Cette fois, ce n'est pas nous qui l'évoquons, ce ne sont pas les rattachistes dont parlait hier David Coppi, c'est Luc Delfosse, le rédacteur en chef du Soir, dans son édito de ce matin. La crise communautaire est-elle soluble dans la crise économique et financière(...)ou, au contraire, la dépression va t-elle accélérer l'inéluctable divorce belge ?, écrit-il.
Les déclarations du ministre-président flamand Kries Peeters et du président du MR Didier Reyders ayant gelé le dialogue communautaire, c'est la deuxième hypothèse qui l'emporte pour Luc Delfosse; il affime, avec raison, que la conjonction de la crise économique et de la rupture du dialogue va faire le jeu des partis populistes et des séparatistes.
Mais au lieu de conclure en faisant appel à la dignité des Wallons et des francophones et en les incitant à prendre leur destin en mains, Luc Delfosse prend un ton larmoyant pour prédire que les élites francophones, empêtrées dans un combat des chefs(...) risquent de se retrouver, au soir du 7 juin, face à une Flandre plombée par les radicaux. Et il ajoute piteusement : Avec pour seul choix la date du divorce et leurs yeux pour pleurer(sic).
Pleurer sur quoi? Sur l'inéluctable divorce ? Sur la fin de la Belgique ? Comment peut-on manquer à ce point de fierté et pleurer sur la dissolution d'un mariage raté et d'un Etat aussi artificiel et bancal que l'Etat belge? Comment peut-on s'accrocher à ce faux couple et au conjoint que n'en veut plus ? Ne saute-t-il pas aux yeux, plutôt que des pleurs sur la disparition d'un mythe, que ce pays est devenu ingouvernable, qu'il n'y a plus entente ni accord sur rien et que le gouvernement fédéral est incapable de faire face aux problèmes qui l'assaillent, tant sur le plan économique et financier que sur le plan communautaire ?
Invité ce matin sur les ondes de la RTBf, M. Bart De Wever, président de la N-VA, a eu beau jeu de commenter la situation, lui qui, comme nous, ne voit plus d'avenir à la Belgique. A cet égard, les Etats généraux de Wallonie viennent à leur heure. Puissent-ils convaincre les Wallons de se situer résolument et fièrement dans "l'après-Belgique", en examinant les différents scénarios proposés pour assurer l'avenir de la Wallonie.
3 commentaires:
Simplement ceci: Je viens d'écouter avec beaucoup d'intérêt la retransmission via le "rtbfmedia", de l'interview de M. Bart DE WEVER(NVA) du 18 février passé sur "Matin première". Ma conclusion est celle-ci: quand les Wallons, au lieu de continuer bêtement à pleurer sur leur sort (« layi-m’plorer… »), ouvriront-ils les yeux ? Quand comprendront-ils que ce n'est pas la Flandre qui freine le développement de leur région (que du contraire), mais bien l'"Etat Belge", ce foutu "Etat" qui est devenu déjà depuis bien longtemps, ingouvernable et ingérable. La « Belgique » est devenue une conférence diplomatique permanente entre deux nations différentes. Bravo M. DE WEVER pour votre belle clarification de la situation ambiante. Quand les wallons se réveilleront-ils ? Au lieu de se chagriner pour des facilités linguistiques, pour une extension de la Région de Bruxelles Capitale ou pour des nominations de pseudo-bourgmestres en terre étrangère, la Wallonie ferait bien mieux de s’occuper de son propre épanouissement et de son futur. C’est la raison pour la quelle je participe avec beaucoup d’intérêts aux travaux des Etats Généraux de Wallonie qui est à l’heure actuelle, la seule organisation pensantes dans ce pays, qui réfléchit à l’avenir de la Wallonie.
D'accord, Monsieur Hansen, vous avez raison, je partage entièrement votre point de vue. Mais ce qui me surprend, c'est de ne pas trouver sur le site du parti rattachiste la même analyse que celle de Monsieur Schreurs sur son blog "Liège-France". Certes, le RWF reproduit l'éditorial du "Soir" , mais sans commentaire, en signalant simplement la lucidité de Monsieur Delfosse.Or si celui-ci est lucide dans son "état des lieux" de la Belgique, il ne l'est pas du tout dans ses conclusions que je trouve lamentables.Une autre chose est pour moi incompréhensible : ce site ne donne aucune information sur les Etats généraux de Wallonie qui ont pourtant à leur programme, parmi les solutions d'avenir pour la Wallonie, le rattachement de celle-ci à la France. Vous comprenez cela, vous, Monsieur Hansen ?
Merci, Monsieur Rasquin. Je viens de visiter leur site et effectivement je me pose les mêmes questions que vous sans pouvoir trouver de causalité rationnelle. Je ne comprends pas leur attitude non plus, d'autant plus qu'il y a bon nombre de personnes intelligentes et de bonne foi au sein du RWF. Je le sais puisque j'y étais. Mais toutes ces bonnes gens se laissent hélas aveugler, que dis-je, hypnotiser par le Grand Gourou qui au lieu de les éclairer sainement les manipulent. Ce qui compte pour lui, c'est de faire des membres et des voix, et vite, peu importe comment, en jouant principalement sur l'émotivité des personnes et même sur leur irrationalité plutôt que d'éveiller chez eux, leur esprit critique et à fortiori leur sens de l'analyse. On préfère les préjugés faciles. C’est gratuit ! Dans le contexte belge, il est bien plus facile de jeter systématiquement la pierre aux flamands que d'essayer d'y voir claire. Alors, vous pensez, comment voulez-vous devenir lucide à ce train là ? ... Et d'ailleurs, c’est dangereux d’y voir claire car y voir claire, cela signifie faire tomber tous les tabous sans distinction et sans concession, et cela … nous renvoie également à nous même.
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