mardi 12 mai 2009

Un traître, Albert Frère ?

Sous ce titre, La Dernière Heure du 11 mai, qui n'a soufflé mot des Etats généraux de Wallonie, publie, avec la photo du baron Albert Frère, le courrier d'un lecteur qui se dit scandalisé d'apprendre par la presse le rôle joué par Albert Frère en faveur de la vente de Fortis aux Français de BNP. Dénonçant les agissements de l'industriel wallon, ce correspondant accuse celui-ci de trahir honteusement et impunément la Belgique depuis des décennies, en faisant tout ce qui est en son pouvoir pour que nos fleurons passent sous pavillon étranger, plus particulièrement français. Et de citer la BBL, Electrabel, Petrofina...Pour lui, Albert Frère est tout simplement répugnant !
Le sang de ce stupide et grossier belgicain n'a dû faire qu'un tour en apprenant que le groupe fraançais EDF vient de racheter au britannique Centrica, son nouveau partenaire dans British Energy, 51% de SPE, exploitant le fournisseur d'électricité Luminus. C'est ce que nous apprend Le Figaro de ce jour. Cette diagonale entre le Royaume-Uni et la Belgique ne doit rien au hasard, écrit le quotidien français, qui précise : la Belgique est un marché énergétique clé en raison des nombreuses interfaces avec les zones électriques et gazières limitrophes, à commencer par l'Allemagne.
J'ai déjà exposé tout le bien que nous pensons de l'adossement de Fortis à BNP-Paribas, qui était la meilleure façon de défendre les intérêts non seulement du personnel de Fortis, mais avant tout des contribuables belges, en leur évitant de supporter les lourdes charges qu'aurait entraînées pour eux la "nationalisation" intégrale de Fortis par l'Etat belge.
D'une manière générale, la "main-mise" des grands groupes industriels français sur l'économie belge et plus particulièrement sur l'économie wallonne est une excellente chose, dont les rattachistes wallons ne peuvent que se réjouir. En effet, d'une part elle confirme l'intérêt que représente pour la France la position géopolitique de la Wallonie, et d'autre part, elle prépare intelligeamment l'intégration de la région wallonne dans la République française. Nul n'ignore que l'économique précède souvent le politique et, le culturel aidant, les conditions d'une union de la Wallonie à la France seront bientôt réunies.
Loin d'être traître à ses origines, Albert Frère est au contraire un grand Wallon qui, certes, défend d'abord ses intérêts - quel industriel ne le fait pas ? - mais rend de grands services à la Wallonie en allant dans le sens de l'Histoire. Il mérite donc notre estime.

2 commentaires:

Philippe Raskin a dit…

Vous avez raison. Les rattachistes défendent naturellement toute forme de rapprochement avec la France et les belgicains, comme ce lecteur de la "DH" ou le sinistre Modrikamen, champion du "stand alone" crachent leur venin antifrançais !

Georges Lambert a dit…

Moi, je me marre quand on parle des "fleurons" de la Belgique. Des fleurons fanés, oui, aussi fanés que la Belgique elle-même. Qu'on en finisse avec ce "pays" qui n'en est pas un !