samedi 14 mars 2009

"Un monstre pour les Wallons", M. De Wever ?

La Meuse vient publier une interview de M. Bart De Wever, président de la N-VA. Ce parti flamand séparatiste a été, comme on sait, en cartel avec le CD&V , puis a repris son indépendance vis-à-vis des démocrates chrétiens du Nord. Récemment, il a réalisé en Wallonie une campagne d'affichage pour sensibiliser les Wallons sur certains problèmes économiques et sociaux vus de Flandre. L'interview de M. De Wever, effectué par D. Swysen, est intitulé : Je ne suis pas un monstre anti-Wallons (1).
Contrairement au député Alain Collignon qui, dans le dernier numéro de Wallonie Libre, reproche avec véhémence à M. De Wever de se mêler de nos affaires et de vouloir donner aux Wallons des leçons de régionalisme, nous nous réjouissons de l'initiative du président de la N-VA de rechercher sur internet un dialogue avec des responsables wallons.(2). J'ai l'impression d'être un vrai monstre, une sorte de Milosevic flamand; cela me fruste énormément, a-t-il confié au journaliste de La Meuse. Mon programme, dit-il, n'est pas hostile aux Wallons, il l'est vis-à-vis du système belge.
Comment ne pas être d'accord avec le président de la N-VA quand, comme nous, on considère que la Belgique est devenue ingouvernable, que son existence nuit au développement de la Wallonie et retarde la réunion de celle-ci à la France, meilleure solution d'avenir pour notre "région" ? Et en attendant, M. De Wever n'a-t-il pas raison quand il dit : la Wallonie est la seule région en Europe qui refuse plus de compétences ?
Le distinguo que fait M. Collignon entre région et communauté flamande n'est qu'une parade, un élément de polémique, car la Flandre est bien plus qu'une région ou une communauté, c'est une nation, un Etat en devenir. Et ce n'est pas en mélangeant une fois de plus les problèmes de Bruxelles (périphérie et BHV) et ceux de la Wallonie que l'on fera avancer celle-ci sur la voie du redressement économique et de la prise de conscience politique.
Nous sommes prêts, quant à nous, à dialoguer avec M. De Wever, dont le parti est crédité dans les sondages du double de son dernier score, atteignant ainsi les 10% d'intentions de votes en Flandre. Nous ne sommes pas plus anti-Flamands que la N-VA est anti-wallonne. Ne sommes nous pas des "alliés objectifs" dans la mesure où nous nous projetons, les uns et les autres, dans l'après-Belgique ?
C'est en effet dans cette optique de "l'après-Belgique" que se se situent les Etats généraux de Wallonie, qui se tiendront à l'Université de Liège le 9 mai prochain.
(1) La Meuse du 12.03.2009. Plus d'infos à ce sujet sur http://www.sudpresse.be/
(2) Wallonie Libre, périodique du Mouvement pour l'indépendance de la Wallonie, n° de janvier-février 2009.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Cher André,
Je viens de prendre connaissance de votre analyse et je la partage tout à fait.
Amitiés,
Jules

Anonyme a dit…

C'est également mon avis. D'ailleurs, c'est ce que le groupe "Liège-France" a toujours dit.

Anonyme a dit…

Vous avez raison, mais c'est difficile à faire comprendre et admettre par les Wallons.
Et si un mouvement comme "Walonie Libre" ne donne pas l'exemple,que faire ? Il y a même des rattachistes qui ne comprennent pas votre point de vue et qui frémissent à l'idée de serrer la main à quelqu'un comme M. De Wever. Pas parce qu'il est séparatiste comme nous, mais parce son père, dit-on, aurait été pro-allemand et même plus ou moins nazi pendant la dernière guerre.
C'est une attitude émotionnelle et non rationnelle. C'est pourquoi il est difficile de discuter de cela dans certains milieux C'est un peu comme quand un responsable israélien doit rencontrer un responsable palestinien de Gaza, alors que là aussi la solution est dans une partition de la Palestine et la reconnaissance réciproque d'un Etat palestinien et de l'Etat d'Israël...

Anonyme a dit…

Monsieur Jules Gheude ne doit-il pas faire une conférence devant les militants du Vlaams Volksbeweging ?
C'est l'occasion de développer l'idée de contacts entre Flamands et Wallons pour oeuvrer ensemble à la partition de la Belgique. Ca irait dans le sens des "Accords Schreurs-Couvreur" de l'après-guerre, que rappelle souvent Monsieur André Schreurs. Je crois que M. Schreurs père avait fait, à l'époque, des conférences en Flandre en faveur du fédéralisme, revendication wallonne de l'époque. A présent, ce serait la séparation pure et simple.Je me réjouis de savoir que Monsieur Gheude va agir dans ce sens et aller parler aux militants flamands, car il est actuellement la personnalité la plus représentative puisqu'il est le président des Etats généraux de Wallonie.