattachistes refusent d'avoir des contacts avec eux ? Liège-France a prôné de tels contacts, informels, mais la N-VA et consorts sont-ils au courant ?