Comme on sait, l' Etat belge, Fortis holding et BNP-Paribas ont reporté au 6 mars la date jusqu'à laquelle la grande banque française maintient les engagements stipulés dans le protocole d' accord négocié par le gouvernement fédéral pour éviter la faillite du bancassureur belge.
En dépit des rodomontades de Me Modrikamen et de M. Nothomb - plus belgicains, je meurs - , il reste donc un espoir pour les épargnants wallons et le personnel de Fortis, ainsi que pour tous les contribuables, que la banque belge soit sauvée grâce à BNP-Paribas. En effet, la banque française accepte de porter de 10 à 25% sa participation dans l'assurance belge, de quoi financer pour partie le rachat ultérieur aux Pays-Bas du bancassureur néerlandais (1).
La solution française a l'assentiment de plusieurs holdings belges, tel Janssen et Solvay. Comme le dit justement Guy de Selliers de Moranville, l'option du stand alone, défendue par les activistes, n'a pas d'intérêt, car dépenser des ressources pour racheter une partie de la banque ne rapporte rien et fragilise tout.
De notre point de vue, cette solution a aussi l'avantage, pour la Wallonie, d'accentuer le "contrôle" français sur notre économie. En effet, sur le plan économique, le rattachement à la France est déjà pratiquement une réalité: 80% des grandes entreprises belges implantées en Wallonie sont "contrôlées" par des groupes étrangers. Et parmi ceux-ci, les groupes français représentent 37%. Cela signifie que près de 30% des grandes entreprises en Wallonie - telles Electrabel, Tractebel, etc - sont déjà sous contrôle français. A titre de comparaison, les groupes néerlandais ne représentent que 22% et les groupes allemands et américains, chacun 4%...
Le patrimoine culturel commun, les liens historiques et la réalité économique font que la Wallonie est déjà quasiment une région française. Devant l'état de délabrement de la Belgique, déchirée par la crise économique, financière et communautaire et le fait que la Flandre s'est érigée et se comporte, pratiquement, en Etat-nation, le bon sens ne commande t-il pas de parachever tout ce qui nous unit à la France par un rattachement politique ?
Contrairement à ce que certains prétendent et à ce que d'autres craignent, le rattachement n'implique nullement l'annexion ni l'absorption de la Wallonie par la France. Bien au contraire, la Région wallonne pourrait subsister et s'épanouir dans la République française grâce à un statut spécial qui garantirait ses traditions et pourrait même y maintenir l'application du droit belge en matière politique, juridique et sociale.
Par contre, les produits fiscaux ex fédéraux belges, comme ceux de l'IPP, de l'impôt sur les sociétés et de la TVA, seraient rattachés non au budget wallon, mais au budget de l'Etat français, sous forme d'un budget annexe, l'impasse financière wallonne, y compris la dette ex-fédérale et la sécurité sociale, étant supportée par ce budget annexé au budget général de l'Etat français.
De la sorte, les Wallons n'auraient pas à craindre la baisse du niveau de vie qui pourrait résulter de la création d'un Etat wallon indépendant(2).
(1) Le Soir du 28 février 2009.
(2) Tel est l'avis d'un expert français, M. J. Lenain, qui vient de rédiger un rapport très fouillé intitulé Le destin de la Belgique française, Conditions et modalités de l'Union de la Wallonie (et de Bruxelles) à la France à la suite de la partition de l'Etat belge. Ce rapport fera l'objet d'un exposé lors des Etats généraux de Wallonie, le 9 mai, à l'Université de Liège.
6 commentaires:
Contrairement à ce que certains prétendent et à ce que d'autres craignent, le rattachement n'implique nullement l'annexion ni l'absorption de la Wallonie par la France. Bien au contraire, la Région wallonne pourrait subsister et s'épanouir dans la République française grâce à un statut spécial qui garantirait ses traditions et pourrait même y maintenir l'application du droit belge en matière politique, juridique et sociale.
Ouf, nos députés, ministres, conseillers provinciaux, députés permanents ne risqueront pas de perdre leurs prébendes.
Si vous leur expliquez bien ce point essentiel à leur prise de position, vous ne pourrez manquer de voir un rassemblement de masse à votre idée.
Et s'ils peuvent garder le même cabinet de réviseurs, l'affaire est dans la poche.
Ce n'est pas notre propos. Laissons ce genre de remarque à des populistes genre Rudy Aernoudt !
N'anticipons pas sur ce qui dira cet expert français aux Etats généraux le 9 mai.
L'idée d'un statut spécial qui serait réservé à la Wallonie a toujours été présente dans les milieux rattachiste.Notre objectif ne doit pas être de "faire le ménage" politique en Wallonie, mais de permettre à celle-ci de rejoindre la République française.
Le rattachement ne signifie pas nécessairement l'adoption de toute la législation française en matière électorale. Il y a chez nous des traditions locales bien encrées pour l'organisation des communes,par exemple, dont la suppression pourrait déconcerter, voire heurter les citoyens, comme les élections des conseils communaux et provinciaux à la proportionnelle et non au scrutin majoritaire à deux tours comme en France.
Ramener cela à une question de prébendes est tout-à-fait réducteur et simpliste, même si c'est vrai qu'il y a des dérives en Wallonie comme partout ailleurs. N'oublions pas que la politique est l'art du possible et que la nature humaine est comme elle est.
L'idée est intéressante et sans doute rassurante pour un certain nombre de gens. C'est un peu la même idée que celle de Monsieur Ducarme, sauf qu'ici il n'est plus question de maintenir la monarchie.
Pourquoi ne pourrait-on pas se poser la question de la quantité de personnel politique se trouvant en Wallonie, entre députés, fédéraux, sénateurs fédéraux, députés régionaux, députés communautaires, conseiller provinciaux et députés permanents et de leur inévitable disparition si rattachement à la France il y a.
Si ce rattachement ne devait servir qu'a fortement dégraisser le mammouth du personnel politique, je serai entièrement pour.
Notez que je n'inclus pas dans cette énumération le nombre de bourgmestres, échevins et conseillers communaux,la France ayant plutôt des leçons à prendre chez nous quant à la politique des fusions de communes.
A propos de l'affaire Fortis, les rattachistes ne perdent-ils pas de vue que BNP-Paribas est une multinationale autant qu'une banque française ? Et les actionnaires de Fortis n'ont-ils pas raison de souhaiter que leurs avoirs ne soient pas bradés, même au profit d'une banque française ?
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